(Jean-Pierre Major) – Denis Lapointe est depuis le 22 août 2017 «maire sortant» de la Ville de Salaberry-de-Valleyfield. C’est en présence de sa conjointe Colette Leclair, de ses filles Audrey et Marie-Hélène, de son petit-fils Jules, de son agent officiel Gilles Marois, d’Yvan Desrosiers, de Jean-Claude Billette et de nombreux amis, des gens qui ont collaboré à ses différentes campagnes électorales, et des membres du conseil municipal que Denis Lapointe a donc officialisé qu’il ne serait pas pas candidat aux élections du 5 novembre prochain.
Il a fait cette annonce d’une suite du 9e étage de l’Hôtel Plaza, endroit qui permet notamment d’apercevoir la baie du lac Saint-François, une portion du centre-ville, la basilique-cathédrale Sainte-Cécile et… l’Hôtel de Ville.
M. Lapointe a remercié beaucoup de monde ; familles, collaborateurs de ses années en politique municipale et même les médias. Parmi les raisons évoquées pour mettre un terme à sa carrière politique en novembre prochain, Denis Lapointe a souligné que depuis 40 ans et même 43 ans avec l’université, il mène une vie très, très active. Le genre de vie effréné ou même lors d’un repas au restaurant avec sa conjointe, il se faisait souvent aborder et questionner sur différents sujets ou dossiers. Les moments d’intimité dans une vie politique ne sont pas légion.
Sa réflexion concernant son avenir politique n’est pas d’hier, mais d’un an et demi. C’est lorsqu’il a accepté de prendre trois semaines de vacances consécutives en compagnie de sa conjointe et du livre Comment réussir sa retraite ? un livre fortement recommandé par son ancienne adjointe administrative et amie Liliane Baldwin, que la réflexion a avancée.
Grand-papa Denis
L’élément déclencheur est cependant venu lors d’une simple balade le long du canal aménagé en bordure de la baie avec son petit-fils Jules. Même si ce dernier est encore à un âge où l’on baragouine plus que l’on ne parle, il avoue avoir pris plaisir à lui parler et échanger avec son petit-fils. « Ça, c’est une affaire que je veux faire », a mentionné Denis Lapointe.
Il a rappelé du même souffle que sa plus jeune était dans ses bras lors de sa première campagne électorale. Durant sa carrière politique il a fait de son mieux avec ses deux filles, mais avec son petit-fils et éventuellement peut-être d’autres petits-enfants, il veut être plus présent.
Maintenant âgé de 67 ans, Denis Lapointe avoue qu’il a vécu certaines périodes de détachements au cours des dernières années. De fidèles employés de la ville qu’il a appris à connaître et à apprécier ont quitté. Même chose avec des confrères élus qu’il a côtoyés au sein de nombreux organismes, dont l’Union des municipalités du Québec (UMQ), le Réseau québécois des Villes et Villages en santé, et l’Alliance des villes des Grands Lacs et du Saint-Laurent. Après 22 ans d’implication, c’est maintenant lui qui annonce son départ.
En regardant ses filles présentent le 22 août à son dernier point de presse, Denis Lapointe a parlé de la jeunesse. « Des jeunes grandissent, ils ont leurs idées et veulent prendre leur place ». Il souhaite donc laisser la place nécessaire aux jeunes pour qu’ils poursuivent la croissance de la Ville de Salaberry-de-Valleyfield.
Une belle ville en santé, avec un pôle logistique déjà en service avec l’expansion du Port municipal et la gare intermodale de CSX. Il compte même se rendre disponible « sans frais » pour aider celui ou celle qui prendra la relève à la mairie le 5 novembre 2017 au soir. De l’aide que lui n’a pas eue il y a 22 ans en arrivant à l’Hôtel de Ville.
Parmi ses projets de retraite, il y a bien «un petit voyage en vue », mais avoue continuer à nourrir son esprit et en ce sens l’Université du 3e âge pourrait être une avenue avec entre autres des formations reliées au domaine des arts ou au développement social.
De belles réalisations
En ce qui concerne ses réalisations, Denis Lapointe a rappelé ses premières heures à la tête de la ville à la fin de 1995 et début de 1996 alors que les moyens financiers étaient quasi inexistants. Le célèbre conte pour enfants de Walt Disney la Soupe au bouton mettant en vedette Picsou, a été mis à profit. «Il n’y avait pas d’argent en 1995, mais il y en a toujours un peu ici et là et la mise en commun de la volonté des uns et des autres, des directions de services et des élus, a permis de réaliser un premier projet la Bibliothèque municipale collégiale Armand-Frappier. » Après la bibliothèque, la trilogie culturelle a été complétée avec la refonte de la salle de spectacle et avec le Musée de société des Deux-Rives (MUSO).
Le réaménagement du centre-ville avec son Vieux canal a été long, ardu et difficile à faire accepter. Tout n’est pas complété. M. Lapointe souhaite que le nouveau conseil voudra poursuivre le réaménagement du centre-ville et la planification à moyen et long terme.
Il a souligné que sous son administration, la recherche de consensus et le pouvoir de se parler sont des éléments qui ont fait avancer plusieurs dossiers au fil des ans à Salaberry-de-Valleyfield. Les élus municipaux ne pensent pas tous de la même façon, mais étaient capables de parler et d’échanger de façon constructive. Ces échanges positifs ont été salutaires dans le développement de Salaberry-de-Valleyfield et aussi dans les relations qu’entretenaient la ville avec d’autres instances comme la MRC et les villes voisines de la région.
M. Lapointe n’entend pas s’immiscer dans la prochaine campagne électorale à Salaberry-de-Valleyfield. «Il y a de belles luttes qui se préparent dans certains quartiers. Il y a émergence de nouvelles idées, j’espère cependant qu’il y aura une forme de continuité.»
Denis Lapointe a terminé son allocation en précisant qu’il était dorénavant «le maire sortant de Salaberry-de-Valleyfield». Il sera en poste jusqu’au 5 novembre 2017.
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