L’exposition sur la MoCo louangée par la ministre David

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La ministre de la Culture, Hélène David, en compagnie d’un ancien travailleur de la MOCO, Fernand Vaillancourt

(Marie-Ève Rochefort) – C’est en présence de plusieurs centaines de personnes ainsi que de la ministre de la Culture, Hélène David, que la première exposition permanente du Musée de Société des Deux-Rives (MUSO), MoCo : L’Étoffe d’une ville, a été inaugurée hier (21 septembre). La ministre n’avait que des éloges à formuler à propos de ce grand projet d’envergure. Comble d’émotions, madame David s’est dite « privilégiée d’être ici aujourd’hui » devant plusieurs anciens travailleurs de la Montreal Cotton, lesquels ont visité l’exposition la tête remplie de souvenirs.

Pour ne pas oublier

Exposition-Moco-l_etoffe-d_une-ville-Montreal-Cotton-MUSO-photos-INFOSuroit_comC’est un travail colossal qui a été inauguré dimanche dernier dans les murs du musée. En effet, l’exposition MoCo : L’Étoffe d’une ville a nécessité deux longues années de travail, mais davantage d’années de recherche de témoignages et de mémoires. Ce grand projet est donc une fierté pour tous les gens qui y ont mis la main à la pâte, mais également pour les anciens travailleurs de la Montreal Cotton ainsi que leurs proches.

« La Montreal Cotton est une usine qui a donné l’essor notamment à Valleyfield, mais à toute la région. MoCo : L’Étoffe d’une ville veut faire revivre les coutumes sociales, familiales et syndicales de cette période. Mais ce qu’on veut surtout faire, c’est de la léguer aux générations futures. Je désire que les gens qui vont visiter l’exposition comprennent l’importance de l’héritage qu’on nous a légué et qui habite maintenant le MUSO », a commenté Ginette Côté-Vincent, présidente du musée.

« Quelle belle initiative que de constater qu’avec une église comme celle-là on en fait un musée aussi extraordinaire. Pour ce qui est du contenu de l’exposition, nous pouvons constater le chemin parcouru grâce à des femmes comme Madeleine Parent qui ont vraiment changé le paysage de travailleurs et travailleuses au Québec. Quand on est immergé dans cette magnifique exposition, on s’aperçoit à quel point ça peut être émouvant d’être là. Il faut venir voir cette exposition. On a devoir de mémoire obligatoire par rapport à ceux qui ont souffert », a poursuivi la ministre David.

De beaux souvenirs en général

Fernand_Vaillancourt-ancien-travailleur-MOCO-photo-INFOSuroit_comMême si les conditions de travail au sein de la Montreal Cotton étaient loin d’être enviables, bien des personnes ayant œuvré au sein de cette grande usine de textile en retiennent d’excellents souvenirs, notamment grâce à la fraternité s’étant installée parmi les travailleurs. Certains anciens de la MoCo étant sur place pour l’inauguration de l’exposition semblaient d’ailleurs bien émotifs devant ce spectacle. L’auteure de ces lignes en a profité pour recueillir quelques commentaires, mais elle retient surtout le témoignage de Fernand Vaillancourt, un homme ayant passé un peu plus de 30 années de sa vie dans les murs de cette grande entreprise.

Il est difficile de résumer l’entièreté de l’entretien avec celui qui a notamment œuvré dans la Filtrerie Salaberry puisque d’innombrables choses y ont été dites. On peut toutefois en savoir plus sur le salaire de l’époque.

« Les premières années ont été très difficiles. Quand j’ai commencé [en 1955], j’avais 16 ans, je faisais 85 cents de l’heure et j’avais une prime de 7 sous parce que je travaillais de nuit. Quand on allait au cinéma, ça coûtait 35 cents pour les deux films », a-t-il commenté.

Certains seront peut-être choqués d’apprendre quelques-unes des pratiques douteuses de la Dominion Textile.

« L’entreprise a instauré un système de bonus. Les mouvements des travailleurs étaient mesurés pour voir combien ils produisaient de cônes. Les dirigeants ont alors instauré un minimum à dépasser pour avoir un bonus. La compagnie affichait les résultats, ce qui créait de la compétition. Les femmes redoublaient de travail pour en produire plus, ce qui incitait la compagnie à augmenter les minimums. C’était vraiment un principe de diviser pour régner », poursuit-il.

Monsieur Vaillancourt, qui a également passé quelques années de sa vie à être responsable de l’entrepôt, a aussi été témoin du fait que la compagnie faisait venir des caisses de fils d’une filière installée à Hong Kong et remplaçait les étiquettes « Made in Hong Kong » par « Made in Canada ». Enfin, même si les premiers temps à l’usine ont été bien difficiles pour Fernand Vaillancourt, notamment en raison de son horaire de nuit et des magouilles des patrons auxquelles il assistait en étant responsable du syndicat de son département, il a de bons souvenirs de cette époque.

« On se jouait des tours dans la compagnie. Par exemple, on mettait de la grosse graisse noire sur les poignées du chariot élévateur. Aussi, les femmes qui travaillent sur la production cachaient les lunchs des autres », conclut-il.

Une exposition incontournable

Si vous n’avez pas encore visité l’exposition MoCo : L’Étoffe d’une ville, je vous invite à vous rendre de ce pas au MUSO afin d’en savoir plus sur cette grande usine qui a façonné l’histoire de la région. Vous pouvez également lire ou relire l’article Un voyage dans l’univers de la Montreal Cotton au MUSO.

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