(Jean-Pierre Major) – Grâce à la technologie, une équipe d’archéologues de l’Université de Montréal sous la direction du professeur Claude Chapedelaine a réussi à identifier en quelques jours le site d’une maison longue iroquoienne en pleine forêt sur un site situé entre Huntingdon et Saint-Anicet.
Le site de fouilles, appelé Mailhot-Curran porte le nom des propriétaires actuels du terrain et de pionnier irlandais. Il est situé à près de 3 kilomètres du réputé Centre d’interprétation du site archéologique Droulers-Tsiionhiakwatha. Une première maison longue iroquoienne avait été exhumée par l’archéologue Michel Gagné au milieu des années ’90 après deux années de recherches. Au cours des dernières semaines, grâce à un magnétomètre, en seulement 10 jours une deuxième maison longue a clairement été identifiée et l’on suspecte même qu’une troisième se trouverait non loin de là.
L’archéologue Claude Chapdelaine est professeur au Département d’anthropologie de l’Université de Montréal et directeur de l’École de fouilles préhistoriques.
Après avoir passé deux ans à remuer le sol en bordure immédiate de centre au site archéologique Droulers où les vestiges d’un village iroquoien du milieu du 15e siècle ont été mis au jour, Claude Chapdelaine a voulu explorer une autre zone de la même région afin d’en apprendre davantage sur l’histoire de ses premiers occupants.
Ma fille et moi avions eu la chance de rencontrer brièvement le professeur et des membres de son équipe lors de fouilles non loin du site Droulers-Tsiionhiakwatha en 2010.
La méthode de travail et la patience des chercheurs nous avaient fascinées. Chaque objet trouvé était répertorié d’une façon précise. Les endroits de fouille étaient aussi bien identifiés.
En 2012, c’est donc grâce à la technologie et plus spécifiquement à un magnétomètre et à l’analyse chimique des sols qu’une maison longue iroquoienne a pu être rapidement identifiée sur le nouveau site de l’École de fouilles de M. Chapdelaine.
Sans la technologie, M. Chapedelaine estime qu’il aurait fallu deux étés pour arriver au même résultat.
-Travail d’équipe-
M. Chapedelaine avait confié la tâche de prélèvements et analyses chimiques de divers échantillons de sol à François Courchesne, professeur au Département de géographie de l’Université de Montréal et vice-doyen à la Faculté des arts et des sciences. Le tout a mené à la découverte d’une fosse renfermant plusieurs fragments de poterie et a mis en évidence l’emplacement probable de deux foyers. Aussi Jean-François Millaire, ancien étudiant de M. Chapdelaine et aujourd’hui professeur à l’Université de Western Ontario est celui qui a manipulé avec succès le magnétomètre dans les bois de cette région du Haut-Saint-Laurent.
Le magnétomètre détecte des anomalies du champ magnétique du sol causées par différents objets non visibles à la surface.
Comme vous le verrez dans le vidéo en ligne sur YouTube, l’utilisation d’un magnétomètre est difficile en forêt. Cette fois l’opération de télédétection malgré les embûches de la forêt a vraiment bien fonctionné. À première vue selon les artéfacts retrouvés, le site de Mailhot-Curran abritait jadis un village plus petit que celui du Centre d’interprétation du site archéologique Droulers-Tsiionhiakwatha.
Le reportage sur le site YouTube Forum en clips de l’Université de Montréal est l’oeuvre du journaliste Daniel Baril.
Il est intéressant d’apprendre que le Haut-Saint-Laurent n’a pas encore dévoilé tous ces secrets. En 2013, les fouilles archéologiques se poursuivront sur le site Mailhot-Curran afin notamment de retracer une probable troisième maison longue iroquoienne et afin de délimiter un peu mieux les limites de cet ancien village.
Pour en savoir plus sur nos origines iroquoiennes vous pouvez visiter le site Internet du Centre d’interprétation Droulers-Tsiionhiakwatha ou celui du Musée virtuel du Canada sur l’exposition Les Iroquoiens du Saint-Laurent.