(Anne Minh-Thu Quach) – Bonjour chers lecteurs d’INFOSuroît.com ! Je vous écris aujourd’hui de Rio de Janeiro au Brésil, où se tient la conférence des Nations Unies sur le développement durable aussi, appelée le Sommet de la Terre ou Rio +20, en référence au premier sommet qui s’est déroulé au même endroit il y a vingt ans.
J’y représente l’Opposition officielle du Canada, en tant que porte-parole adjointe en environnement pour le NPD.
Des attentes bien modestes
En 1992, les chefs d’État partout dans le monde avaient pris conscience de l’urgence d’agir. L’air, les eaux, la terre de notre planète se dégradent à un rythme effrayant. Les dirigeants de l’époque avaient contracté des engagements en faveur de la qualité de l’air et de la protection de la biodiversité. Force est de constater aujourd’hui que bien peu de ces engagements ont été tenus et que les attentes envers ce deuxième sommet ont fondu aussi vite que les neiges de l’Arctique !
La réputation du Canada en prend pour son rhume
Cela fait trois jours que je parcours les couloirs du Centre de conférences de Rio+20. Je suis aussi allée faire un tour au Sommet des peuples. Là, on discute, on partage des expériences sur des initiatives locales en faveur du développement durable. Et bien, je peux vous dire que la réputation du Canada n’a jamais été aussi mauvaise. A cause de la piètre volonté de ce gouvernement d’agir, le Canada est perçu comme le mouton noir ou l’autruche, un pays qui tente d’affaiblir tout engagement envers l’environnement. Il est temps que ce gouvernement cesse de ternir notre réputation à l’étranger. Son inaction ne reflète en rien l’opinion des Canadiens qui sont en faveur d’actions concrètes et d’une économie plus verte.
Le ministre de l’Environnement du Canada tient un double discours
Le ministre Peter Kent a prononcé vendredi son discours devant les autres délégués du Sommet de la Terre. C’est honteux ! Il dit que le Canada va atteindre ses cibles de réduction de gaz à effet de serre, mais il ne dit pas comment! Tous les experts concluent que le Canada va augmenter ses GES de 7% d’ici 2020 au lieu de les diminuer de 17%! M. Kent a aussi dit que la protection de l’eau et de la biodiversité était importante, mais avec C-38, les conservateurs ont détruit toutes les lois environnementales! Ce sont des paroles vides, encore!
En six ans de pouvoir, ils n’ont même pas réglementé le secteur pétrolier et gazier! Le gouvernement conservateur dit qu’on peut s’attendre à un texte final fort au Sommet de la Terre, mais le document de négociation a été vidé de toute réglementation contraignante, en grande partie à cause du travail de sape des conservateurs. Il est temps que ce gouvernement prenne ses responsabilités. S’il ne le fait pas, ce sont les citoyens d’aujourd’hui et les générations futures qui écoperont.
Il est encore temps d’agir!
Anne Minh-Thu Quach
Députée de Beauharnois-Salaberry à la Chambre des communes,
Depuis Rio de Janeiro, 22 juin 2012
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Vous pouvez lire ou relire les chroniques précédentes d’Anne Quach :
- C-38, environnement et générations futures (24 mai 2012);
- 10 mois déjà ! (19 mars 2012).