(JP Major) – Le dossier du gaz de schiste continu d’alimenter la controverse. Vendredi dernier dans le quotidien La Presse, le maire de Huntingdon Stéphane Gendron a signé l’article Un traitement injuste qui a relate le fait que « la Ville doit subir les foudres d’écologistes extrémistes de l’extérieur de notre région. Il ne se passe pas une semaine sans que des alarmistes viennent publier des opinions et des humeurs dans les pages de nos journaux locaux ». En réponse à M. Gendron, André Meloche, un citoyen de Sainte-Martine président du Comité pour la réhabilitation de la rivière Châteauguay nous a fait parvenir une lettre ouverte.
Ce billet est donc en lien avec celui de M. Gendron et surtout avec la décision de la municipalité du Haut-Saint-Laurent d’accepter de traiter les eaux de fracturation des compagnies gazières.
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TOUS POUR UN – VOUS AVEZ L’ARGENT ET NOUS ASSUMONS TOUS LES RISQUES
Monsieur Gendron, vous portez la discussion dans les média nationaux, dommage. Je vis dans la même région que vous, la Vallée du Haut-Saint-Laurent et ce que vous faites comme affaires avec les compagnies de gaz de schiste, leurs vendre notre eau et traiter les eaux usées de fracturation, ça m’inquiète beaucoup.
Je vis près de la rivière Châteauguay, malheureusement en aval de chez-vous et je puise mon eau, comme plus de 40% des gens de notre région sans compter les entreprises agricoles, dans la même nappe phréatique que vous. J’ai donc tout à perdre, en quantité et en qualité d’eau, qu’elle soit de surface ou souterraine.
De plus, je fais parti de groupe écologique de votre région. Nous distribuons chaque année à Huntingdon des milliers d’arbres et avons ensemencé chez vous des truites pendant de nombreuses années sans doute celles qui vous servent aujourd’hui d’indicateur de la bonne qualité de notre rivière.
Depuis cinq ans nous découvrons que notre gouvernement nous a mis dans une situation très difficile en vendant tout le sous-sol de la Vallée du Saint-Laurent à des compagnies de gaz. Les premiers à manifester de “vives inquiétudes” sont les citoyens appuyés par les municipalités.
L’UMQ (Union des Municipalités du Québec) dans son mémoire au BAPE en novembre 2010 “incite le gouvernement à agir avec prudence et à privilégier la consultation publique avant de permettre à l’industrie de réaliser des ponctions importantes dans les sources d’eau potable de surface et souterraine. Par ailleurs, le milieu municipal considère qu’il incombe d’abord aux entreprises réalisant des activités de forage et de fracturation du schiste de traiter les eaux utilisées.”
De toute évidence Monsieur Gendron, l’Union des municipalités du Québec (UMQ) n’incite pas les municipalités à vendre de l’eau et à traiter les eaux de fracturation des gaz de schiste, vous êtes le seul.
Le BAPE en février 2011 dans son rapport d’enquête pour le développement durable définit le principe de précaution: “l’énoncé du principe suppose que malgré des études scientifiques probantes, il subsiste une inquiétude scientifique significative face au risque grave et irréversible soulevé.”
J’habite à Sainte-Martine non loin des lagunes de Mercier là où il y a plus de 40 ans des déchets toxiques ont contaminé notre nappe phréatique. À ce jour on a pas trouvé de moyens pour réparer cela. Alors Monsieur Gendron des conséquences irréversibles on connait cela et nos enfants devront sans doute vivre longtemps avec celles-ci et nous payons tous pour ce gâchis.
Suite au BAPE, comme les inquiétudes restaient entières, notre ministre de l’environnement a mandaté un comité d’évaluation environnementale stratégique afin de: “fixer les conditions de réalisation des activités ou à mener à leur interdiction.” Le comité déposera ces jours-ci son plan et remettra à la fin de 2013 son rapport au gouvernement qui décidera.
Comment pouvez-vous Monsieur Gendron ne pas tenir compte des recommandations officielles de notre État et faire des affaires privées avec les compagnies, empocher les bénéfices (s’il y en a?) et nous faire courir tous les risques.
