(JP Major) – Le quotidien Le Devoir offre aujourd’hui un cahier spécial sur l’Union des municipalités du Québec (UMQ) et différents dossiers. Le journaliste Thierry Haroun a rencontré Denis Lapointe, le maire de Salaberry-de-Valleyfield et président de la Commission de l’environnement de l’UMQ.
De façon générale ce qui ressort de l’entrevue c’est que la bonne gouvernance et l’application des principes du développement durable sont maintenant des incontournables en matière d’environnement pour les municipalités.
De façon plus précise, le maire de la Capitale du Suroît et président de l’Alliance des villes des Grands-Lacs et du Saint-Laurent, une coalition regroupant plus de 70 municipalités sises des deux côtés de la frontière soulève le fait que plusieurs usines d’épuration des eaux ont vu le jour durant les années ’80. Ces usines arrivent à leur fin de vie utile. Il faudra passer à une autre génération d’équipements. «On prélève beaucoup d’eau dans nos lacs et nos rivières. Quand on prélève des millions de mètres cubes d’eau, on doit désormais s’assurer de retourner cette ressource dans des conditions qui ne mettront pas en péril les étendues d’eau et l’environnement.»
C’est dans ce contexte que l’UMQ, conjointement avec la Communauté métropolitaine de Montréal, a récemment présenté un mémoire devant la commission d’enquête du BAPE portant sur le l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste.
Dans ce mémoire, on peut lire entre autres que «la naissance et le développement d’une filière gazière auront d’importantes conséquences pour les communautés locales. Les municipalités devront faire face à une multitude d’effets, notamment sur l’environnement, la qualité de vie des citoyens, la sécurité publique, les infrastructures municipales et le revenu foncier.»
C’est l’article 246 de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme qui cause problème. Cet article accorde préséance aux droits miniers sur tous les pouvoirs conférés aux instances municipales. Les municipalités deviennent donc inaptes à encadrer les règles d’urbanisme et d’environnement en ce qui a trait à de l’extraction minière, gazière ou pétrolière.
Le rapport de l’UMQ exige donc la suppression de cet article et fait une quinzaine de recommandations pour encadrer notamment l’industrie du gaz de schiste.
-Les propos de Denis Lapointe au journaliste du Devoir sont sans équivoque-
«Nous, les municipalités, nous sommes imputables sur le plan de la gestion de nos territoires. Mais si la loi permet à une industrie de passer à côté des règles établies, c’est là qu’on s’interpose. Aussi, les exploitants de cette industrie utilisent le réseau routier construit à même les taxes des citoyens. Ils produisent sur le territoire des déchets issus des forages, issus des produits chimiques mélangés à l’eau qui servent à l’extraction des gaz. Dans tout cela, il faut s’assurer que la qualité de l’eau, de même que la qualité de vie de nos citoyens, soit protégée, qu’elle ne soit pas menacée. De plus, on cherche à obtenir des redevances, le temps de l’exploitation, qui seront versées dans un fonds qui financera des projets pour la mise en valeur du territoire.»
Reste à savoir comment le BAPE et Québec gèreront le mémoire de la Commission environnement de l’Union des municipalités du Québec et tous les mémoires reçus jusqu’à maintenant.
L’article dans Le Devoir va beaucoup plus loin, je vous invite à lire Thierry Haroun « Union des municipalités du Québec – Du gaz dans l’eau ».