C’est via une lettre rendue publique le 9 janvier que le conseiller municipal du district 3 – Des Moissons de la Ville de Beauharnois, Monsieur Guillaume Lévesque-Sauvé, a annoncé sa démission au conseil municipal. Celui-ci, qui en était à son troisième mandat, souligne que le « climat de travail toxique » instauré par le maire, Monsieur Bruno Tremblay, ainsi que son « attitude tyrannique » l’ont rendu malade au point de quitter ses fonctions.
M. Lévesque-Sauvé n’est pas le premier à quitter la vie politique municipale depuis l’élection de Bruno Tremblay en 2017; on compte près de 20 employés de la Ville ayant remis leur démission.
« Des employés de grande qualité qui ont contribué au développement de la Ville, décrit l’ex-conseiller dans sa lettre. En grande majorité, ces employés représentaient la relève, l’avenir de la Ville. »
Selon lui, « plusieurs de ces employés étaient tout simplement écoeurés de l’ingérence du maire, de son absence de vision et de son attitude déplorable au quotidien. »
10 années de service
Lors de son premier mandat en 2009, Guillaume Lévesque-Sauvé a été élu au même moment où M. Claude Haineault s’est vu octroyer le titre de maire. Il a donc travaillé au côté de M. Haineault, qu’il considère comme son mentor, sur plusieurs projets du Plan stratégique de développement durable Beauharnois 20/20. Il pouvait compter sur la vision et l’action du maire, qu’il qualifie de « très respectueux des gens avec qui il travaillait, [permettant] à ses conseillers de participer activement à ce développement. »
Au cours de la dernière campagne électorale, l’ex-conseiller a choisi d’appuyer la candidature de M. Tremblay, puisqu’il présentait un programme qui promettait une continuité des projets et du développement de l’administration précédente. Or, M. Lévesque-Sauvé a rapidement constaté qu’il avait été berné. Il a d’ailleurs pris la parole lors d’une séance publique le 30 janvier 2018 pour soumettre sa pensée :
« Vous nous avez trompé Monsieur le maire. Votre vision n’est plus la même aujourd’hui. Vous doutez même des actions que le conseil précédent a posées. Vous doutez également du plan financier préparé par l’administration précédente. En fait, vous n’avez pas de vision. »
Un climat qui se détériore
À ces nombreuses démissions s’ajoute la création du parti Action Beauharnois, un regroupement de 150 citoyens qui compte déloger le maire aux prochaines élections. Ce groupe dénonce, tout comme M. Lévesque-Sauvé, le manque de vision et de plan à long terme de M. Tremblay, qui avait pourtant promis la poursuite du développement amorcé par M. Haineault.
Selon Guillaume Lévesque-Sauvé, les projets retardés ou suspendus par le maire de Beauharnois incluent le développement des champs Perras, la réfection de la rue Ellice et de la rue Saint-Laurent, la marina de Beauharnois, la capitainerie, l’acquisition du site de Domtar et l’expansion du parc industriel par la Ville.
Épuisé de voir ses efforts rabroués et ses idées mises de côté, le jeune conseiller a choisi de rendre les armes : « J’ai compris qu’il était impossible de travailler avec lui et qu’il fallait à tout prix préserver ma santé. »
M. Guillaume Lévesque-Sauvé a terminé sa lettre en remerciant les citoyens pour leur confiance et en souhaitant que la Ville de Beauharnois poursuive son développement « sous la gouverne d’un maire plus dynamique, ayant une vision et respectant ses citoyens. »
Des élections seront déclenchées dans les prochains mois afin de nommer le prochain conseiller du district 3 – Des Moissons.
Ça grenouille ailleurs que dans les champs Perras