Émile Duhamel est responsable de la Pastorale sociale au diocèse de Valleyfield. Il est de plusieurs luttes sociales dans la région de la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent. Il est préoccupé par les inégalités comme l’écart entre riches et pauvres. M. Duhamel a signé un billet cette semaine quelques jours après les Guignolées :
(Émile Duhamel) – En ce temps de Guignolée, nous avons tous à réfléchir sur notre société à deux vitesses. D’une part, il y a une frénésie pour la consommation à outrance à l’approche des fêtes, d’autre part une grande partie de la population qui s’appauvrit avec l’augmentation du coût du panier d’épicerie et des biens essentiels pour vivre.
J’entendais un commentaire d’une personne, la semaine passée, disant qu’elle s’impliquait à la Guignolée des Médias pour la dignité des personnes pauvres. Je ne vois pas en quoi recevoir un panier de Noël ou une boite de provision durant l’année favorise la dignité des personnes. Bien sûr, j’espère que le geste est fait en toute dignité pour les personnes, le mépris est inacceptable dans de telles circonstances.
Une meilleure répartition des richesses pour que les personnes puissent se procurer le nécessaire sans être obligées de quêter, tel que revendiqué par le Indignés des grandes villes du monde, voilà la manière de préserver la dignité des personnes. Partager notre petit surplus est certainement louable, mais travailler à une meilleure équité sociale permet de mettre des bases plus solides à la diminution de l’appauvrissement de la population la plus vulnérable.
Ceci étant dit, il faut rendre hommage et s’émerveiller de la solidarité de centaines de bénévoles s’impliquant dans la grande corvée des Guignolées dans tous nos milieux. C’est une grande célébration de la solidarité humaine, qui malheureusement, ne se fait qu’une fois par année. Considérant les besoins croissants des ressources d’entraide alimentaire, cette célébration devrait se faire deux ou trois fois par année, à moins de changer les structures qui appauvrissent les gens.
Il faut souligner la participation massive des jeunes aux Guignolées. Leur présence est signe d’espérance et aussi un indice pour connaître ce qui rejoint les jeunes et leurs préoccupations.
« La seule dignité de l’homme : la révolte tenace contre sa condition ». Camus