(Anne Minh-Thu Quach) – Notre circonscription fédérale de Beauharnois-Salaberry qui englobe les MRC de Beauharnois-Salaberry, du Haut-Saint-Laurent et des Jardins-de-Napierville est le Jardin du Québec et depuis le début de mon mandat, j’ai eu à cœur de défendre notre agriculture.
Les secteurs agricole et agroalimentaire sont très importants au Canada : ils représentent un emploi sur huit, soit plus de 2,2 millions de personnes. Pour mon projet de loi sur la promotion des aliments locaux, j’avais déjà rencontré beaucoup d’acteurs locaux, provinciaux et même nationaux : des agriculteurs du comté à la Fédération canadienne de l’agriculture en passant par l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Québec. Avec les dernières réformes menées par Stephen Harper, c’était l’occasion de rencontrer à nouveau des producteurs locaux et de recueillir leur avis sur les impacts vécus au quotidien.
Deux sujets ont été abordés : la réforme du programme des travailleurs étrangers temporaires et l’avenir de la gestion de l’offre dans le contexte du manque de transparence des conservateurs quant aux accords commerciaux.
La question des travailleurs étrangers temporaires
Le gouvernement a tenté de réformer le programme des travailleurs étrangers temporaires pour réparer ses propres erreurs ayant engendré des abus. Au cours de cette rencontre, nous étions tous d’accord pour dire que la réforme était bâclée et notamment ne prenait pas en compte les spécificités du milieu agricole. Sans avoir fait de consultations avec les partenaires provinciaux ou du milieu, la réforme risque de défavoriser les producteurs canadiens face aux concurrents américains.
Les travailleurs étrangers temporaires ont aussi été lésés depuis de nombreuses années et la réforme ne résout pas la situation. Avec leurs employeurs, ils contribuent à plus de 90 millions $ à l’assurance-emploi chaque année mais leur admissibilité est très limitée en raison des changements apportés par les conservateurs de Stephen Harper. C’est un flagrant manque de respect envers ces personnes qui travaillent durement. Un certain nombre de leurs droits ne sont pas reconnus non plus comme l’a démontré l’étude des TUAC sur la situation des travailleurs agricoles.
Les agriculteurs ont aussi soulevé une incohérence quant à la limite de 4 ans consécutifs imposée aux travailleurs étrangers. Les producteurs ont tous certaines particularités dans leur fonctionnement et leurs outils de travail. Il faut donc un certain temps pour former les travailleurs afin qu’ils deviennent plus efficaces et productifs en plus de leur permettre de s’adapter à leur nouveau climat, leur nouvelle langue, leur nouveau milieu de vie.
Le NPD soutient la gestion de l’offre dans son entièreté
La gestion de l’offre du côté des producteurs de lait, œufs et volaille soulève beaucoup d’inquiétude. Dans le cadre de l’accord avec l’Union européenne, les conservateurs ont concédé la production d’environ 17 000 tonnes de fromage. Cela représente 2% du marché québécois ou de façon plus illustrée, la production d’environ 150 fermes familiales, soit l’équivalent de l’ensemble des fermes de la région du Haut-Saint-Laurent. Le NPD a déposé une motion qui a été votée à l’unanimité pour soutenir l’industrie laitière à cet effet.
Chaque dollar investi par un producteur génère 5$ à la communauté. On peut penser aux dépenses reliées aux vétérinaires, aux agronomes, aux camionneurs pour le transport du lait, etc. Par contre, avec le climat incertain quant à la protection de la gestion de l’offre dans son intégralité, certains investissements technologiques sont mis sur la glace, ce qui affecte négativement l’économie locale. Rappelons-nous que depuis 2007, plus de 22 000 fermes familiales ont dû fermer leurs portes au Canada.
Pour terminer, le plan concret de Thomas Mulcair consiste à créer un programme de protection des paiements pour les producteurs agricoles, protéger le système de gestion de l’offre du Canada et soutenir les fermes familiales pour assurer leur subsistance. Nous collaborerons aussi avec les provinces et les territoires afin d’offrir davantage d’opportunités d’affaires aux agriculteurs, au Canada comme à l’étranger. Ces mesures concrètes contribueront à bâtir des collectivités agricoles durables et à assurer aux Canadiens un accès à des aliments sains. Retrouvez ces mesures dans le document du NPD Stratégie alimentaire.
Anne Minh-Thu Quach
Députée de Beauharnois-Salaberry à la Chambre des communes
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