Le syndicat des professionnels du Collège de Valleyfield annonce que ses membres tiendront une demi-journée de grève le 13 mai 2021, en avant-midi. Il s’agira de la deuxième grève exercée par le syndicat dans le cadre des négociations en cours depuis plus d’un an dans le secteur public.
Face à l’inaction du gouvernement, le personnel professionnel du cégep entend bien user de tous les moyens à sa disposition pour faire reconnaître son importance pour l’enseignement supérieur et pour la société québécoise.
« L’opération de relations publiques du 2 mai de M. Legault a malheureusement servi à propager un lot de demi-vérités au sujet des négociations en cours, notamment à propos d’une supposée offre de 8 % d’augmentation des salaires sur trois ans. Il est désolant de devoir le préciser, mais l’offre gouvernementale se situe plutôt à 5 % sur trois ans. Cette offre salariale risque encore une fois d’être sous l’inflation, ce qui exacerbera les difficultés de recrutement et de rétention de professionnelles dans le réseau des cégeps », affirme Suzanne Tousignant, vice-présidente du syndicat.
Bonifications dérisoires
En effet, les bonifications réelles aux salaires sont plutôt de l’ordre de 5 % sur 3 ans (1,75 % en 2020-2021, 1,75 % en 2021-2022 et 1,5 % en 2022-2023), le reste des offres liées à la rémunération correspondant soit à des montants forfaitaires non récurrents qui ne répondent pas du tout aux besoins du personnel professionnel, soit à une indexation conditionnelle maximale de 1 % au 31 mars 2023, et ce, seulement si l’inflation dépasse 5 % sur trois ans et si le PIB réel du Québec en 2021 est supérieur ou égal à 98,70 % de celui de 2019. Précisons que l’atteinte de cette dernière condition est improbable.
Ce qui est réellement offert par le gouvernement pour les demandes sectorielles du personnel professionnel des cégeps, c’est un montant dérisoire correspondant à 0,36 % de la masse salariale pour trois ans, soit une moyenne de 0,12% par année, somme nettement insuffisante pour mettre en œuvre des solutions susceptibles de résoudre les problématiques vécues sur le terrain, qu’on parle par exemple d’attraction- rétention, de valorisation des emplois, d’autonomie professionnelle, de surcharge de travail ou de services de qualité aux étudiantes et étudiants.
Manque de personnel professionnel
La négociation en cours est de grande importance pour les membres et pour le réseau collégial, qui peine à recruter et à garder en emploi des professionnelles et professionnels dans différentes catégories d’emplois.
« Plusieurs professionnelles des cégeps n’ont obtenu aucune augmentation de salaire, ne serait-ce que pour compenser l’inflation, depuis plus de trois ans. Aussi, en raison de la dévaluation de leurs emplois dans la nouvelle structure salariale, plusieurs ne recevront que la moitié de l’augmentation de 5 % proposée, ce qui les appauvrira encore plus. À terme, ce sont les services aux étudiants et la qualité des formations collégiales qui sont en jeu », se désole Madame Tousignant.
Après plus de 50 rencontres de négociation, les professionnels de cégeps demandent à la partie patronale de redoubler d’efforts pour trouver avec eux des solutions aux problèmes vécus. La qualité du réseau collégial ainsi que la réussite et la diplomation des étudiants ne peuvent pas se passer des compétences professionnelles des membres.
Les membres de trente syndicats affiliés à la FPPC-CSQ, dont le syndicat des professionnels du Collège de Valleyfield, tiendront alors une demi-journée de grève le 13 mai 2021, en avant-midi, aux côtés de leurs collègues du personnel enseignant et du personnel de soutien du collégial.