Les 13, 14 et 15 juillet prochains, la Ville de Salaberry-de-Valleyfield et le Parc Delpha-Sauvé deviendront le théâtre de courses spectaculaires et de prestations musicales enlevantes dans le cadre de la 74e édition des Régates de Valleyfield. À nouveau cette année, le Beauharlinois Sylvain Dorais, pilote d’Octane 32 est carrément survolté à l’idée d’y participer!
Avocat dans la vie de tous les jours, Sylvain Dorais est un peu comme Obélix avec la potion magique, il est pratiquement né dans un hydroplane! Ses idoles de jeunesse n’étaient pas Maurice Richard ou Guy Lafleur, mais plutôt des pilotes de Régates participant à celles de Valleyfield ou Beauharnois, dans lesquelles son grand-père était impliqué au niveau de l’organisation et où son père s’est illustré à titre de pilote.
Les pilotes d’hydroplanes, il a eu l’occasion de les côtoyer à plusieurs reprises dans l’exercice d’une autre de ses passions, le journalisme. Il a d’ailleurs remporté le prix de Journaliste de l’année en 1991 et en 1992, remis par la Fédération nautique du Canada (CBFNC).
La précarité du domaine journalistique au Québec dans les années 1990, le pousse à obtenir son bac en droit. « Je dois être le seul avocat à être pilote d’hydroplane dans ses temps libres! »
Pas étonnant qu’à 40 ans, Sylvain Dorais ait senti le besoin de suivre les traces de son paternel en achetant son propre hydroplane 2.5 litres, portant le numéro 32, celui qui a permis à son père de s’illustrer tout au long de sa carrière.
Il espère donc que ce chiffre lui portera chance aussi. Bien qu’il n’ait eu aucun accident majeur jusqu’à présent, il a eu son lot d’incident depuis ses débuts, dont récemment à Long Sault où il a été quitte pour quelques tasses d’eau.
« En 2011, aux Régates de Valleyfield, nous avons dû composer avec certains incidents. Grâce à mon équipe, nous avons réussi à remonter mon bateau en une nuit et j’ai pu terminer 3e au classement malgré tout. Mais depuis mes débuts à titre de pilote, je suis assez malchanceux au niveau des incidents. Disons qu’en deux saisons, j’ai sauté mes moteurs quelques fois. » À ce sujet, vous pouvez lire ou relire INFOSuroit.com – Dénouement digne d’Hollywood pour Sylvain Dorais – 3e en Hydro 350, malgré un accident.
Et les accidents ? « C’est certain que cela fait partie du jeu, l’essentiel c’est de ne pas y penser. Tu ne dois pas te laisser déconcentrer. Mais c’est sûr que tous les pilotes sont très affectés quand ça arrive à l’un d’entre nous. On est très proches, c’est un circuit assez fermé. On se connaît tous en dehors des courses et personne n’exerce cette passion-là pour y laisser sa vie. »
Si Monaco est reconnu comme étant le circuit par excellence pour la formule 1, Valleyfield l’est aussi pour les courses d’hydroplanes.
« En tant que conducteurs d’embarcations, il est normal de vouloir se démarquer. Mais le parcours de Valleyfield, ses courbes, sa difficulté, sa renommée et ses 80 000 spectateurs se démarque sans contredit de tous les autres. N’importe quel pilote a pour objectif d’être couronné champion en sol campivallensien. Pour moi, le petit gars de Beauharnois, ce serait tout un honneur! »
Lorsqu’il a choisi de vivre sa passion à fond, Sylvain Dorais s’est promis de le faire à 100%. C’est pourquoi il a acheté, non pas une, mais deux embarcations! Au total, il a investi le prix d’une résidence dans cette aventure qui lui procure de l’adrénaline en lui donnant l’impression de « voler ».
Le prix d’une coque en fibre de verre ou encore en carbone comme on en retrouve sur les hydroplanes d’aujourd’hui, se chiffre entre 40 000 et 60 000 $.
Afin de garder cette passion accessible, l’organisation des Régates de Valleyfield s’est portée acquéreuse, il y a de cela quelques années, d’une trentaine de coques qu’elle prête aux équipes de courses participantes à cet évènement.
Élu aux titres de représentant des propriétaires/pilotes à l’Association canadienne d’hydroplanes depuis 2010 (ACHA) et représentant de la classe 2.5 litres à la Fédération nautique du Canada (CBFNC), le Beauharlinois estime que les règles de sécurité entourant la pratique de ce sport ont beaucoup changé depuis les débuts des courses. « Aujourd’hui, tous les cockpits de bateaux sont munis de ceinture de sécurité et d’oxygène en cas d’accident, alors qu’à l’époque de mon père, c’était plus rudimentaire. Les pilotes ne s’attachaient pas, pourtant les conditions étaient les mêmes au niveau des courses ».
Il y a quelques jours, Sylvain Dorais a participé avec sa famille, ses partisans et tous les membres de son équipe au traditionnel défilé de la Saint-Jean à Valleyfield. À l’approche des 74e Régates de Valleyfield, Sylvain Dorais se sent comme un enfant dans un magasin de bonbons. Ces temps-ci, l’avocat plaide exclusivement la cause des Régates. Il est fébrile à l’idée de piloter devant sa famille, ses amis et ses connaissances, mais il est aussi excité à l’idée de transmettre sa passion pour les courses et l’adrénaline aux futures étoiles montantes régionales des courses d’hydroplanes.
Peut-être un jour, deviendra-t-il à son tour, une idole!
Bonne chance Sylvain Dorais !