(JP Major) – La Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) a rendu public mercredi (30 mai) son rapport d’enquête sur l’accident qui a coûté la vie à l’arpenteur Georges Berger en septembre dernier sur le chantier de la future autoroute 30 à Châteauguay.
La direction générale de Valleyfield de la CSST avait convié les médias à l’Hôtel Plaza afin de dévoiler les conclusions de ses inspecteurs Sophie Brouillard et Jean-François Desmarais. Ces derniers ont retenu trois causes pour expliquer l’accident :
- L’arpenteur s’est retrouvé derrière un camion sur le point d’effectuer une manœuvre de recul pendant que le contremaître-signaleur était de dos;
- L’alarme de recul du camion s’est avérée inefficace pour avertir l’arpenteur du danger;
- La gestion de la circulation des personnes dans la zone de travail mécanisé était déficiente.
Dans un premier temps, la CSST a interdit l’utilisation du camion impliqué dans l’accident afin de procéder à un examen complet du véhicule et ses équipements. Avant d’autoriser la reprise des travaux et le recul de n’importe quel camion sur les 45 km de chantier de l’autoroute 30, la CSST a aussi exigé de l’employeur qu’il élabore une procédure de travail pour contrôler adéquatement le mouvement de recul des véhicules et équipements pas seulement pour le chantier de Châteauguay, mais aussi pour les secteurs de l’autoroute 30 en construction à Beauharnois, Salaberry-de-Valleyfield, Les Cèdres et Vaudreuil-Dorion.
Pour ce qui est du camion, l’enquête a permis de constater que l’alarme de recul était inefficace compte tenu du bruit sur le chantier avec notamment la présence également d’un tracteur à chenilles à proximité. Il aura fallu que le signal soit beaucoup plus fort pour qu’on puisse l’entendre au travers des bruits ambiants sur le chantier.
Le travail des inspecteurs est détaillé. Rien n’est négligé. Il faut dire que malheureusement il y a eu mort d’homme. D’ailleurs en 2011, au Québec, trois travailleurs de la construction ont été heurtés mortellement par un véhicule ou un équipement mobile.
Si vous souhaitez consulter le rapport d’enquête, il est disponible sur le site Internet de la CSST.
Dans ce malheureux dossier, plusieurs entreprises dont le consortium Nouvelle Autoroute 30, vont recevoir une ou des contraventions. Chaque constat d’infraction pourrait coûter de 10 à 15 000 $.
Quelques personnes de la CSN – Construction, dont le président Aldo Miguel Paolinelli étaient sur place à Valleyfield mercredi. M. Paolinelli a retenu qu’une des causes est l’absence d’un signaleur dédié exclusivement à cette tâche sur le chantier. Pour la CSN – Construction, le chauffeur du camion aurait dû aussi arrêté son véhicule lorsque le contremaître qui faisait office de signaleur lui a tourné le dos quelques secondes. M. Paolinelli a aussi signalé que la CSST a aussi relevé dans son rapport d’enquête, le mode d’opération du chantier, un partenariat public-privé (PPP) et la difficulté à faire circuler les directives reliées à la santé et sécurité auprès des nombreux sous-traitants impliqués dans le PPP. NA-30 semble s’être déchargé de certaines de ses responsabilités.
Pour en apprendre plus sur ce dossier ou sur la santé et sécurité au travail, vous pouvez consulter le site Web de la CSST.
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