(Marie-Ève Rochefort) – L’arrivée de l’autoroute 30 a eu son lot d’effets bénéfiques pour la région, mais aussi quelques répercussions moins positives pour bon nombre de commerçants locaux et régionaux. Il existe toutefois plusieurs pistes de solutions pour pouvoir profiter au maximum de cette grande artère. Le mandat du conférencier Pierre Laflamme, président de l’entreprise Demarcom, était d’ailleurs d’en expliquer la liste ce matin (20 novembre) aux gens présents pour le déjeuner-conférence L’autoroute 30 : les enjeux et opportunités organisé par la Chambre de commerce et d’industrie Beauharnois-Valleyfield. Un mandat qu’il a su relever avec brio vu la clarté de ses explications et la diversité de ses exemples. On reconnaît d’ailleurs le conférencier en présence de la présidente de la chambre de commerce, Geneviève Chevrier.
Il est d’abord important de noter que l’autoroute 30 ne peut être blâmée pour tous les problèmes vécus au sein d’une entreprise. Monsieur Laflamme a donc ciblé les différentes étapes à réaliser pour régler ce qui fonctionne moins bien et les solutions à la disposition des entrepreneurs.
Savoir constamment s’adapter aux nouvelles réalités
Pierre Laflamme a évidemment amorcé son allocution en rappelant les bénéfices de l’autoroute 30 au niveau du temps que les automobilistes économisent en l’empruntant. On sait tous maintenant que l’accès à la MRC de Vaudreuil-Soulanges par la Ville de Beauharnois est d’une facilité déconcertante depuis l’arrivée de l’autoroute, pour ne nommer que cet exemple. Il existe toutefois un effet pervers que déplorent certains commerçants : les clients, qui ont un accès beaucoup plus aisé vers les grands centres, désertent la région pour faire leurs emplettes. Ce à quoi monsieur Laflamme a répondu que c’est à l’entrepreneur de trouver les meilleurs moyens pour garder sa clientèle.
« On n’achète pas aujourd’hui comme on achetait il y a 5 ans, 10 ans, 20 ans. Les comportements de clientèles changent constamment, les pratiques d’affaires changent aussi. C’est important d’y prêter attention. Le client est extrêmement mobile. À priori, vous êtes installé parce qu’il existe un besoin que vous êtes en mesure de satisfaire dans le marché. Si tel n’est pas le cas, il y a un problème et ce n’est pas l’autoroute 30 », a-t-il commenté.
Il existe plusieurs raisons expliquant une baisse des ventes. Pensons notamment aux heures d’ouverture limitées, à la mauvaise relation avec le client, à la faible qualité des produits, aux frais cachés ou encore aux lacunes quant aux formations offertes aux employés. Toutefois, même si le commerce peut être la cause des fuites commerciales vers l’extérieur, tout n’est pas perdu. Il est toujours possible de s’adapter et de s’améliorer.
« Au niveau du commerce de détail, c’est important de se demander pourquoi il y a une baisse de ventes. C’est clair que vous ne pouvez pas faire ça sans parler aux clients. Le principe d’être en affaires, c’est de satisfaire un besoin pour lequel vous êtes le mieux équipé dans le territoire. Pour concurrencer contre les grandes surfaces, la première chose à faire, c’est d’aller voir le magasin et de prendre en note tout ce qu’il y a de similaire à vos produits et de tout faire sortir à partir de maintenant. La distinction la plus importante, ce n’est pas le prix, c’est l’expérience. C’est de pouvoir offrir au client une ambiance qu’il n’est pas en mesure d’avoir ailleurs », a-t-il poursuivi.
Pierre Laflamme a aussi donné les exemples des marchés publics dans lesquels on retrouve des informations ainsi que des conseils sur des produits qui proviennent directement du producteur. En bref, il est d’une importance capitale de comprendre le client et de satisfaire ses besoins.
Des idées pour garder sa clientèle
- Éliminer les produits peu performants ;
- Approfondir les gammes de produits ;
- Étendre les lignes de produits ;
- Améliorer la qualité des produits ;
- Rénover son commerce ;
- Agrandir son commerce ;
En bref, l’autoroute 30 peut être responsable des fuites commerciales pour des produits non disponibles en région et pour des habitudes d’achat complémentaires que l’on ne retrouve pas ici. Toutefois, elle ne peut être tenue responsable en raison d’une inadaptation entre le commerce et son marché.
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