Le député de Beauharnois, Guy Leclair, a réagi jeudi (24 mai) à la décision du gouvernement d’adopter une loi spéciale musclée (Loi 78) pour tenter de mater le mouvement de contestation sans précédent dont il fait l’objet.
Une loi qui envenime la situation
« Cette loi, votée par les libéraux et les caquistes, est répugnante à bien des égards. Tout d’abord parce qu’elle ne peut faire autrement que de jeter de l’huile sur le feu dans un conflit où chaque camp aurait plutôt besoin de modérer ses ardeurs. Plutôt que de se comporter en véritable homme d’État, le premier ministre a choisi de faire adopter une loi matraque qui ne fera que radicaliser les radicaux et exciter les esprits déjà échauffés. Pour la protection de la population, on repassera : le gouvernement vient d’ouvrir la porte à tous les dérapages » a dénoncé le député de Beauharnois, rappelant que même le Barreau du Québec avait exprimé de sérieux doutes quant à la constitutionnalité de cette loi. Ce dernier a par le fait même profité de l’occasion pour dénoncer toute forme de violence ou de désobéissance civile. « Ceux qui cèdent à la violence tombent dans le piège du gouvernement Charest » a-t-il prétendu.
Le conflit étudiant : un prétexte
« Cette loi est tout aussi répugnante en raison du fait que les libéraux ont pris prétexte du conflit étudiant pour se voter une loi qui rendra à toutes fins pratiques impossible de manifester légalement contre le gouvernement Charest lors des prochaines élections. En effet, la loi 78 ne s’applique pas seulement au mouvement étudiant, mais à toute la société québécoise. Cela signifie que tous les groupes de 50 personnes et plus qui désireraient légitimement faire entendre leur voix aux libéraux sur quelque sujet que ce soit (gaz de schiste, corruption, scandale des garderies libérales, etc.) se verraient interdits de le faire à moins de prévenir les autorités huit heures à l’avance. Or, cela est pratiquement impossible à accomplir pendant une campagne électorale, les déplacements des chefs de parti étant souvent planifiés seulement quelques heures à l’avance ou pouvant être modifiés à tout moment ».
La négociation comme seule solution à la crise
Pour le député de Beauharnois, la seule façon raisonnable de sortir de cette impasse pour le gouvernement est de reprendre les négociations le plus tôt possible avec les leaders étudiants. « Les libéraux mentent lorsqu’ils prétendent que les étudiants sont fermés à tout compromis. Ces derniers ont clairement fait savoir qu’ils seraient prêts à accepter la création d’un conseil chargé de générer des économies en débusquant le gaspillage dans les dépenses des universités. Ces économies pourraient ensuite être consacrées à alléger la facture des étudiants. Tout le monde serait gagnant avec une telle formule et la seule raison pour laquelle le gouvernement refuse de la mettre en application, c’est qu’il fait le calcul que la casse et la violence vont lui profiter sur le plan électoral. Le Québec brûle et Jean Charest ne pense qu’à en profiter. Un véritable homme d’État n’aurait jamais agi de la sorte » a conclu Guy Leclair.
Guy Leclair, député de Beauharnois
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Vous pouvez lire ou relire les billets précédents de Guy Leclair :
- Premier mai et solidarité (3 mai 2012)
- So What ! (19 avril 2012)
- Une nouvelle culture politique (14 mars 2012)
- Le vrai changement (22 février 2012)
- La coalition pour l’avenir de François Legault (17 novembre 2011)
- Le Canada qu’on nous impose (26 octobre 2011)
- Le temps du mépris (12 septembre 2011)
- Un Québec vert, dans un Canada brun* (12 août 2011)
- Premier billet de Guy Leclair député de Beauharnois (20 juin 2011)