(Marie-Ève Rochefort) – L’usine d’épuration La Seigneurie à Salaberry-de-Valleyfield a subi une cure de rajeunissement grâce aux nombreuses innovations qui y ont été apportées pour un montant total de 17 M$.
Les travaux de modernisation ont commencé en 2013 et se sont poursuivis jusqu’en 2015 au site localisé sur le boulevard des Érables. Plusieurs équipements étant devenus désuets (l’usine a tout de même été construite en 1986), la Ville de Salaberry-de-Valleyfield a pris les grands moyens pour que la station d’épuration des eaux usées puisse être à la fine pointe de la technologie.
Économies d’énergie et de rejets dans l’environnement
Seriez-vous étonnés d’apprendre que l’usine d’épuration La Seigneurie traite 50 millions de litres d’eau par jour, lesquels sont acheminés par le biais des 33 postes de pompage de la ville ? Vous le seriez probablement davantage de savoir qu’elle a la capacité d’en traiter 40 millions de plus.
Mais ce n’est pas tout de pouvoir traiter autant de litres d’eau, encore faut-il pouvoir le faire sans engendrer une facture faramineuse ou nuire à l’environnement en épargnant certaines bactéries nuisibles. Bonne nouvelle, la station d’épuration utilise maintenant un nouveau traitement du bassin sans oxygène, forçant ainsi les bactéries affamées à manger l’oxygène qu’elles retrouvent dans l’azote ammoniacal ou le phosphore, ce qui permet de réduire les résidus d’engrais retournés dans le fleuve et la prolifération des algues dans les zones aquatiques.
Les bactéries sont ensuite envoyées dans un deuxième bassin où des soufflantes, autre innovation de la ville, fournissent l’oxygène dont les bactéries ont besoin pour traiter les eaux usées, permettant ainsi une réduction de 50 % de la consommation d’électricité ! Il s’agit d’une économie d’environ 100 000 $ par année.
Par ailleurs, juste avant de retourner dans le fleuve, l’eau subit maintenant un traitement novateur par des lampes UV qui tue les bactéries nuisibles à la santé et désintègre une partie des micropolluants ayant des impacts sur la faune et la flore.
La Ville de Salaberry-de-Valleyfield a aussi pensé aux agriculteurs. L’usine d’épuration La Seigneurie utilise un procédé appelé traitement à boues activées, c’est-à-dire qu’on ajoute des boues à l’eau, lesquelles sont retournées en tête de traitement constamment. Ces boues finissent par être recueillies pour être ensuite épaissies et déshydratées. Elles sont finalement réutilisées pour la valorisation agricole.
Autre nouveauté : la station d’épuration La Seigneurie est dorénavant dotée d’un service de traitement des eaux usées provenant de l’extérieur du réseau d’égout de la ville. Ce dernier permet le traitement des boues des fosses septiques de la région ainsi que des rejets industriels et d’abattoirs n’étant pas équipé de système d’épuration, ce qui assure à la ville davantage de revenus.
La ville a également investi dans son système de dégrillage, lequel sert à enlever les matières solides de l’eau et a procédé à l’installation d’un nouveau système de dessableurs désormais à vortex.
Enfin, la salle de contrôle est dotée d’écrans qui permettent de suivre, par télémétrie, chacun des postes de pompage. Les opérateurs peuvent donc constater rapidement les problématiques au moyen d’alarmes afin de réagir le plus vite possible.
__
Mentionnons en terminant que la Ville de Salaberry-de-Valleyfield a obtenu de l’aide financière pour absorber le coût des travaux de modernisation de son usine d’épuration :
- 5,2 millions $ du programme d’infrastructures Québec-Municipalités (PIQM);
- 9 millions $ du programme de la taxe sur l’essence (PECQ);
- 842 000 $ du programme d’efficacité énergétique d’Hydro-Québec.
Si vous désirez en savoir plus sur le procédé de traitement des eaux usées, visitez le site Internet de la Ville de Salaberry-de-Vallefyield sous les onglets Citoyens, Environnement, Eau et Station d’épuration.
_