(Marie-Ève Rochefort) La population était invitée aujourd’hui (13 mai) à venir découvrir les locaux et les élèves du nouveau programme Mécanique agricole du Centre de formation professionnelle des Moissons, lors d’une journée portes ouvertes. Aménagé dans l’ancienne école Saint-Joseph de Saint-Chrysostome, devenu le Pavillon Saint-Joseph, l’atelier accueille actuellement sa première cohorte de 11 étudiants pour un cours d’une durée de 1 800 heures (2 ans).
Une autorisation provisoire
Pour assurer la pérennité de ce nouveau DEP, il faut avoir la participation du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, ce que la Commission scolaire de la Vallée-des-Tisserands n’a pas encore réussi à obtenir. En fait, le programme n’a été autorisé que provisoirement, ce qui fait en sorte qu’aucun financement de démarrage n’a été accordé.
Les initiateurs de ce projet ont donc du compter sur la contribution de la municipalité, des agriculteurs et des entrepreneurs de la région. Plusieurs personnes sont d’ailleurs venues prendre la parole afin de commenter cette vague de générosité qui leur a permis l’aménagement de l’entrée de l’atelier et l’obtention de plusieurs équipements gratuits.
On reconnait Jocelyne Lefort, mairesse de la Municipalité de Saint-Chrysostome, Diane Maheu, d’Emploi-Québec, Michel Duchesne et Carole Houle, respectivement président et directrice générale de la commission scolaire, le député Stéphane Billette, le directeur du Centre des Moissons, Donald Millaire, Denis Faubert, d’Emploi Québec et Guylaine Martineau, directrice des Centres locaux d’emploi e Valleyfield et du Haut-Saint-Laurent.
« Il s’agit d’un réel défi que d’offrir ce programme autorisé provisoirement pendant deux ans sans obtenir le financement pour son implantation. Heureusement, on a pu compter sur la volonté et la collaboration d’un grand nombre de personnes pour y arriver », d’ajouter la directrice de la Commission scolaire de la Vallée-des-Tisserands, Carole Houle.
D’ailleurs, l’organisme a investi près de 500 000 $ pour le remplacement ou l’entretient des chaudières, de la toiture et de l’entrée électrique. Il ne faut toutefois pas oublier l’intervention d’Emploi-Québec, qui a scellé le montage financier, permettant ainsi la formation de cette première cohorte. Sa participation dans ce projet est une initiative commune des centres locaux d’emploi de l’Ouest de la Montérégie. À cet effet, Guylaine Martineau, directrice des CLE de Valleyfield et du Haut St-Laurent a commenté :
« Cette formation répond aux besoins réels du marché et la perspective d’emploi est très favorable dans la région. Le marché du travail n’en sera que mieux équilibré ».
Le directeur du Centre de formation professionnelle des Moissons de Beauharnois, Donald Millaire, a ajouté que les discussions entourant ce projet ont débuté il y a 15 ans et que les initiateurs y travaillent depuis maintenant 7 ans.
Placement assuré
Le programme de Mécanique agricole, qui s’adresse aux prestataires de l’aide sociale et de l’assurance-emploi, a officiellement débuté le 5 novembre dernier et se terminera en juin 2014. Les 11 étudiants formant la première cohorte passent environ la moitié de leur temps dans leur local de théorie et l’autre moitié dans l’ancien gymnase, devenu le garage ou encore dans leur salle d’outillage, anciennement la cafétéria de l’école.
Afin de répondre aux besoins de l’industrie, la formation est offerte selon un modèle de conciliation travail-étude, ce qui permettra aux élèves d’occuper des emplois rémunérés durant leur parcours et, par le fait même, de combler les besoins de main-d’œuvre dans la région. Lors de la première année, ils prendront part à un stage à raison d’une journée par semaine, contre deux jours par semaine lors de la seconde.
D’ailleurs, lors de la journée portes ouvertes du Pavillon Saint-Joseph, plusieurs entrepreneurs ont demandé à engager des étudiants, ce qui n’est pas chose rare puisque le responsable du programme, Gilles Leduc, reçoit régulièrement des demandes en ce sens.
« Pour être sélectionnés à titre d’étudiants, les intéressés doivent passer par trois étapes, soit une entrevue avec moi, une épreuve technique et un stage chez un employeur. Pour 11 étudiants, j’ai reçu 15 offres d’emploi ».
Ajoutons à cela que les élèves travaillent à réparer des machineries agricoles et 15 d’entre elles sont actuellement en attente. Bref, le besoin de main-d’œuvre se fait bien sentir.
Il ne reste plus qu’à attendre l’autorisation formelle du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport. D’ici là, les étudiants pourront terminer leur formation, mais il est encore impossible d’assurer la sélection d’une deuxième cohorte, sans l’accord du gouvernement.
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