La Fondation de l’Hôpital du Suroît a lancé la campagne Ensemble : pour nos professionnels de la santé afin de souligner le dévouement de ceux qui sont au coeur de la crise de la COVID-19. Dans le cadre de cette collecte de fonds, la Fondation a choisi de présenter des portraits des travailleurs de l’Hôpital du Suroît, des CLSC, des cliniques de dépistage et CHSLD, qui ont notre santé à coeur, ainsi que les histoires touchantes, inspirantes et surprenantes qui découlent de cette crise. Dans ce billet, INFOSuroit vous présente Juliette Ouellette, qui a célébré ses 104 ans et combattu la COVID-19 avec succès.
Au 5e étage de l’Hotel Plaza Valleyfield, Juliette Ouellette se berce dans la lumière matinale qui entre par la fenêtre de la chambre qu’elle occupe après avoir reçu un résultat positif au test de la COVID-19. La résidente temporaire du site non traditionnel s’installe le 5 juin 2020, avec un objectif déjà bien précis en tête : la guérison.
En apparence, ce but ne semble pas si difficile à atteindre lorsqu’on voit madame Ouellette assise bien droite qui parle avec bonhomie, malgré une toux sèche qui ponctue parfois ses phrases. Toutefois, patiente et médecins savent que le combat n’est pas gagné d’avance, car, même si Juliette présente peu de symptômes et se porte mieux que plusieurs autres résidents de l’endroit, elle compte déjà 103 ans de vie lorsqu’elle tombe malade.
« Je n’ai jamais été malade, sauf pour quelques petits rhumes. J’ai vécu une belle vie et je suis chanceuse, mais je ne partirai pas tout de suite ! », lance-t-elle avec le sourire.
Une femme inspirante
Originaire de Rivière-du-Loup, Juliette Ouellette voit le jour au sein d’une famille de 13 enfants en 1916, pendant la Première Guerre mondiale.
Son positivisme, son regard bienveillant et ses anecdotes inspirent l’équipe de professionnels qui travaillent depuis le 17 avril dans l’hôtel qui a été réaménagé en seulement 7 jours pour répondre aux besoins grandissants découlant de la pandémie de coronavirus. Cette résilience collective rapide des professionnels de la santé malgré la gravité de la situation, c’est entre autres ce qui a poussé la Fondation de l’Hôpital du Suroît à mener la campagne Ensemble : pour nos professionnels de la santé et créer la plateforme Ensemble.
Encore très active socialement, Juliette Ouellette admet que la distance de ses proches et l’isolement ne sont pas faciles, mais elle reconnait les efforts surhumains dont elle bénéficie pendant son parcours vers la guérison.
« On prend tellement bien soin de moi ici, c’est comme être à l’hôtel, lance-t-elle en riant. On vient me servir mes repas, et on mange très bien en plus de ça! Le personnel est tellement gentil, ils viennent me jaser et s’occupent très bien de moi. »
Au fil des jours, Juliette se repose, mais garde sa tête active. Ce serait d’ailleurs l’un des secrets de sa longévité, selon elle. Sur le petit bureau de sa chambre, un téléphone, un livre de mots croisés, une bible et un cahier de notes rempli de sa belle écriture soignée témoignent de quelques-uns de ses passe-temps.
La femme de caractère qui a travaillé comme enseignante et agente d’administration à la prison pour femme Tanguay est également une passionnée de jeux de cartes et avait pour habitude de jouer fréquemment en sirotant son petit verre de Brandy. Cette information s’est rendue aux oreilles de la technicienne en loisir qui use de créativité pour égayer le quotidien des patients. Cette dernière s’est empressée d’aller à la rencontre de Mme Ouellette pour lui demander quel était son jeu préféré pour s’assurer de prévoir quelques parties avec la centenaire.
« Je lui ai dit que mon jeu préféré était le Bridge. J’ai appris à jouer à ça à 85 ans! Je suis heureuse de pouvoir jouer pendant que je suis ici… mais il n’y a pas de Brandy par contre », dit-elle à la blague.
Un combat gagné
Le 3 juillet, Juliette Ouellette gagne officiellement son pari et reçoit son congé d’hôpital. Le personnel soignant est à la fois heureux et triste de voir la douce Juliette quitter leur quotidien pour retourner à sa résidence. Au 5e étage, celle qui a vaincu la COVID-19 se rend vers l’ascenseur sous les applaudissements et les au revoir émus. On prépare même un gâteau pour souligner à la fois sa guérison et les 104 ans qu’elle atteindra le 12 août.
Grâce à sa bonne humeur et les soins attentifs et dévoués du personnel médical de l’Hotel Plaza Valleyfield, madame Ouellette peut de nouveau siroter son Brandy et inspirer d’autres patients atteints du virus.
Pour en apprendre davantage sur le travail incroyable des médecins, infirmières, travailleurs sociaux, physiothérapeutes et autres qui œuvrent dans la région du Suroît et qui sont au coeur de la crise de la COVID-19, la Fondation de l’Hôpital du Suroît a développé la campagne Ensemble : pour nos professionnels de la santé. En plus de publications sur la page Facebook Fondation de l’Hôpital du Suroît, une exposition photo se tient présentement au parc Delpha-Sauvé de Salaberry-de-Valleyfield et des portraits sont présentés sur le blogue du fondationhds.ca.
Le meilleur moyen d’appuyer les travailleurs de la santé demeure toutefois de faire un don en ligne au bénéfice de la Fondation.
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J’espère que ce mot se rendra à Juliette. Les femmes de votre époque sont des modèles de force, de courage et de positivisme. Ma mère Lucille a vécu jusqu’à 102 ans et je crois que si elle avait vécu l’année 2020, comme vous elle aurait vaincu la COVID. Avec toute mon admiration.