Les CDC Haut-Saint-Laurent et Beauharnois-Salaberry accueillent avec déception le dernier budget du Québec. En effet, c’est sans surprise que le cinquième budget Girard met de l’avant d’avantageuses baisses d’impôt pour la classe moyenne en cette ère inflationniste qui coûteront 9,2 milliards de dollars. Baisses d’impôt avantageuses, mais pour qui? Encore une fois, les populations les plus vulnérables, représentant près du tiers de la population québécoise, dont les revenus ne correspondent à aucun palier imposable et qui peinent à se nourrir et à se loger, ne bénéficieront aucunement des mesures annoncées. Des baisses d’impôt dans un tel contexte ratent complètement la cible.
Crise du logement
Bien que le gouvernement s’engage à mettre de l’avant des sommes additionnelles pour la création en 2023 de 1 500 logements abordables, dont 500 en collaboration avec le privé, l’offre ne répondra aucunement aux besoins criants sur l’ensemble du territoire québécois. Rappelons que le logement est l’un des principaux déterminants de la santé des populations et de leur sécurité.
« Nos membres nous répètent sans arrêt à quel point l’accès à un logement salubre et abordable est un enjeu majeur et pourtant, aujourd’hui on nous présente des baisses d’impôt qui ne réduiront absolument pas les inégalités sociales. En effet, une baisse d’impôt alimente l’inflation qui touche plus durement les populations vulnérables. Par conséquent, cette mesure doit être compensée par davantage d’investissement en logement », précise Rémi Pelletier, directeur général de la CDC Haut-Saint-Laurent.
Financement des organismes communautaires
Autre déception majeure, le gouvernement ne reconnait pas le rôle incontournable des organismes communautaires dans la réponse aux besoins des populations vulnérables et se contente, dans bien des secteurs d’intervention, de simplement rappeler les engagements financiers du Plan d’action gouvernemental en matière d’action communautaire 2022-2027. Même en santé et services sociaux où on annonce un rehaussement de 36M$, les besoins sont tellement criants que l’investissement nous semble dérisoire. C’est une majorité d’organismes communautaires qui est toujours sous-financée et qui, dans une conjoncture de pénurie de main-d’œuvre, peine à maintenir des services de proximité essentiels. Les organismes qui participent à maintenir ce filet social québécois en place, en faisant preuve de résilience et d’inventivité pour faire toujours plus avec moins, sont dans plusieurs cas à bout de souffle et à bout de ressources.
Les CDC Haut-Saint-Laurent et Beauharnois-Salaberry invitent la population à consulter le mémoire prébudgétaire de la TNCDC.