(Marie-Ève Rochefort) – C’est après le 15 décembre prochain que l’on connaîtra l’avenir des marchés d’été du Marché fermier du comté de Huntingdon, lesquels doivent être complètement renouvelés ou tout simplement abandonnés selon le président de l’organisation, Sylvain Gascon. Comme la saison 2014 s’est terminée avec seulement 2 producteurs et 60 visiteurs le 1er octobre dernier, il incombe de trouver une solution qui saura satisfaire autant les membres du marché que les clients.
De nombreuses idées ont été débattues lors d’une réunion organisée hier soir (13 novembre) à la salle culturelle Alfred-Langevin. Une trentaine de personnes s’y était donné rendez-vous, mais l’assistance n’était malheureusement pas bien représentée par les producteurs qui brillaient par leur absence. En fait, seulement quelques-uns d’entre eux étaient sur place en compagnie de nombreux organismes, clients et membres du Marché fermier du comté de Huntingdon.
Il a finalement été décidé, après de longs débats, qu’un avis sera envoyé aux producteurs, artisans et transformateurs membres de l’organisation afin de connaître leur point de vue sur la possibilité de poursuivre ou non les marchés d’été. Ils auront jusqu’au 15 décembre pour répondre et, dans le cas où les réponses positives l’emporteraient, une rencontre serait organisée afin de planifier la relance de l’événement et décider d’une journée ainsi que d’un endroit pour tenir les marchés. Sylvain Gascon a toutefois été clair sur une condition en particulier : il devra obligatoirement y avoir un minimum de 10 à 12 producteurs chaque semaine.
« Ça prend un minimum de vendeurs chaque semaine. Je mets la barre haute, mais il faudrait avoir un noyau de 10 à 12 producteurs et artisans qui seront là à chaque marché, beau temps, mauvais temps. De ce noyau vont s’ajouter des occasionnels et saisonniers. C’est une obligation pour poursuivre. C’est ce noyau de producteurs qui devrait choisir la date, en gardant en tête les suggestions données », a-t-il commenté.
Si toutefois le Marché fermier du comté de Huntingdon n’arrive pas à former ce noyau de producteurs, l’avenue de tenir des événements mensuels ou spéciaux pourrait être envisagée. Malgré tout, monsieur Gascon reste impassible sur son point : s’il n’arrive pas à réunir un minimum d’exposants, le conseil d’administration mettra tout simplement fin au projet de marchés d’été dans la MRC du Haut-Saint-Laurent.
Des suggestions intéressantes
Les discussions entourant la sauvegarde ou non des marchés d’été ont été fortement animées lors de la réunion. Nombreuses suggestions ont d’ailleurs été proposées par l’assistance. L’une d’elles a été de revoir la journée des marchés. Il faut comprendre que de nombreux autres événements sont organisés le samedi sur le grand territoire de la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent. Les producteurs sont donc forcés de faire des choix et de se séparer plutôt que de s’unir.
Plusieurs ont également mentionné qu’il faut plus de producteurs et une plus grande diversité de produits. La solution serait-elle d’accepter des revendeurs, ce qui est pourtant proscrit par les règlements de l’organisation ?
D’autres ont proposé d’avoir plus d’animation sur le site, ce qui attirerait davantage les curieux. Des activités pour les enfants attireraient également plus de familles. Une dame de l’assistance a toutefois fait la remarque que, bien que les activités connexes attirent les passants, elles ne garantissent pas plus de ventes.
Pour ce qui est de l’idée de tenir le marché de façon bimensuelle ou mensuelle, les membres du Marché fermier du comté de Huntingdon craignent que la population se mélange dans les dates. Un producteur maraîcher a également fait savoir qu’il a des produits à vendre chaque semaine pour en assurer la fraîcheur.
L’heure à laquelle se tient le marché a également été remise en cause puisque le rendez-vous est peut-être trop tôt le samedi matin. Sylvain Gascon a alors expliqué que de tenir un marché en plein après-midi alors que la chaleur est à son maximum n’est pas l’idéal pour garantir la fraîcheur de certains produits.
Bref, il existe de nombreuses avenues à explorer, mais chacune d’elle semble présenter un bémol.
Un bilan qui dégringole
La réunion d’hier a également été l’occasion de présenter les statistiques des dernières années concernant les producteurs présents et l’achalandage. 2010 fut l’année la plus fructueuse avec 324 clients en moyenne, dont 517 seulement dans la semaine du 4 juillet. L’année 2012 était encore bien enviable avec 249 visiteurs en moyenne. Les deux dernières années ont toutefois été moins fructueuses avec 122 clients en 2013 contre 103 en 2014. Pour ce qui est des vendeurs, les chiffres passent de 12,92 en moyenne en 2012 à 7,63 en 2013. Les statistiques ne sont guerre plus reluisantes pour l’année dernière.
« Si on fait une moyenne des journées d’été et celles d’automne, on se rend compte qu’on a toujours une chute importante à la fin de la saison depuis 4-5 ans. Les gens vont aux pommes le samedi et il y a des événements familiaux un peu partout. On vient donc en compétition. Aussi, quand on a commencé le marché en 2007, on était un des rares marchés fermiers. Au fil des années, des marchés locaux se sont rajoutés et sont venus recruter nos producteurs et certains sont allés à Montréal puisqu’il y a plus de potentiel de clients », a ajouté Sylvain Gascon.
Prochains rendez-vous
En attendant la décision finale concernant les marchés d’été du Marché fermier du comté de Huntingdon, la population est conviée aux marchés d’hiver qui auront lieu les dimanches 8 février, 22 mars et 19 avril prochains. Rappelons également que le fameux Marché de Noël aura lieu le 7 décembre prochain, au Centre récréatif d’Ormstown, de 10 h à 16 h.
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