À la lumière du nouveau budget provincial, les Corporations de développement communautaire (CDC) Haut-Saint-Laurent, Beauharnois-Salaberry, Vaudreuil-Soulanges, Jardins-de-Napierville et Roussillon, en solidarité avec la Table nationale des CDC face aux impacts de la crise du logement sur les communautés locales et de la fragilité du droit fondamental à se loger, demandent au gouvernement d’agir immédiatement avec des mesures concrètes.
L’abandon d’AccèsLogis : une porte d’entrée pour le réseau privé
Depuis 25 ans, AccèsLogis a permis la réalisation de 36 000 logements par des coopératives, des OBNL et des offices d’habitation. Le PHAQ, qui a remplacé AccèsLogis, met en concurrence – pour des fonds déjà insuffisants – les promoteurs privés en quête de profits et ceux des projets d’habitation sociale.
Pendant ce temps, dans notre région, l’Office municipal d’habitation (OMH) de Beauharnois et l’OMH de Valleyfield, qui ont le mandat de développer du logement social dans notre région, ont déposé des projets visant la construction de logements sociaux. Toutefois, avec l’abandon d’AccèsLogis, ces deux projets ont été refusés et ne verront pas le jour.
Les CDC de tout le territoire se mobilisent pour le développement d’OBNL d’habitation
Les CDC du territoire montérégien appuient le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) dans sa campagne pour sauver le programme AccèsLogis qui, à défaut d’autres solutions, demeure à l’heure actuelle, le programme le plus adapté à la crise, à condition d’être financé à la hauteur des besoins réels.
Les Corporations de développement communautaire du territoire travaillent toutes à trouver des solutions pour mettre les logements à l’abri de la spéculation immobilière. La CDC Haut-Saint-Laurent, en collaboration avec les Habitations des Tisserandes, portent un projet de développement immobilier. Comme peu d’OBNL ont les ressources financières qui pourraient servir de mise de fonds, la libération des équités acquises sur les immeubles actuels offrirait un levier inestimable.
« C’est une solution pourtant simple. Plusieurs OBNL dorment actuellement sur plusieurs centaines de milliers de dollars auxquels ils n’ont pas accès en vertu d’un contrat avec la SHQ. Une simple levée de cette clause contractuelle permettrait le développement de nombreux autres projets, » explique Rémi Pelletier, directeur général de la CDC Haut-Saint-Laurent.
Avoir un toit sur la tête n’est pas un choix, mais un droit fondamental à la base d’une société juste et en santé. Le gouvernement de François Legault et sa ministre de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, doivent revoir leur position en améliorant et en finançant le programme AccèsLogis au lieu de l’abolir.