(Marie-Ève Rochefort) – L’agriculture et l’agrotourisme sont des fiertés de notre région. En collaboration avec le CLD du Haut-Saint-Laurent, INFOSuroit.com vous invite à découvrir des lieux qui sortent de l’ordinaire et des entrepreneurs passionnés. La Ferme Urdani à Saint-Anicet est notre rendez-vous pour ce troisième billet. Il s’agit d’une entreprise familiale qui compte aujourd’hui quatre générations. Josiane Carrière, qui a pris la relève au courant des dernières années, nous a rencontrés pour nous parler de l’histoire de sa ferme spécialisée en production laitière.
Une histoire de famille
Située sur la Route 132 à Saint-Anicet, la Ferme Urdani regroupe une centaine de vaches, incluant quelques génisses et taures. Elle renferme aussi 60 hectares de culture, lesquels servent principalement à l’alimentation de son troupeau. Josiane Carrière y travaille en compagnie de son frère Guillaume, de son père Urgel et de son conjoint Marc. Elle est devenue actionnaire de la Ferme Urdani en octobre 2012 et y travaille à temps plein depuis 2007.
« J’ai toujours suivi les traces de mon père. J’ai toujours aimé bouger et j’ai toujours dit que je ne voulais pas travailler dans un bureau. J’ai décidé en secondaire 5 d’étudier en agriculture, mais je ne pensais pas prendre la relève de la ferme à ce moment-là. Aujourd’hui, je représente la 4e génération à la Ferme Urdani », confie Josiane Carrière.
Selon la principale intéressée, son arrière grand-père aurait acheté la ferme dans les années 1940. En 1974, Urgel Carrière a acheté la terre et a fondé la Ferme Urdani en 1989 avec l’aide de sa femme, Danielle Ferland. Aujourd’hui, Josiane Carrière travaille à faire prospérer ce bien familial tout en assurant tout doucement une nouvelle relève familiale, elle qui est la mère de la charmante Ariane, âgée de 13 mois.
« Notre principal défi est d’augmenter les revenus en diminuant les dépenses. On passe de 2 à 4 employés. J’ai aussi fait face à un choc des générations en voulant apporter de nouvelles idées. Par exemple, on va essayer le semi-direct, ce qui devrait diminuer le nombre d’heures passées dans les champs. On aimerait aussi diminuer l’engrais chimique et utiliser un engrais vert. On rêve aussi d’avoir une trayeuse à lait électrique. Pour ce qui est de notre objectif, on souhaite bien vivre de la ferme, mais aussi améliorer la structure du sol pour assurer une autre relève », poursuit-elle.
Assurer la relève d’une entreprise n’est pas toujours chose simple, surtout lorsqu’on œuvre dans le milieu agricole avec une petite fille de 13 mois dans les pattes.
« On trait les vaches deux fois par jour, aux 12 heures, soit à 5 h 30 et à 17 h 30. L’opération prend environ deux heures avec la nourriture et le nettoyage. Entre temps, on brosse et on tond les vaches. On doit aussi leur tailler les sabots pour assurer leur confort. Il faut aussi assurer la gestion de la reproduction. Dès que la vache atteint deux ans, elle peut avoir des bébés. Je travaille parfois de 5 h 30 à 21 h 30. Évidemment, mon horaire est organisé en fonction d’Ariane, ce qui représente un défi de plus », ajoute-t-elle.
Chez la Ferme Urdani, on retrouve principalement deux sortes de vaches : l’Holstean et la Jersey. La première est celle que l’on reconnaît le plus facilement par ses taches noires et blanches. Selon madame Carrière, c’est la championne en production de lait. De son côté, la Jersey, qui est plutôt brune, mange moins et, par conséquent, produit moins, mais se distingue par son lait qui contient plus de matière grasse, ce qui est fort important puisque « plus le pourcentage est haut en gras, plus c’est rentable ».
D’autres parts, comme la Ferme Urdani ne détient pas de taureaux pour assurer la reproduction, madame Carrière doit sélectionner des semences afin d’inséminer ses vaches. Elle choisit toutefois les meilleurs échantillons afin d’assurer une meilleure génétique, ce qui augmente la valeur des vaches.
Rappelons que pour aider Josiane et Guillaume dans leur démarche d’assurer la relève de la ferme familiale, le CLD du Haut-Saint-Laurent leur a offert la somme de 21 000 $ en 2010 dans le cadre du Fonds Jeunes Promoteurs. À ce sujet, vous pouvez lire ou relire l’article CLD du Haut-St-Laurent – Soutien financier pour la Ferme Urdani.
Enfin, preuve que le travail n’effraie pas Josiane Carrière et son conjoint, le couple s’est lancé dans l’élevage de chèvre laitière et a lancé Côtière Alpine. L’objectif du duo est de rendre les animaux aussi performants dans les arènes d’expositions que dans le salon de traite.
Quelques informations supplémentaires sur la Ferme Urdani
- Une vache produit en moyenne 60 litres de lait par jour;
- Josiane Carrière serait la 7e femme à s’être lancé en agriculture à Saint-Anicet;
- Elle serait toutefois la première à prendre la relève;
- L’agricultrice est secrétaire au Syndicat de l’UPA du Haut-Saint-Laurent.
En attendant le prochain billet sur des artisans ou des entreprises du domaine agricole et/ou de l’agrotourisme, vous êtes invités à consulter le Guide Gourmand 2014 du CLD du Haut-Saint-Laurent. Ce répertoire dresse la liste des producteurs et la variété des produits offerts dans la région. Vous pouvez aussi lire ou relire nos billets précédents :
- Agrotourisme – Le Lavandou : lavande et galerie d’arts (9 juillet 2014);
- Visite en douceur chez Alpagas des Hauts-Vents (2 juillet).
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