(Jean-Pierre Major) – Les maires des villes de Beauharnois, Châteauguay et Léry, Claude Haineault, Nathalie Simon et Walter Letham demandent au ministère de la Sécurité publique du Québec de se prononcer officiellement d’ici juillet concernant la desserte du Service de police de Châteauguay.
La demande vise tous les intervenants au dossier soit le gouvernement du Québec, mais aussi la Ville de Mercier et la Municipalité de Saint-Isidore. Il faut savoir que l’entente de police est échue depuis 2 ans. Beauharnois, Léry, Châteauguay, Mercier et Saint-Isidore sont desservis par le Service de police de Châteauguay. Mercier souhaite obtenir son propre service de police autonome depuis 2013.
La difficulté de cet objectif est reliée aux exigences pour les 82 municipalités membres de la Communauté métropolitaine de Montréal, comme Mercier, d’avoir un corps de police de niveau 2. Ce niveau 2 doit inclure un service d’Enquête (meurtres, pour négligence criminelle, accident de travail mortel, vols qualifiés dans les institutions financières, pour incendie mortel, fraude commerciale et immobilière, infraction criminelle causant la mort ou des lésions corporelles lors de la conduite d’un véhicule, production trafic et possession de drogues, etc.), un service pour Mesures d’urgence (contrôle de foule avec agitation) et des Services de soutien (technicien en scène de crime et identité judiciaire, technicien en scènes d’incendies, reconstitutionniste de scènes de collision, expert en conception de portrait-robot, etc.).
Mercier fait partie de la CMM, mais souhaite obtenir un service de police de niveau 1 avec la Sûreté du Québec (SQ) comme l’on retrouve dans plusieurs municipalités hors des grands centres. Mercier croit que Québec pourrait l’autoriser à mettre sur pied un corps de police autonome de niveau 1. Comme le mentionnait le maire de Beauharnois Claude Haineault, l’on souhaite tous que les coûts pour les citoyens soient les plus bas possible, mais avec le plus de services. Si Québec autorise Mercier, plusieurs municipalités de la CMM voudront sûrement faire la même chose. Avec les exigences actuelles du ministère de la Sécurité publique du Québec, ce n’est pas possible.
Le temps presse
Les trois maires indiquent tous que le temps presse. Depuis 2 ans l’entente est échue. Québec doit se prononcer dans l’intérêt de la sécurité des gens de la région et pour l’aspect financier, pour les conventions collectives, l’ajout d’équipements, de véhicules, l’aménagement du poste de police pour 1, 3, 4 ou 5 municipalités, budget des villes l’automne prochain, etc.
« Il y a des échéanciers qui vont nous toucher collectivement on pense notamment à un nouveau poste de police pour 4, pour 5, pour 2, pour 1 tout seul. Le budget de la police qui va varier aussi en fonction de cela, le plan d’effectifs policiers aussi, les conventions collectives. Il y a plein de choses pour lesquelles ont doit être fixé aussi. Pour prendre des décisions il faut qu’on soit fixé. Tout le monde a besoin d’une réponse claire de Québec. En plus de Mercier, on sait que Saint-Isidore de son côté également est en attente auprès du ministère de la Sécurité publique concernant les ententes de l’aide aux municipalités rurales dans le cadre de la CMM. Il y a beaucoup de choses pour lesquelles on est en attente. Pendant ce temps là il y a des échéances il y a des choses que l’on doit régler et l’on ne peut pas se permettre d’attendre indéfiniment », de mentionner Nathalie Simon, mairesse de Châteauguay.
Nouvelle entente, 1 municipalité = 1 vote
Claude Haineault, Nathalie Simon et Walter Letham sont prêts pour une nouvelle entente de 10 ans qui donnera maintenant plus de place à toutes les parties. M. Haineault ajoute « Un service de police, on ne peut pas le faire à coup de deux ans, si t’embarques pas, on négociera d’autres clauses ».
Dans la nouvelle entente souhaitée, les municipalités participeront dorénavant au budget et les maires espèrent conjointement travailler à obtenir plus d’équités dans le partage. L’on espère même créer une Régie intermunicipale de police. À cet effet, Walter Letham maire de Léry précise « Nos votes sont égaux ». Tout est prêt selon Claude Haineault de Beauharnois, « Dans le moment à ma convenance, il ne manque rien à l’entente. C’est la raison pourquoi je suis ici. Moi, je suis prêt à signer l’entente demain matin parce que j’ai hâte de participer au budget ce que l’on ne faisait pas avant. »
Le statu quo n’est pas de mise
La mairesse de Châteauguay précise qu’il faut savoir ou le gouvernement loge pour faire face à la réalité. « Nous ce que l’on déplore c’est que les citoyens de partout sont lésés. On a tous intérêt à savoir où l’on s’en va. On ne peut pas signer des ententes sans savoir. Présentement c’est le statu quo, on fonctionne sur une entente qui a été signée en 2003 et qui est échue depuis 2 ans. Cela lèse tout le monde. Les villes qu’on dessert n’ont pas droit au chapitre. Nous on va continuer le service parce que l’on est obligé. Cela lèse aussi les populations des autres villes parce qu’elles n’ont pas droit à la gouvernance. »
Claude Haineault ajoute que « si Mercier s’en va, nous aurons aussi à créer un nouveau corps de police, ce ne sera plus la même chose. Ce que l’on dit concrètement c’est arrêtons de jouer la Cha Cha pis décidons-nous. Tu viens ou tu t’en vas? Québec, tu dis oui ou dis non. Tu ne dis pas à nous autres « Non, non il va y avoir des obligations », pis à l’autre « Peut-être ben, peut-être ben ». Dis-le; oui ou non. Autant Mercier que nous autres on va savoir sur quel pas danser. »
Pour Nathalie Simon « L’enjeu n’est pas seulement Mercier, Châteauguay, Saint-Isidore, Beauharnois ou Léry, mais c’est un enjeu CMM ». Si Québec autorise Mercier à avoir un niveau 1, la majorité des municipalités de la CMM voudront sûrement aussi changer pour la Sûreté du Québec et un service de base (niveau 1). En matière de sécurité publique, cela représenterait probablement un recul important.
Le mot de la fin à l’intention du gouvernement Couillard est celui du maire de Beauharnois Claude Haineault :
« Un moment donné faut qu’on se branche, on est rendu-là. Je n’adopterai pas le prochain budget de la ville moi. J’ai un plan d’alléger le fardeau des citoyens. J’ai besoin de savoir ou je m’en vais avec les chiffres. On prévient tout de suite le ministère de la Sécurité publique du Québec. Arrive-nous pas avec trois mois de réflexion, commence à y penser tout de suite, parce que tu le sais que Mercier s’en vient avec une demande. Ne reste pas surpris la semaine prochaine s’il s’en vient avec un projet de règlements. Tu le sais fort bien, cela fait trois fois qu’il te rencontre pour te le dire. On sait tous ça nous ici.
Par leur démarche du 7 mai, les maires des trois municipalités souhaitent mettre en place un service de police aux normes de 2015 qui réponde aux besoins exprimés et qui se rapproche davantage de la capacité financière des municipalités et des citoyens. Les maires de ces trois villes veulent être en mesure de pouvoir travailler le plus rapidement possible en ayant en main toutes les données nécessaires.
________________________________________________________________________