(Marie-Ève Rochefort) – Le 19 février dernier, les étudiants du Collège de Valleyfield étaient invités à faire valoir leur droit de vote au sujet d’une journée de levée de cours afin de participer à une manifestation prévue le 26 février prochain, à Montréal. Les résultats sont les suivants : 366 votes contre la proposition et 124 pour, sans oublier les 7 abstentions comptabilisées. La proposition de prendre part au mouvement engendré par l’ASSÉ (Association pour une solidarité syndicale étudiante) a dont été rejetée en majorité à 72 %.
Ces résultats peuvent paraître étonnants si l’on considère que le Collège de Valleyfield a été le premier cégep à se prononcer en faveur de la grève en février 2012. Un an plus tard, les étudiants semblent avoir perdu leur ferveur de l’année dernière. Une motion proposant la désaffiliation du Cégep de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante a même été déposée. On peut donc se poser la question : qu’est-ce qui peut expliquer ce changement?
Pour Myriam Leduc, étudiante et membre des comités mobilisation et femmes au Collège de Valleyfield, il y a peut-être une peur que la grève illimitée recommence : « il ne faut pas voir une prise de position politique dans ce vote-là, mais bien une prise de position contre le moyen d’action qu’est la grève ». De son côté, l’étudiante Marie-Christine Loyer déplore l’ambiance qui régnait à la salle Albert-Dumouchel : «J’étais moi-même entourée de gens qui écoutaient des vidéos comiques sur leurs cellulaires, avec le son bien au max et qui ne manquaient pas une occasion de crier des noms […] C’est absolument déplorable ce qu’il se passe à notre Collège ; et je ne parle pas du résultat du vote, mais seulement de l’état de nos AG […] où on essaye de débattre au milieu d’un zoo qui vote pour réduire les temps de paroles à 30 secondes ».
Guillaume Proulx, secrétaire aux affaires externes au Collège, aborde dans le même sens que Myriam : «On sentait aussi la peur de retourner en grève pour recréer les sessions difficiles de l’année dernière alors qu’il ne s’agissait que d’une levée de cours d’une journée […] Certaines personnes ont souhaité que des débats ne se tiennent pas et que nous passions au vote sur la levée de cours dans l’immédiat alors que l’assemblée générale est une instance de débat. » Il ajoute qu’il y aura d’autres assemblées générales, dont une en vue du congrès d’orientation de l’ASSÉ.
Faut-il donc comprendre que les étudiants en ont assez de la grève? Si celle-ci n’est plus la solution pour tous ces étudiants militants de faire savoir leur point de vue au gouvernement, quel est donc le moyen qu’ils préconisent? À cet effet, je vous invite à écouter l’entrevue que Justin Arcand, secrétaire à l’information à l’Association générale étudiante du Collège de Valleyfield, membre du comité de mobilisation de l’ASSÉ, a donné au 98,5 FM avec Isabelle Maréchal. Il y aborde notamment le sujet de donner le droit de faire la grève aux étudiants.
L’article Grève étudiante : le vote qui a donné le ton de Pascale Breton, du Journal La Presse, est aussi intéressant. Il relate les grands moments entourant la grève étudiante de 2012.
Mardi prochain, L’ASSÉ tiendra l’événement Manifestation : au sommet de l’indexation, manifestons pour une éducation libre, accessible et gratuite!, qui se veut un moyen de faire savoir au gouvernement Marois que les participants à cet événement sont contre l’indexation des frais de scolarité, mais surtout, que l’option de la gratuité devrait être discutée lors du Sommet sur l’enseignement supérieur, prévu les 25 et 26 février. La journée de vote d’hier (19 février) avait donc pour objectif de déterminer si le Collège de Valleyfield allait y participer ou non.