Nous acceptons votre invitation à visiter les installations de Huntingdon afin de poursuivre la discussion avec vous pour vous convaincre qu’il n’est pas trop tard pour changer de cap en pensant à l’avenir de notre région. J’ai le plus grand respect pour nos élus et je veux continuer à croire en eux.
André Meloche, citoyen de Sainte-Martine
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NDLR : Pour lire ou relire le billet de Stéphane Gendron dans La Presse, vous n’avez qu’à cliquer sur le lien Un traitement injuste.
Bravo ! à vous tous de réagir face une menace potentielle qui se nomme gaz de schiste. En plus du problème de dépotoir de Westville, des lagunes de Mercier, voilà que s’ajoute celui de Huntingdon. À quand une vraie levée citoyenne pour contrer tous ces pollueurs et, maintenant s’ajoute une municipalité dans ce groupe. C’est une insulte pour ceux qui tentent, par tous les moyens de préserver la qualité de notre eau, de voir les élus de Huntingdon accepter un tel risque. Nos usines de traitement d’eau ne sont pas conçues pour traiter de l’eau contenant des résidus d’éléments inconnus. Que se passera-t-il lorsque leur usine ne traitera pas l’eau correctement, elle sera de toute évidence rejetée dans la rivière Châteauguay. Jamais je n’accepterai que la rivière serve de chasse d’eau. Notre milieu de vie nous ne l’avons pas hérité de nos ancêtres, nous l’empruntons pour nos enfants. Alors soyons vigilants et protecteurs de notre environnement.
Éric Brault, résident de Sainte-Martine
Il est rafraîchissant de voir que jadis les gens qui voulaient discréditer les actions environnementales, laissaient souvent entendre que c’était de vilains(es) écolos d’ailleurs et il fut un lointain temps qu’il en était souvent ainsi. Mais plus maintenant. Partout au Québec des citoyens et citoyennes se lèvent pour dire, dites donc; une minute SVP pourraient-on savoir de ce qu’il en retourne au juste ? Et ça ce n’est pas très bien reçu des dirigeants qui on de plus en plus de misère à faire les choses à la hâte, tout croche et parfois carrément illégal car, les citoyens veillent au grain et ils ont raison cette terre est à nous et nous nous devons la protéger. Les dirigeants doivent vivre simplement pour que les citoyens puissent simplement vivre ! Alors félicitations aux André Meloche de ce monde.
Pierre Véronneau
Directeur Faites de l’air!
Association Québécoise de lutte contre la Pollution Atmosphérique
Le maire Gendron aimerait entendre notre point de vue sur son projet d’épuration des eaux de fracturation RDV Jeudi à 19H30 au 10 rue King, Salle Langevin à Huntingdon
Bravo à mon concitoyen, M.André Meloche. Le ton de la lettre est sensé,calme mais les arguments sont bien documentés et difficile de les réfuter. En effet nous avons été des porteurs d’eau à cause des déchets dans les lagunes de Mercier. Il fallait aller remplir nos contenants d’eau potable à un camion-citerne à la municipalité et grâce au maire et son équipe et les autorités de la Conserverie du Grand Géant Vert, nous avons eu une conduite d’eau venant de Châteauguay. Pourtant, j’avais été accusée d’inviter des communistes à l’émission « Pleins feux sur Sainte-Martine », la radio-communautaire de Châteauguay. Ces personnes nous mettaient en garde et invitaient la population à exiger des autorités de cesser le déversement des produits toxiques.
Pourquoi attendre les catastrophes pour réagir !
Je suis d’accord avec M. Meloche. Je suis une citoyenne de Saint-Marc sur Richelieu et le Regroupement de citoyen que je fais parti travail sur le dossier du gaz de schiste depuis 2009.
Je me demande est-ce que vous avez demandé à vos citoyens avant? Est-ce que vos citoyens savent les risques d’une tel industries que ça soit sur l’avenir de la santé, de l’air, de l’eau et du garde manger pour notre prochaine génération. Est-ce que vous pensez ça serait bien mieux de leur laissé une air respirable, une eau et des terres non contaminées. Est-ce que vous pensez d’aller faire un tour en Pennsylvanie? Le gaz de schiste ne partira pas demain matin. Il n’est pas trop tard pour changer d’avis