(Marie-Ève Rochefort) – La fermeture du pont du Centenaire à Ormstown risque d’avoir des répercussions bien malheureuses malgré la petitesse du détour qu’il engendre pour se rendre au village. C’est du moins ce qui ressort d’une petite enquête réalisée par INFOSuroit.com à ce sujet. Quelques commerçants touchés par cette situation, Jean Côté, maire de la municipalité, ainsi que Florence Bérard, directrice générale du Centre local de développement (CLD) du Haut-Saint-Laurent ont été interrogés pour connaître les effets de cette fermeture.
Rappelons d’abord que le pont du Centenaire à Ormstown a été fermé le 21 novembre dernier en vue d’être détruit et entièrement reconstruit, en raison de son état de décrépitude avancé. Les travaux devraient durer approximativement un an, ce qui fait en sorte que les commerçants qui vivent déjà des difficultés ne sont pas au bout de leur peine.
Un retour dans le temps
Pour reprendre les mots de monsieur Côté, la fermeture du pont du Centenaire représente un mal nécessaire dans l’optique où il était de moins en moins sécuritaire pour les automobilistes, ainsi que pour les piétons. Il n’en reste pas moins que le village est « coupé en deux » pour une période approximative d’une année, ce qui menace quelques commerces du coin. Ajoutons à cela que certains craignent de revivre le cauchemar causé par l’enfouissement des fils aériens des réseaux de câblodistribution, d’électricité et de téléphonie, il y a de cela quelques années déjà.
« En 2006-07-08, il y a eu enfouissement des fils électriques sur la rue Lambton ce qui a aussi coupé le village en deux. C’était encore plus catastrophique parce qu’il n’y avait plus aucun accès automobile. Il y a des commerces qui ont dû fermer. Il y a un risque que ça se reproduise, à ceci près que l’on peut facilement accéder aux commerces à partir du moment où l’on a une automobile », affirme madame Bérard.
Encore faut-il qu’il y ait assez de places de stationnement pour tout le monde. Plusieurs des commerçants interrogés par INFOSuroit.com se plaignent du manque de stationnement, particulièrement dans la situation actuelle. Ajoutons à cela l’accident mortel qui est survenu le 29 novembre dernier à l’intersection de la route 138 et de la rue Roy. Cet incident a fait passer le détour d’à peine 3 kilomètres à une vingtaine, ce qui est loin d’aider les commerçants.
Après avoir réalisé une entrevue avec Florence Bérard et Jean Côté, l’auteure de ces lignes a visité plusieurs propriétaires de commerces afin de connaître leur point de vue sur la fermeture du pont du Centenaire. Ils sont presque unanimes : les répercussions sont grandes. Prenons par exemple Yannicke Himbeault, qui tient le Café Namasthé. Celle-ci est actuellement en mode survie.
« J’ai remarqué une baisse de la clientèle. Mes clients réguliers ne viennent plus trois fois par semaine. Ça a diminué avec la fermeture du pont et l’impact a été encore plus fort lorsqu’ils ont fermé la rue Roy. Il faut que je me relève les manches et que je travaille un peu plus fort. Là je suis en survival mode », a-t-elle commenté.
De son côté, Zoë Gillies, propriétaire du Grenier de Zoe, ressent les effets de cette fermeture, et ce, même si son commerce est tout nouveau dans le village.
« C’est sûr que ma clientèle diminue, mais est-ce que c’est à cause du pont? J’ai toutefois remarqué que la rue Lambton est vide. Il y a moins de véhicules qu’à l’habitude. Avant c’était toujours plein et, oui, je pense que c’est à cause du pont. J’ai une cliente qui habite de l’autre coté et qui n’était même pas au courant qu’il y avait un service de navette. Pour une nouvelle entreprise comme moi qui n’a pas nécessairement une clientèle établie, ça va peut-être m’affecter », a-t-elle fait savoir.
INFOSuroit.com s’est aussi adressé à une employée du restaurant Casa Venezia qui a préféré garder l’anonymat. Selon elle, le commerce aurait enregistré des baisses de 35 % au niveau de son chiffre d’affaires. Il y aurait aussi déjà des rumeurs au sujet de possibles mises à pied. En bref, certains tirent leur épingle du jeu grâce au temps des Fêtes, une période bien profitable pour une foule de commerçants. Toutefois, qu’en sera-t-il une fois le mois de janvier arrivé ?
Des solutions
La fermeture du pont du Centenaire à Ormstown représente peut-être une épreuve pour le moins titanesque pour certains, cela ne veut pas dire qu’il n’existe aucune solution. Jean Côté et Florence Bérard semblaient d’ailleurs bien optimistes sur ce point.
« On va tout faire ce que l’on peut. On a un site web et une page Facebook, donc si les commerçants veulent faire des promotions, comme des bons d’achat, on peut les publier pour attirer les consommateurs. On est très limité, mais on est ouverts aux demandes. S’il y a des demandes, on va les analyser et voir jusqu’où on peut les accommoder. On est très réceptifs », a fait savoir le maire.
« C’est vrai qu’un des moyens faciles à mettre en place et peu coûteux, c’est la promotion de la rue et des commerces. Ça va être de les rencontrer pour voir ce qu’on peut faire individuellement et conjointement pour stimuler les visites », a ajouté madame Bérard.
Les commerçants inquiets peuvent donc rejoindre la mairie, en composant le 450 829-2625 ou encore le CLD du Haut-Saint-Laurent, au 450 264-5252. Rappelons aussi qu’un service de navette est offert aux citoyens sept jours sur sept, de 7 h à 21 h.
_________________________________________________________________________