(Marie-Ève Rochefort, Mis à jour le 7 mars 9h) – À peine une année et demie depuis les dernières élections provinciales, les Québécois devront retourner aux urnes le 7 avril prochain. C’est le choix qu’a fait Pauline Marois, chef du Parti Québécois, en lançant officiellement la campagne électorale 2014 le 5 mars dernier. Mme Marois, qui était à la tête d’un gouvernement minoritaire, envoie d’ailleurs un message clair à la population : elle veut une majorité péquiste à l’Assemblée nationale. La balle est maintenant dans le camp des électeurs.
Mentionnons toutefois que la partie ne sera pas nécessairement facile à gagner pour la première ministre du Québec sortante. Certains secteurs ont majoritairement une appartenance à des couleurs qui ne sont pas celles du Parti Québécois. On peut notamment penser à la circonscription de Vaudreuil qui, depuis les élections provinciales de 1981, ne jure que par le Parti libéral du Québec ! D’ailleurs, si l’on jette un regard sur l’ensemble des sept circonscriptions que compte la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent, quatre d’entre elles ont opté pour un député libéral en 2012.
Assistera-t-on à un grand changement en 2014 ? Plusieurs Québécois semblent être lassés de jouer au yoyo entre deux partis politiques qui ne datent pas d’hier. D’un autre côté, des partis comme Québec solidaire et Option Nationale attirent de jeunes candidats qui semblent vouloir redonner à la politique ses lettres de noblesse. Il faudra aussi tenir compte que bon nombre de personnes ont tout simplement perdu foi en la politique. Certains ont d’ailleurs émis le commentaire qu’ils n’iront pas voter cette fois.
Les candidats
Il est encore bien tôt pour dresser un portrait exhaustif de la région au niveau des candidats. C’est que les personnes intéressées à défendre les idées d’un parti politique ont jusqu’au 22 mars pour présenter leur candidature. Cela n’empêche toutefois pas les pancartes électorales de pousser dans certains quartiers. À titre d’exemple, les libéraux ont déjà pris d’assaut Salaberry-de-Valleyfield, Coteau-du-Lac, Saint-Clet, Châteauguay et Saint-Anicet. Lyse Lemieux tentera de défaire le péquiste Guy Leclair dans Beauharnois alors que Stéphane Billette, Lucie Charlebois et Pierre Moreau ont pour objectif de conserver leur siège de député dans Huntingdon, Soulanges et Châteauguay.
En attendant la liste complète des candidats des élections provinciales 2014, voici un récapitulatif des résultats de la campagne de septembre 2012. Vous remarquerez que la plus grosse majorité avait été obtenue par le libéral dans Vaudreuil et la plus belle lutte a eu lieu dans La Prairie alors que le caquiste Stéphane LeBouyonnec l’emportait avec une avance de seulement 80 voix. Les résultats par ordre alphabétique :
- Beauharnois : Guy Leclair (PQ) 45,13% (15 103 votes – 6 504 de majorité;
- Châteauguay : Pierre Moreau (PLQ) 37,72% (13 819 votes – 2 300 de majorité;
- Huntingdon : Stéphane Billette (PLQ) 39,60% (11 896 votes – 3 889 de majorité.
- La Prairie : Stéphane LeBouyonnec (CAQ) 32,67% (11 114 votes – 80 de majorité;
- Sanguinet : Alain Therrien (PQ) / 40,70% 12 384 votes – 2 527 de majorité ;
- Soulanges : Lucie Charlebois (PLQ) / 35,05% 12 795 votes – 1 514 de majorité;
- Vaudreuil : Yvon Marcoux (PLQ) / 45,07% 19 375 votes – 8 362 de majorité;
Il est intéressant de constater que tous les députés sortants brigueront un nouveau mandat, à l’exception d’Yvon Marcoux lui qui avait obtenu la plus forte majorité en 2012. C’est l’actuelle mairesse de Notre-Dame-de-l’Île-Perrot et préfète de la MRC de Vaudreuil-Soulanges, Marie-Claude Nichols qui tentera de se faire élire sous la bannière libérale dans Vaudreuil.
Vous avez maintenant jusqu’au 7 avril pour scruter à la loupe chacune des plateformes électorales proposées par les différents partis afin de faire un choix éclairé. Pour ceux qui auraient besoin d’un coup de pouce, faites le test de la Boussole électorale.
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À QUI FAIRE CONFIANCE ?
Lors du dépôt du budget 2014 de la Ville de Salaberry-de-Valleyfield, le maire Denis Lapointe et le député péquiste Guy Leclair avaient exprimé des points de vue divergents et contradictoires à propos de l’effet du nouveau traitement comptable de la TVQ sur le compte de taxes des Campivallensiennes et Campivallensiens.
De son côté, M. Lapointe avait expliqué que le gouvernement du Québec était en partie responsable de l’augmentation des taxes municipales à cause d’une amputation de 1,7 millions de dollars due à la fin de l’entente sur le remboursement anticipé de la TVQ. Pour sa part, M. Leclair avait prétendu que cette justification ne tenait pas la route et que le changement au traitement comptable de la TVQ n’aurait pas dû avoir de répercussions négatives sur les comptes de taxes
.
Revenant à la charge en cette période électorale, le maire Lapointe accuse à nouveau le gouvernement du Québec d’avoir amputé le budget de la Ville de 1,7 M$ et forcé l’alourdissement des comptes de taxes municipales. Il demande même réparation.
Si M. Lapointe a raison, le député péquiste sortant doit s’engager à ce que son gouvernement corrige la situation et rembourse à la Ville la somme réclamée afin que celle-ci compense, à son tour, les contribuables campivallensiens.
Si c’est plutôt M. Leclair qui a raison, il faut absolument qu’il fasse la démonstration que le maire Lapointe a tort d’accuser à répétition le gouvernement de Pauline Marois au sujet de la TVQ. Cette démonstration est essentielle, et ce, d’autant plus que ses adversaires vont prendre plaisir à lui faire porter l’odieux d’une mauvaise décision du Parti québécois.
Les gens de Salaberry-de-Valleyfield doivent savoir qui est responsable de l’alourdissement de leur fardeau fiscal afin de faire un choix éclairé lors du scrutin du 7 avril prochain. Ils doivent savoir à qui ils peuvent faire confiance actuellement et à l’avenir.
Pierre Villeneuve
Salaberry-de-Valleyfield