(Marie-Ève Rochefort) – Le décrochage scolaire est un sujet qui inquiète bon nombre de québécois et avec raison. Cette problématique, bien qu’elle semble être en baisse depuis quelques années, est malheureusement toujours d’actualité.
Toutefois, tout n’est pas perdu puisqu’il existe des moyens de contrer ce fléau et que la population semble avoir la volonté de s’attaquer au problème. C’est ce qu’on peut en conclure à la suite d’une enquête réalisée sur la valorisation de l’éducation et de la persévérance scolaire au Québec, laquelle a été révélée tout récemment par la Fondation Lucie et André Chagnon.
Dans l’enquête on apprend notamment que les gens souhaitent que des mesures concrètes soient prises pour aider les jeunes à se développer et à réussir leurs études.
Plus précisément, 82 % des Québécois interrogés se disent préoccupés par le décrochage scolaire des jeunes au secondaire, alors que 38 % des parents d’enfants de moins de 17 ans craignent que leurs jeunes abandonnent leurs études. Questionnés sur le taux de diplomation au secondaire acceptable, les Québécois affirment que celui-ci devrait atteindre 82 %. Pour 53 % des parents ayant de jeunes enfants, la scolarité souhaitée pour leur progéniture est de niveau universitaire.
L’enquête nous révèle aussi que, selon les gens sondés, les personnes à valoriser et à soutenir prioritairement dans la lutte contre le décrochage scolaire sont bien sûr les élèves, mais également les parents et les enseignants. En ce qui concerne les mesures visant à contrer cette problématique, certaines d’entre elles ont reçu une forte adhésion :
- Assurer aux élèves en difficulté un accès à des services spécialisés / 87 % ;
- Valoriser le rôle de l’enseignant / 85 % ;
- Assurer une bonne formation et le perfectionnement des éducateurs, des enseignants et de tout le personnel dans le milieu scolaire / 87 %.
Le sondage aurait été effectué du 12 septembre au 4 octobre 2013 auprès de 3 025 Québécois âgés de 15 ans et plus.
En région
Le décrochage scolaire est une réalité qui touche le Québec en entier, le territoire de la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent compris. La région ne reste toutefois pas les bras croisés devant cette problématique. En effet, de nombreux projets se sont mis en branle au courant des derniers mois dans les cinq différentes MRC du territoire en ce qui a trait au développement social et réussite éducative.
On peut notamment penser au projet Parents de l’organisme Pour un Réseau Actif dans nos Quartiers (PRAQ) dans la MRC de Beauharnois-Salaberry. Celui-ci consiste en la création d’un réseau de partenaires qui travaillera à instaurer un sentiment d’appartenance plus grand par la lutte contre le clivage qui existe entre les nouveaux propriétaires et les familles défavorisées d’un quartier de Salaberry-de-Valleyfield. Du côté de la MRC de Vaudreuil-Soulanges, le volet Persévérance du Projet X mené par le Comité Jeunesse La Presqu’Île permettra de rejoindre les jeunes à risque et les jeunes marginaux. Pour avoir plus d’informations sur l’un ou l’autre de ces projets, je vous invite à lire ou à relire l’article Réussite éducative et sociale des jeunes – Plusieurs projets dans la région.
Comité réussite éducative et sociale du Haut-Saint-Laurent
Une ressource non négligeable en ce qui a trait à la lutte au décrochage scolaire dans la région est sans aucun doute le Comité réussite éducative et sociale du Haut-Saint-Laurent. Formé de plus de 25 partenaires issus de 6 secteurs, il vise notamment à contrer ce fléau, à favoriser l’obtention d’un premier diplôme ou d’une qualification pour nos jeunes du territoire, à dresser un portrait clair de nos jeunes 0-24 ans, ainsi qu’à élaborer un plan d’action 2012-2014 en persévérance scolaire.
Les constats du comité sont plutôt alarmants, mais cela ne veut pas dire qu’il faut baisser les bras. L’organisation a notamment remarqué que la majorité de nos écoles sont en situation de défavorisation et que le taux de diplomation est faible chez les parents et chez les jeunes.
En bref, il reste encore beaucoup de travail à faire pour contrer le fléau du décrochage scolaire, mais tout n’est pas perdu. La lutte continue!
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