(Marie-Ève Rochefort) – La Ville de Salaberry-de-Valleyfield a fait le point le 15 janvier sur le Livre blanc municipal « L’avenir a un lieu » lancé en novembre dernier par L’Union des municipalités du Québec (UMQ).
Il faut tout de suite préciser que Salaberry-de-Valleyfield, tout comme plusieurs autres municipalités de la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent et d’ailleurs au Québec, ont un intérêt à ce que le Livre blanc municipal « L’avenir a un lieu » devienne en quelque sorte la bible des élus de demain avec une place précise pour le citoyen dans l’avenir de chaque municipalité. Fruit d’une grande consultation effectuée auprès de 4 200 répondants à travers le Québec, en complément du rapport d’un comité de sages et d’avis d’experts à propos de l’avenir des municipalités, le Livre blanc municipal de l’UMQ est une synthèse des actions à poser pour mieux faire face aux défis économiques, sociaux, environnementaux et démographiques qui nous attendent.
Depuis près de deux ans, l’UMQ travaille à l’élaboration de cet ouvrage. Rappelons que le premier Sommet sur le milieu municipal, tenu en mars 2011 est l’événement qui a lancé le grand chantier du Livre blanc municipal. L’idée était de réfléchir avec les citoyens sur la place qu’occupent les municipalités dans le 21e siècle sur le développement de la communauté québécoise.
Le Livre blanc municipal met donc en lumière les grands défis qui concernent la population en tant que société : le vieillissement de la population, les besoins des nouvelles générations, la globalisation de l’économie, les changements climatiques et les innovations technologiques, etc. Par ailleurs, il présente aussi les moyens et les conditions à rassembler pour permettre à la municipalité de demain de disposer des outils nécessaires à son essor.
Les élus qui seront aux commandes des municipalités du Québec dans les prochaines années pourront donc s’appuyer sur le travail et la vision des élus d’aujourd’hui et sur la contribution des citoyens et des organisations.
Imputabilité, intégrité, participation citoyenne et créativité
Denis Lapointe, le maire de la Ville de Salaberry-de-Valleyfield siège au Conseil d’administration de l’Union des municipalités du Québec et a émis plusieurs commentaires sur le Livre blanc municipal et son contenu :
« L’esprit du Livre blanc, c’est de répondre aux défis du Québec à partir d’une évidence qu’on échappe trop souvent : tous les changements qui se produisent dans notre société se vivent d’abord sur la scène locale. […] Si l’on veut changer les choses de façon durable, il faut commencer par le début et, le début c’est d’affirmer les valeurs qui doivent réunir le monde municipal : l’imputabilité politique, l’intégrité, la transparence, la participation citoyenne, la durabilité, l’équité, le respect de la diversité, l’innovation et la créativité. Et l’on pourrait dire qu’elles forment ensemble le serment d’un élu municipal du 21e siècle », a-t-il déclaré.
Des propositions
Le Livre blanc municipal présente deux propositions qui apparaissent comme des conditions pour des communautés en meilleure santé, mais aussi pour un Québec mieux organisé pour relever les défis du 21e siècle :
- L’élaboration d’une nouvelle Charte des municipalités du Québec qui permettrait de partager efficacement les responsabilités entre Québec et les Municipalités. Celle-ci donnerait à la municipalité l’autonomie dont elle a besoin pour agir dans ses domaines de compétence, comme le développement économique, l’urbanisme, l’environnement, la culture ou les transports.
- Une réforme fiscale et financière permettant un meilleur contrôle des dépenses et une diversification des sources de revenus.
Sept engagements aux municipalités de demain sont aussi proposés par le Livre blanc :
- Plus de transparence tant dans la gestion des fonds publics que dans le financement des activités politiques.
- Être plus durable autant en termes d’aménagement, d’urbanisme et de mobilité.
- Être plus accueillantes par des activités de culture et de loisirs et des services mieux intégrés.
- Être plus entreprenantes par un développement économique animé avec vision.
- Être plus inclusives par un soutien efficace au bénévolat, à la vie communautaire et aux familles.
- Être plus créatives en faisant de l’innovation une manière de vivre et en exploitant notamment le potentiel des technologies numériques.
- Être plus ouvertes par des alliances au niveau régional, national et international.
Les prochaines étapes
L’UMQ a déjà commencé ses rencontres d’information avec les intervenants politiques et administratifs. D’autres rencontres sont à prévoir et un comité de suivi sera mis en place. Pour en apprendre plus, visitez le site internet du Livre blanc municipal « L’avenir a un lieu » ou encore celui de l’Union des municipalités du Québec. Voici d’ailleurs une vidéo explicative à ce sujet :
Du réchauffé au niveau municipal – Le 15 janvier dernier, le maire de la Ville de Salaberry-de-Valleyfield a émis un communiqué de presse relatif au Livre blanc municipal « L’avenir a un lieu » lancé au mois de novembre 2012 par l’Union des municipalités du Québec (UMQ).
À ce moment-ci, l’émission de ce communiqué portant sur une vieille nouvelle n’est assurément pas un geste fortuit. C’est un geste prémédité et planifié du maire Denis Lapointe pour se positionner comme un agent porteur du changement tel que proposé par l’UMQ, et cela, malgré le fait qu’il incarne depuis longtemps la vieille garde sur les scènes politiques locale, régionale et nationale. C’est avant tout à un exercice de relations publiques que se prête M. Lapointe pour contrer la critique ambiante et croissante à l’égard de son administration, dont les façons de faire détonnent dans un monde municipal en voie de se renouveler.
Ce communiqué de presse est presqu’un copier-coller de celui diffusé il y a plusieurs semaines par l’UMQ. Le maire Lapointe s’y approprie des propos tenus par M. Éric Forest, maire de la Ville de Rimouski et président de l’UMQ, lors du lancement du Livre blanc.
Ce qui est cocasse ici, ce n’est pas vraiment la reprise par M. Lapointe des propos du président de l’UMQ, mais plutôt le dessein qu’il vise en en faisant usage.
En les republiant sous sa présumée plume, le maire Lapointe vise à convaincre la population campivallensienne qu’il est le porte-étendard des « … valeurs qui doivent réunir le monde municipal: l’imputabilité politique, l’intégrité, la transparence, la participation citoyenne, la durabilité, l’équité, le respect de la diversité, l’innovation et la créativité. » et qui « …forment ensemble le serment d’un élu municipal du XXIe siècle ».
Si M. Lapointe se sert ainsi d’une nouvelle réchauffée, c’est qu’il y a trouvé des mots pour ennoblir son discours et surfer à son tour sur la vague du « changement », un terme à la mode par le temps qui court dans la bouche des aspirants à la mairie de Salaberry-de-Valleyfield.
Cependant, si le passé est garant de l’avenir, les deux aspirants annoncés, MM. Denis Lapointe et Robert Savard, auront fort à faire d’ici le mois de novembre prochain pour changer leurs pratiques en matière de gestion municipale et prouver qu’elles sont désormais fondées sur les « nouvelles valeurs » qu’ils prônent depuis peu.
Pierre Villeneuve
Salaberry-de-Valleyfield