(Anne Minh-Thu Quach) – Les citoyens se désintéressent de plus en plus de la politique. Un phénomène qui perdure depuis des années et qui ne semble pas être près de se résorber. Qui pourrait leur en vouloir?
C’est devenu de plus en plus facile de se pencher uniquement sur les choses négatives, sur les controverses qui nous frustrent tous. Les médias en parlent tous les jours. Les scandales s’accumulent. La réaction toute naturelle d’un citoyen à cette atmosphère parfois acerbe et décevante est de se retirer tranquillement de la vie politique.
Mais ce désengagement atteint maintenant des niveaux dangereux. Tranquillement, notre cynisme politique érode notre pays. Il s’agit d’un cercle vicieux : moins on s’implique, moins le gouvernement nous ressemble, moins on s’y identifie, moins on s’implique, et ainsi de suite.
Certains politiciens et gouvernements ont amplement mérité le mépris que la population leur porte. C’est un fait indéniable. Mais en nous concentrant uniquement sur ces cas, nous négligeons le fondement de notre société : la démocratie.
Vivre la démocratie
Au coeur de tout régime démocratique réside le citoyen. Dans une démocratie représentative comme la nôtre, les citoyens ont la tâche de voter pour des candidats dans des élections libres et justes pour les représenter dans leurs institutions politiques.
Soyons francs : la démocratie canadienne n’est pas parfaite. Or, on pourrait fouiller aux quatre coins du monde et ne jamais trouver une démocratie idéale.
Mais cela ne change pas le fait que la santé de nos institutions, la capacité de nos élus de bien refléter les besoins et les priorités des citoyens, relève directement de l’implication citoyenne dans la vie politique.
Un gouvernement pour tous
Un gouvernement démocratique, ça appartient à nous tous.
La démocratie, c’est plus que se rendre dans l’isoloir une fois tous les quatre ans pour cocher une case sur un bulletin de vote.
C’est aussi communiquer avec ses représentants. C’est participer aux débats publics pour alimenter les discussions politiques d’une manière constructive. C’est envoyer des messages clairs aux élus sur les valeurs et les enjeux qui nous tiennent à coeur par des lettres, des pétitions ou à travers les médias.
C’est aussi crier haut et fort quand nous sommes en désaccord avec des gestes du gouvernement, comme nous l’avons fait avec les manifestations contre la réforme de l’assurance-emploi. C’est sensibiliser notre famille, nos voisins, nos collègues de travail sur la détresse que vivent nos concitoyens et les solutions à apporter.
Combattre le cynisme
Malgré les tentations, j’ai toujours refusé de sombrer dans le pessimisme. En tant que députée, mon travail est guidé par la profonde conviction qu’il est possible de changer les choses pour le mieux.
Et quand je vois des jeunes s’impliquer, je sais que j’ai raison de garder espoir. Pensons aux jeunes Cris qui sont partis du Nord du Québec pour marcher plus de 1 500 kilomètres jusqu’à Ottawa pour sensibiliser la population canadienne sur l’importance des enjeux autochtones, mais aussi collectifs (protection de l’environnement, respect des consultations publiques entre autres). Leur geste a été vu par des millions de personnes. Impossible d’ignorer leur motivation et les enjeux qui leur tiennent à coeur.
Des solutions concrètes
Il faut se doter non seulement d’institutions solides, mais aussi d’une culture politique qui protège et défend nos valeurs. La seule façon d’assurer ces éléments essentiels est en s’impliquant civiquement. Que les voix de nos femmes, de nos jeunes, de nos aînés, de toutes nos minorités résonnent jusqu’au Parlement.
N’hésitez pas à contacter vos députés si vous avez un enjeu qui vous tient à coeur. Envoyez des courriels. Prenez rendez-vous à leur bureau de circonscription. Signez des pétitions. Joignez-vous à des organismes communautaires. Militez.
Tout citoyen a le droit et le devoir de se faire entendre. Ensemble, nous pouvons changer le Canada. Parce que nous méritons mieux
Anne Minh-Thu Quach
Députée de Beauharnois-Salaberry à la Chambre des communes
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Vous pouvez lire ou relire les billets précédents d’Anne Quach :
- Sauvons nos fermes familiales (25 avril 2013);
- Politiciens et artistes : même combat (21 mars 2013);
- Assurance-emploi : le coût humain de la réforme (20 février 2013);
- Accident pétrolier : le Canada n’est pas prêt (11 février 2013);
- Science : la réalité tordue des conservateurs (18 janvier 2013);
- Un temps des fêtes plus écoresponsable? (20 décembre 2012);
- Changements climatiques : Double discours de Peter Kent (8 décembre 2012);
- Environnement – Il faut sauver les lacs expérimentaux (20 octobre 2012);
- Un garde-manger en danger (22 septembre 2012);
- Maison écolo à Sainte-Martine et développement énergétique (24 août 2012);
- Nos parcs nationaux en péril (17 juillet 2012);
- Anne Quach en direct de Rio+20, la conférence des Nations Unies (22 juin 2012);
- C-38, environnement et générations futures (24 mai 2012);
- 10 mois déjà ! (19 mars 2012).
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