(Jean-Pierre Major) – La campagne électorale québécoise tire à sa fin et devant l’absence d’engagement concernant la pire catastrophe écologique à être survenue au Québec, et l’une des pires au pays, les municipalités de Châteauguay, Mercier et Sainte-Martine ont réactivé les procédures judiciaires afin que des mesures soient prises pour réhabiliter le site qui fait face à l’immobilisme et la négligence de l’État depuis plus de 40 ans.
La mairesse de Châteauguay, Nathalie Simon, le maire de Ville Mercier Jacques Lambert et la conseillère municipale et responsable du Comité Environnement de Sainte-Martine, Maude Laberge étaient jeudi (30 août) sur le site qui attend depuis des lunes une décontamination. Ces élus municipaux souhaitent que les partis politiques actuellement en campagne s’engagent concrètement et prennent des engagements pour la restauration du site des anciennes lagunes de Mercier.
Les représentants de ces municipalités de la MRC de Roussillon et la MRC de Beauharnois-Salaberry vont plus loin et ils ont mentionné que face au laxisme et à l’indifférence de l’État sur ce dossier environnemental majeur, le dossier déposé en Cour Supérieure en 1999 sera réactivé afin que des mesures précises soient prises pour réhabiliter complètement le site de la pire catastrophe écologique à être survenue au Québec.
« Nous nous battons depuis plus de 40 ans pour réparer les torts qui ont été causés dans notre région au niveau des sols, des eaux de surface et des eaux souterraines et pour lesquels nos municipalités et citoyens assument encore les conséquences. Chaque jour qui passe contribue à aggraver la situation et il y a urgence d’agir », de dire Jacques Lambert, maire de Ville Mercier.
Aujourd’hui, cette contamination est évaluée à plus de 211 000 m3 de sols contaminés par des hydrocarbures, solvants, métaux, BPC et autres produits toxiques sur le site des anciennes lagunes et à plus de 30 km2 de sols et d’eaux souterraines contaminées.
Les municipalités touchées exhortent le gouvernement de procéder à la réhabilitation du site des anciennes lagunes de Mercier, en proposant une solution recommandée par une firme d’experts indépendante. Cette solution consiste à excaver le noyau de contamination pour ensuite l’immobiliser dans une matrice de ciment qui sera ensuite remise dans le sol, ce qui empêchera dorénavant les contaminants de s’échapper dans l’environnement.
L’autre solution proposée serait d’excaver purement et simplement ce noyau de contamination et de l’éliminer par la suite dans un site autorisé. L’élimination du noyau de contamination a été défendue par d’autres experts mandatés par le gouvernement et une étude du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), car elle permet à elle seule de réhabiliter la plus grande partie du site, en plus de favoriser le phénomène d’atténuation naturelle de la contamination et de réduire les risques et impacts pour les générations actuelles et futures.
Les experts indépendants mandatés par les municipalités suggèrent également de procéder avant toute chose à la caractérisation exhaustive du site afin d’actualiser les données et d’évaluer l’étendue de la contamination.
« Bien au-delà d’une réparation en dommages et intérêts, c’est un engagement clair à restaurer le site des anciennes lagunes de Mercier et des environs, tels que les rivières Châteauguay et Esturgeon dans lesquels les eaux souterraines contaminées se déversent, que nous réclamons. Il s’agit d’un drame humain, social, économique et environnemental sans précédent au Québec et il faut que des mesures concrètes soient prises au plus vite pour freiner l’hémorragie et restaurer notre legs envers les générations futures », ajoute Mme Nathalie Simon, mairesse de Châteauguay.
Enfin, Mme Maude Laberge, conseillère municipale à Sainte-Martine, ajoute :
« Il est urgent que des mesures soient prises dans ce dossier, considérant que des huiles et autres substances toxiques sont encore présentes dans le sol des anciennes lagunes et continuent à contaminer l’une des plus riches nappes d’eau souterraines du Québec. C’est comme si on avait un pétrolier échoué dans notre cour et que rien n’était fait pour l’enlever et réparer les dégâts ».
Au propos de ces élus, il faut ajouter que les gouvernements précédents ont tous manqué de courage politique à régler de façon définitive le problème. Au fil du temps, la contamination a pris énormément d’ampleur. Il est plus que temps d’assumer et de faire face. Est-ce que le prochain gouvernement mettra en place de réelles mesures de décontamination pour les anciennes lagunes de Mercier? En ce moment, les candidats actuels dans la campagne ne semblent pas bien mesurer l’importance de ce dossier environnemental.
Québec solidaire Huntingdon a pris position et milite activement pour la décontamination du sites des Lagunes de Mercier et contre la réouverture de l’incinérateur de Mercier. Un communiqué officiel a été envoyé aux médias.