(Marie-Ève Rochefort) – Malgré le froid, plusieurs dizaines de personnes provenant de différents milieux se sont rassemblées aujourd’hui au sein de la Caravane du Front montérégien contre l’austérité afin d’aller cogner aux portes des bureaux des députés libéraux du secteur pour faire connaître leur mécontentement face au gouvernement de Philippe Couillard. En général, les manifestants, citoyens comme représentants d’organismes montérégiens, ont été bien reçus et ont eu la possibilité de faire connaître leurs inquiétudes.
Plusieurs organisations y étaient représentées : le Conseil central de la Montérégie-CSN, la Table régionale des organismes volontaires d’éducation populaire (TROVEP) de la Montérégie, l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), l’Association coopérative d’économie familiale (ACEF) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), pour ne nommer que ceux-là.
La caravane a fait un premier arrêt à Saint-Clet, au bureau de Lucie Charlebois, députée de Soulanges et ministre déléguée à la Réadaptation, à la Protection de la jeunesse et à la Santé publique. En son absence, c’est son attachée politique qui a reçu les quatre déléguées avec un brin de réticence. Elle a toutefois pris en note leurs revendications. Les manifestants, ayant toujours adopté une attitude pacifiste, se sont ensuite dirigés vers le bureau de la députée de Vaudreuil Marie-Claude Nichols à Vaudreuil-Dorion. Encore là, c’est l’attachée politique qui a accueilli les délégués, cette fois avec un accueil des plus chaleureux.
INFOSuroit.com a suivi le groupe jusqu’à Châteauguay afin de visiter le bureau du député Pierre Moreau, Ministre des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire ainsi que Ministre responsable de la région de la Montérégie. L’attaché politique de monsieur Moreau étant déjà occupé, les délégués sont ressortis bredouilles après plusieurs minutes d’attente. Ils ont toutefois fait connaître leur mécontentement, mais ont eu comme réponse « qu’ils n’avaient pas pris rendez-vous, ni contacté la police ».
Comme dernier arrêt, la Caravane du Front montérégien avait rendez-vous au bureau du ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette. Un autre autobus rempli de manifestants ayant visité les bureaux des députés libéraux du côté de la Montérégie Est, devait les rejoindre.
Un front commun de revendications
Même si les manifestants présents aujourd’hui se réunissaient sous le même objectif de dénoncer les mesures d’austérité du gouvernement Couillard, chacun avait ses propres revendications et inquiétudes.
« Nous misons sur le fait qu’il existe d’autres solutions que de seulement se serrer la ceinture. On croit aussi qu’il faut sensibiliser la population pour leur montrer qu’on peut travailler tous ensemble, et ce, même s’il fait -35 degrés celcius », a commenté Marc-Olivier Pagé de l’APTQ.
« Les mesures d’austérité touchent les gens qui viennent dans nos groupes, soit les personnes les plus pauvres de notre société. Elles sont touchées par les hausses de tarifs, mais aussi par toutes les coupures dans les services publics. Ces politiques d’austérité sont une attaque en règle contre les droits humains. Par exemple, lorsqu’on coupe dans l’aide social, on baffoue le droit à l’alimentation alors que les coupes dans le programme AccèsLogis baffouent le droit au logement. On demande à ce que le salaire minimum soit augmenté à 11,72 $ de l’heure puisque même s’il sera élevé à 10,55 $ de l’heure en mai, il offrira un salaire sous le seuil de faible revenu, $ », a ajouté Josée Harnois, de la TROVEP.
« On a présentement de la difficulté à conserver de bons enseignants compétents. Pour ce faire, ça prend des conditions de travail intéressantes. On a peur de ne plus pouvoir faire notre travail adéquatement en raison des politiques d’austérité. Quand on augmente le nombre d’heures obligatoires à passer dans les écoles, on coupe dans les services aux élèves et quand on nous en met plus sur le dos, on sabre dans la qualité de ce qu’on peut faire. Ce n’est donc pas étonnant de voir 1 enseignant sur 5 quitter dans les 5 premières années », affirme Marie-Ève Dumouchel, du syndicat de Champlain.
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