(Jean-Pierre Major) – Après les médias locaux et régionaux, la télé de Radio-Canada, c’est maintenant TVA qui a diffusé lundi soir un reportage Une épave inquiétante à Beauharnois. Depuis la fin septembre, malgré les nombreuses dénonciations l’épave du Kathryn Spirit continue de pourrir sur les rives du lac Saint-Louis à Beauharnois.
Ottawa et Québec se renvoient la balle. »En ce moment c’est pas notre juridiction ». La Ville de Beauharnois a beau préciser que sans son accord, le Ministère de l’environnement du Québec ne peut pas émettre de certificat pour le démantèlement de ce cargo sur place. L’entreprise ne bronche pas.
Le Groupe St-Pierre n’a pas les papiers et les permis pour faire ce genre d’activité. Jamais le site actuel de l’entreprise n’a servi d’endroit pour la fabrication ou le démantèlement de bateau, encore moins dans les eaux du lac Saint-Louis. C’est évidement très risqué. Le Ministère de l’environnement ne peut émettre d’autorisation sans l’accord de la Ville de Beauharnois.
Après des reportages dans différents médias, cette fois le maire Claude Haineault était avec des environnementalistes et des citoyens et c’est au tour de TVA de s’emparer de la nouvelle. Mais après la diffusion du reportage, on est au même point et on reste avec les mêmes question; qui fera en sorte de faire plier le Groupe St-Pierre et qui sauvera le lac Saint-Louis et la Ville de Beauharnois d’un réel potentiel de danger?
Dans le reportage de TVA Une épave inquiétante diffusé lundi soir, il y a cette fois le président du Conseil de l’environnement de la Montérégie, Richard Marois, qui estime que que Transport Canada ou Environnement Canada a erré pour autoriser le passage du bateau à cet endroit. Maintenant que le Kathryn Spirit ne bouge plus, il n’est plus sous la juridiction fédérale!
Le Groupe St-Pierre dit attendre les autorisations et se refuse à tout commentaire. Ni les journalistes locaux, régionaux ou nationaux n’ont réussit à obtenir une entrevue ou des réponses de l’entrepreneur.
Les citoyens, les élus municipaux, les journalistes, personne ne peut tirer quoi que ce soit du Groupe St-Pierre. L’absence de discussions et de logique, entrainera vraisemblablement des frais d’avocat, des délais et tout ça augmentera le risque d’accident dans les eaux du lac Saint-Louis. En plus comme carte de visite touristique, près de la centrale de Beauharnois on repassera.
C’est une situation inadmissible en 2011. On n’est plus à l’époque des cowboys. Si je comprends le raisonnement du Groupe St-Pierre, n’importe quel citoyen ou entrepreneur riverain pourrait demain matin récupérer un vieux cargo et l’amener près de sa résidence ou de son lieu de travail en disant, je vais le démolir pour récupérer l’acier, le mazout, etc.
Cela ne fonctionne plus comme ça depuis longtemps et si les fonctionnaires du gouvernement fédéral ont été assez « tatas » pour fermer les yeux sur le transport de ce vieux rafiot sans savoir où il allait aboutir je crois que c’est à eux de prendre leurs responsabilités et de corriger le tir.
Je me demande ce qui se passerait si le Groupe St-Pierre avait fait ce genre de chose à proximité d’Ottawa sur la rivière des Outaouais ou à proximité de Québec. Je ne crois pas que les politiciens auraient permis une telle situation. Chez nous cela commence à faire des mois que le Kathryn Spirit et une barge (ou un reste de cargo) dorment à côté du terrain de l’entreprise de démolition à Beauharnois.
Je passe là tous les jours et il me semble que des conteneurs et pelle mécanique s’approchent de plus en plus de la rive. J’invite les citoyens à être vigilants et même à prendre des photos si vous voyez des activités qui pourraient ressembler à du démantèlement. En ce moment l’entreprise n’est pas autorisée à faire ce genre de chose.
Et moi je suis tanné des entreprises qui font tout ce qu’elles veulent sans se soucier des citoyens, des règlements et de la société.
J’espère que la Ville de Beauharnois tiendra son bout, que les environnementalistes se lèveront, que les gouvernements se réveilleront et que le Groupe St-Pierre finira par entendre raison!
1) Je partage entièrement l’étonnement des citoyens de la région quant au démantèlement d’un navire dans un milieu qui n’a jamais accueilli une telle activité économique et un milieu extrêmement délicat côté environnemental.
2) Toutefois, quelque chose me tracasse. Je suis tout aussi étonné qu’une entreprise sérieuse comme le Groupe St-Pierre se soit «aventurée» les yeux fermés à faire transporter un tel navire sans avoir eu un minimum d’assurance quant à la faisabilité d’un tel démentèlement. En affaire, habituellement on va chercher quelques «assurances» ou intentions de principe avant de risquer de gros sous.
3) J’invite donc les journalistes du InfoSuroît à se prévaloir de la Loi d’accès à l’information en demandant aux ministères fédéraux et provinciaux susceptibles d’avoir eu des tractations préliminaires avec le Groupe St-Pierre, de même qu’à la Ville de Beauharnois de vous faire parvenir copie desdits documents.
En allant observer les oies des neiges dans les marais de Saint-Timothée, Saint-Étienne et Saint-Louis-de-Gonzague la fin de semaine dernière, nous avons vu l’épave en question. Pure horreur! Et il ne s’agit là que de la partie visible du problème. Beauharnois et la région méritent mieux que de devenir un gigantesque dépotoir à ciel ouvert et une importante source de pollution supplémentaire du Saint-Laurent. Tout notre appui à la Ville et aux citoyens de Beauharnois.