Concernant le mouvement étudiant contre la hausse des frais de scolarité et le peu d’écoute du gouvernement, INFOSuroit.com a reçu une lettre d’opinion d’une citoyenne de Châteauguay qui donne une autre vision, celle d’une mère :
Message aux mères
Je suis la mère outrée d’une étudiante à l’université en grève depuis neuf semaines. Une grève qui semble sans issue. Certains disent que les jeunes sont gâtés, violents, irresponsables… Pourtant, je les observe depuis le début. Ils revendiquent à travers des
actions positives, pacifiques et créatives pour se faire voir et essayer de se faire entendre. Ils se battent pour ce qu’ils croient juste ; une société où les valeurs d’une éducation accessible à tous sont prioritaires, où la connaissance et l’expérience sont plus importantes que l’argent et le pouvoir.
Je suis très préoccupée et en colère face au mépris du gouvernement et à l’indifférence des gens face à cette jeunesse. La situation perdure, s’envenime. Ça me fait peur. Lorsqu’on n’est pas écouté, qu’on nous traite avec mépris et condescendance, que reste‐il comme moyen pour se faire entendre? Les étudiants ont quelque chose à dire, ils sont articulés dans leurs propos, brillants et passionnés. Leurs réflexions sont profondes et réfléchies. Depuis le début on ignore leurs revendications.
La meilleure façon de blesser un parent, c’est de dénigrer son enfant! C’est tout à fait ce qui m’enrage dans cette histoire, le gouvernement traite ma fille comme une moins que rien. Nos jeunes sont les poumons de notre société. En refusant de les entendre et de discuter avec eux, on les prive de leur air, on les asphyxie.
Ma préoccupation de mère est grande. Je vois bien que ceux qui ont l’oreille de ce gouvernement, ce sont ceux qui leur organisent des soupers bénéfices, des retours d’ascenseurs, des enveloppes brunes. Ce n’est pas comme ça que j’ai éduqué mes enfants. Quand il y a un problème, on s’assoit et on se parle!
On peut faire quoi, nous les mères, pour éduquer ce gouvernement?
Josée Hurteau
Châteauguay
À Jean-Sébastien… Vous avez manquez le théatre, les mise en scènes , les pancartes tellement originales. Ne dénigrez pas nos jeunes, ils sont l’espoir de demain. Ils ont un projet d’une société plus démocratique. Ils se consultent. Ils se parlent. La gratuité scolaire c’est la base d’une jeunesse forte et instruite qui saura se lever et se battre pour nos droits.
Lâcher pas les jeunes et les moins jeunes on doit les appuyer. Moi je vais marcher avec eux…
Bravo madame, pour votre courage d’envoyer cette lettre. Trop de gens pensent que nos jeunes sont seulement des enfants gâtés qui se paient du luxe et qui revendiquent pour le plaisir. Je dois dire qu’au début j’étais contre la grève, mais plus le temps passe et plus je vois ces jeunes qui sont déterminés, qui s’expriment bien, qui proposent des solutions en se faisant royalement ignorer, et je me suis rangée de leur côté. Ma fille est en grève depuis le tout début. Oui, je suis inquiète pour sa session, oui je suis inquiète pour son emploi d’été et la suite de ses études. Mais en plus de ses études, elle a déjà deux emplois. Devra-t-elle en avoir trois pour pouvoir avoir le droit de continuer d’aller à l’université? Une semaine de cours, c’est entre 25-30 heures environ, plus les heures pour les travaux et les études, et nous ajoutons pour bien des étudiants une vingtaine d’heures de travail…. C’est quoi leur première responsabilité à nos étudiants, d’aller à l’école ou d’être obligés de travailler un trop grand nombre d’heures pour payer leurs études? Et est-ce qu’un étudiant ne devrait pas avoir le droit de pouvoir étudier sans s’offrir des années de remboursement de dettes à la réception de son diplôme??? Maintenant on se plaint avec raison de la violence qui sévit un peut partout. Mais si les membres de notre gouvernement avaient pris leurs responsabilités, nous n’en serions pas rendus là. Oui, je dénonce la violence, mais oui aussi je suis en très grande colère contre nos élus qui ne font pas leur travail et qui font perdurer ce conflit au-delà de toute limite inimaginable.
Je comprends également l’indignation de cette mère. Je vis la même chose. Il est certain que nous n’appuyons pas les graffitis, vandalisme et autres actions de ce genre. Par contre, si on regarde la situation dans son ensemble, je peux admettre que certains étudiants en soit venus à faire ses choses par frustration, frustration de voir le gouvernement les dénigrer, les oubliés et même faire preuve d’arrogance face à leur démarche pour tenter d’ouvrir un dialogue.
On dit souvent que les enfants apprennent par l’exemple et bien le gouvernement nous en montre un magnifique, n’écoutez rien, ne dialoguer pas et lorsque vous vous croyez dans vos droits (ou que vous avez la majorité) utiliser l’arrogance et le dénie pour faire passer le message. Je crois que certains étudiants on écouter et mis en pratique ce message. C’est dommage car plus tard ce seront peut être eux les dirigeants!
Je comprends parfaitement votre indignation et je la partage. Que faire pour « éduquer ce gouvernement? » Votre lettre est un premier pas dans l’espace public. D’autres la liront. Pourquoi ne pas la faire suivre à La Presse et au Devoir? Enfin, plusieurs consultent le site « Parents contre la hausse », qui propose des textes et des actions pour soutenir la « juste revendication » des étudaints (l’expression est de Guy Rocher). Nous étions 30,000 étudiants, parents et aînées dans les rues de Montréal samedi le 14 lors de la dernière manifestation publique contre la hausse… et des dizaines devant le Cégep de Valleyfield il y a quelques jours… Notre solidarité avec les étudiants est sans doute la meilleure manière d’éduquer ce gouvernement.
Graffitis, arrêt de métro, vandalisme…quelle créativité!