(Anne Minh-Thu Quach) Dans quelques jours, les fraises du Québec envahiront nos supermarchés. Plus savoureuses et juteuses que les fraises importées, ces petits fruits incarnent à merveille un phénomène qui prend de l’ampleur et qui constitue l’avenir : l’achat local.
Pour plusieurs bonnes raisons, l’agriculture locale connaît ces dernières années une popularité accrue. Selon un sondage, de plus en plus de Canadiens s’approvisionnent directement auprès des producteurs locaux. Et cette tendance s’affiche encore plus fortement au Québec.
Je suis originaire d’une région que l’on surnomme «le jardin du Québec», la Montérégie, et je suis à même de constater l’importance de l’achat local pour l’économie régionale. Une multitude de marchés fermiers parsèment le paysage de ma région. Je pense au marché de St-Cyprien-de-Napierville, au Marché fermier du Comté de Huntingdon, au Marché public de Beauharnois, sans oublier le Marché public régional de Salaberry-de-Valleyfield.
En outre, de plus en plus de restaurants offrent des délices gastronomiques du terroir, comme le Domaine de la Templerie à Godmanchester, récipiendaire de plusieurs prix d’excellence. D’autres restaurants de ma région se font également un point d’honneur d’offrir une cuisine de qualité en mettant en vedette les produits de chez nous comme Aux Goûts des Saisons à Beauharnois, Planète Terroir à Dewittville-Hinchinbrooke, Le Riverain à Ormstown et la Barigoule à Valleyfield. Ces adresses sont une source de fierté régionale et une merveilleuse façon de manger santé.
Ce sont ces initiatives locales qui m’ont poussée à présenter à la Chambre des communes un projet de loi visant à promouvoir l’agriculture locale à travers le pays.
Plusieurs agriculteurs n’ont pas la vie toujours facile. Depuis que les conservateurs de Stephen Harper sont au pouvoir à Ottawa, le Canada a perdu 8 000 petites fermes familiales. Malgré cet inquiétant constat, le gouvernement reste les bras croisés. Pourtant, nos agriculteurs sont extrêmement importants autant pour l’économie canadienne que pour les économies régionales : le secteur agricole génère un emploi sur huit au pays.
Mon projet de loi exige la création d’une stratégie pancanadienne sur les aliments locaux prévoyant la collaboration entre le ministre de l’Agriculture fédéral et ses homologues des provinces pour favoriser l’agriculture locale. Mon plan prévoit également que les institutions fédérales se dotent d’une politique pour s’approvisionner avant tout en aliments locaux. Au lendemain de son dépôt, mon projet de loi, se voulant novateur et rassembleur, a même obtenu l’appui de la Fédération canadienne d’agriculture.
Les producteurs de chez nous offrent des produits alimentaires de grande qualité : nous serions fous de nous en passer! L’agriculture locale, c’est acheter près et manger frais. Voilà de quoi relancer nos fermes locales. Voilà un plan d’avenir pour nos régions.
Anne Minh-Thu Quach
Députée de Beauharnois-Salaberry à la Chambre des communes
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Vous pouvez lire ou relire les billets précédents d’Anne Quach :
- Combattre le cynisme par l’engagement (23 mai 2013);
- Sauvons nos fermes familiales (25 avril 2013);
- Politiciens et artistes : même combat (21 mars 2013);
- Assurance-emploi : le coût humain de la réforme (20 février 2013);
- Accident pétrolier : le Canada n’est pas prêt (11 février 2013);
- Science : la réalité tordue des conservateurs (18 janvier 2013);
- Un temps des fêtes plus écoresponsable? (20 décembre 2012);
- Changements climatiques : Double discours de Peter Kent (8 décembre 2012);
- Environnement – Il faut sauver les lacs expérimentaux (20 octobre 2012);
- Un garde-manger en danger (22 septembre 2012);
- Maison écolo à Sainte-Martine et développement énergétique (24 août 2012);
- Nos parcs nationaux en péril (17 juillet 2012);
- Anne Quach en direct de Rio+20, la conférence des Nations Unies (22 juin 2012);
- C-38, environnement et générations futures (24 mai 2012);
- 10 mois déjà ! (19 mars 2012).
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