Santé et services sociaux : du personnel à bout de souffle

(JPM) – La Confédération des syndicats nationaux (CSN) du conseil central de la Montérégie avait conviés les médias à un point de presse devant le Centre d’hébergement Cécile-Godin à Beauharnois le 26 janvier dernier. L’objectif : dénoncer les surcharges de travail et le fait que l’administration du Centre intégré de santé et des services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Ouest se préparerait à réduire les soins d’hygiène offerts aux résidents des CHSLD pour pallier le manque de main-d’œuvre.

Le président de la CSN Jacques Létourneau était sur place avec Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie, et Steve Brady, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs du réseau du Suroît (CSN). Unanimement, ces représentants syndicaux souhaitent que le gouvernement du Québec inclue dans son prochain budget en mars « des réinvestissements significatifs dans nos établissements publics, notamment pour que le personnel soit en nombre suffisant. » Jacques Létourneau ajoute « Partout au Québec, je rencontre des travailleuses et des travailleurs du réseau qui n’en peuvent plus. La situation nous apparaît particulièrement criante ici, en Montérégie-Ouest. Le gouvernement Couillard a affamé nos services publics pour dégager des surplus budgétaires. Selon nous, le prochain budget prévu en mars doit contenir des réinvestissements. »

En Montérégie-Ouest, les impacts des mesures d’austérité et de sous-financements des services de santé sont manifestes, alors que le taux d’occupation de l’urgence de l’Hôpital du Suroît à Salaberry-de-Valleyfield se classe parmi les plus élevés de tout le Québec avec un taux d’occupation de 250 % en moyenne, depuis le début de l’année 2017. Une journée, ce taux a même grimpé à 324 %. Un taux d’occupation qui entraîne une surcharge de travail pour le personnel qui, lui, n’augmente pas dans de telles proportions !

Régulièrement, les préposés aux bénéficiaires comme les infirmières et d’autres catégories de personnel se trouvent incapables de prendre leur pause. Le recours au travail en temps supplémentaire est généralisé. Faut-il s’étonner que de plus en plus de travailleuses et de travailleurs se retrouvent en congé de maladie pour épuisement ou dépression ? Ce serait le cas de près de 15% d’entre eux selon Steve Brady.

Par conséquent, le CISSS a de plus en plus de difficulté à dénicher le personnel dont il a besoin, à l’urgence, les soirs et la nuit.

Pour la présidente du Conseil central de la Montérégie Mme Herbeuval on arrive actuellement au point de rupture. « À chaque fois qu’un ministre coupe un budget, au fond, ce qu’il demande au personnel, c’est d’en faire encore et toujours plus. Parce que les travailleuses et les travailleurs sont fiers, ils vont tout mettre en œuvre pour offrir les meilleurs services possible, même parfois au détriment de leur propre santé. Mais à un moment donné, on arrive à un point de rupture : l’élastique ne peut plus être étiré, il va se briser. On est rendu là, en Montérégie-Ouest. »

Les représentants de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) rencontreront le ministre des Finances en février dans le cadre des consultations prébudgétaires. Jacques Létourneau, président de la CSN arrive d’une grande tournée des régions et il compte bien réclamer lors de ces consultations que le gouvernement du Québec réinvestisse de façon importante dans le réseau de la santé pour pallier le manque criant de personnel.

La CSN regroupe plus de 3500 salariés du CISSS de la Montérégie-Ouest de toutes les catégories de personnel.

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