La Ville de Beauharnois se dote d’une Politique culturelle

Quelques-uns des membres du comité de la Politique culturelle

(Marie-Ève Rochefort) – Dans le but de démocratiser la culture et de reconnaître son apport à la société, la Ville de Beauharnois lançait aujourd’hui (14 juin) sa première Politique culturelle.

Présentant 46 actions réparties dans trois grandes catégories, cette politique guidera les choix et les décisions que le conseil municipal prendra en matière de culture et de développement culturel au courant des cinq prochaines années.

« On a un peu pris exemple sur la MRC de Beauharnois-Salaberry. Pour la Ville de Beauharnois, le but de la politique se traduit par une réponse plus adéquate aux besoins de la population en matière de culture en intégrant cette dernière à l’ensemble des préoccupations de la ville. La finalité sera d’abord et avant tout de définir l’identité culturelle de la Ville de Beauharnois », a commenté le maire Claude Haineault en conférence de presse.

Plusieurs artistes de la région étaient présents au lancement de la Politique culturelle.

La Politique culturelle se décline selon trois grandes orientations : une identité culturelle distincte et rayonnante, une vitalité culturelle soutenue et une culture accessible et enrichissante. Des objectifs comme promouvoir les disciplines et les produits artistiques, consolider et optimiser l’offre des infrastructures culturelles et améliorer la promotion des activités culturelles afin d’accroître la participation à la vie culturelle figurent dans le plan d’action de la politique.

Pour l’artiste Karine Landerman, présidente du conseil de la Culture de la MRC de Beauharnois-Salaberry, cette politique s’avère une nécessité pour faire rayonner la culture, mais également pour qu’elle soit reconnue à sa juste valeur.

« Dans un milieu très marginalisé et encore méconnu, de savoir que nos dirigeants croient en la culture et la voit comme facteur essentiel au développement de notre territoire et y rattache des actions cohérentes avec une vision collective, c’est un pas énorme. Comme artiste, j’entends encore et assez régulièrement des gens me dire avez-vous un vrai travail en dehors de peinturer ? Ce que ces gens nous disent, c’est que notre milieu doit justifier sa valeur et s’associe davantage au loisir qu’à une profession et ça c’est inquiétant. Ce que signifie pour moi une politique culturelle dans ma ville, c’est un peu moins de phrases comme la culturelle OK, mais peut-on parler des vraies affaires ? Et plus de phrases comme il parait que Beauharnois est une ville animée et inspirante. C’est aussi un espoir d’exercer ma profession chez moi et d’y être reconnue pour mon expertise », a-t-elle commenté.

On peut donc s’attendre qu’avec cette politique, les activités culturelles seront bonifiées, les lieux de diffusions actuels mieux exploités et la culture intégrée au cœur des priorités de la Ville de Beauharnois. Déjà, l’administration municipale investit l’équivalent de 1 M$ annuellement pour la culture, dont 375 000 $ au Musée québécois d’archéologie de la Pointe-du-Buisson et 360 000 $ dans la bibliothèque.

Sensibiliser et éduquer

Le maire Claude Haineault a conclu la conférence de presse en affirmant que la ville doit également faire un travail de sensibilisation et d’éducation auprès de la population pour que la culture soit reconnue à sa juste valeur. Il a donné en exemple l’œuvre le Nautilus de Bill Vazan, située devant le Centre communautaire, encore considérée comme un « tas de roches » par certains.

« J’ai hâte qu’on reconnaisse que c’est une sculpture. Je pense que les gens ont besoin d’apprendre ce que c’est la culture. Il faut prendre la peine d’aller voir ce que c’est et ce que ça veut dire. C’est tout ce travail qu’on a à faire pour que les gens comprennent ce qu’est une œuvre culturelle ».

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