(MHD) – Baignant dans le lac Saint‐Louis depuis le mois d’août dernier, à la hauteur de Beauharnois, l’épave du Kathryn Spirit, suscite beaucoup d’inquiétude chez les citoyens et les élus régionaux. Une coalition de groupes environnementaux appuie la Ville de Beauharnois dans sa démarche visant à empêcher le démantèlement de cette carcasse de bateau à même les eaux du lac.
En effet, le Kathryn Spirit, ce cargo de plus de 9 000 tonnes est accosté à Beauharnois à un endroit où il n’y a jamais eu de quai. Le navire contiendrait une quantité importante de mazout et sûrement d’autres matières dangereuses.
Tout comme des milliers de personnes de la région, la coalition de groupes environnementaux craint que le démantèlement de l’épave contamine les prises d’eau potable des villes riveraines, telles que Châteauguay (qui fournit aussi Mercier et Sainte‐Martine), Montréal et plusieurs autres municipalités de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM).
Selon l’avis de spécialistes interpellés dans le dossier au fil des mois, il semble que le démantèlement d’une épave du genre se déroulant directement dans l’eau soit une opération extrêmement rare et délicate. Le Groupe Saint‐Pierre est‐il compétent en la matière? Ce démantèlement pourrait représenter des risques pour la santé des citoyens ainsi que pour l’environnement.
En plus de semer l’inquiétude pour les prises d’eau potable, le regroupement d’environnementalistes appréhende aussi la contamination de la vie aquatique du lac Saint‐Louis. Par conséquent, les espèces fauniques et floristiques qui y vivent et en dépendent pourraient subir les conséquences d’une telle source de pollution.
Avant même que le Kathryn Spirit fasse l’actualité et soulève des inquiétudes l’été dernier, le maire de la Ville de Beauharnois, Claude Haineault, avait fait de nombreux efforts pour faire décontaminer et mettre en valeur le terrain de l’entreprise Elkem, lequel est adjacent à la carcasse du bateau. Ces démarches donnaient suite au rapport du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) qui proposait, en janvier 2011, de décontaminer complètement le terrain et les berges de l’ancienne usine de ferromanganèse ayant laissé un lot de contaminants dangereux sur place. Or, ces démarches sont comme un coup d’épée dans l’eau, car une menace environnementale additionnelle plane dans ce secteur avec le Kathryn Spirit.
Dans les prochaines semaines, la coalition de groupes environnementaux mobilisera ses efforts afin de faire part aux divers ministères et paliers gouvernementaux de son opposition et de ses craintes par rapport au démantèlement du Kathryn Spirit dans le but que des actions concrètes soient posées dans ce dossier.
Les membres de cette coalition régionale de groupes environnementaux sont : la SCABRIC, les Amis de l’île Saint‐Bernard, SOS Forêt Fernand‐Seguin, le Conseil régional de l’environnement de la Montérégie (CREM), les Amis et Riverains de la Rivière Châteauguay (ARRC), CRIVERT, les Amis de la Réserve nationale de faune du lac Saint‐François, le Comité ZIP du Haut‐Saint‐Laurent et Héritage Saint‐Bernard.