La fermeture et la réduction des heures d’ouverture de postes frontaliers portent atteinte à l’économie des régions, a dénoncé aujourd’hui vendredi la députée néo-démocrate de Beauharnois-Salaberry Anne Minh-Thu Quach.
Avec son collègue Pierre Jacob de la circonscription de Brome-Missisquoi, Anne Quach et le NPD demandent au gouvernement conservateur de rouvrir immédiatement les postes qui sont au cœur des communautés frontalières et de rétablir les heures d’ouverture régulières.
En avril dernier, le gouvernement de Stephen Harper a fermé deux postes frontaliers, à Elgin (poste frontalier de Jamieson’s Line) et Franklin (Franklin Centre) dans le Haut-Saint-Laurent, en plus de réduire les heures d’ouvertures des postes situés à St-Armand (Morse’s Line), Frelighsburg (East Pinnacle) et Sutton (Glen Sutton).
«À Franklin, les Américains ont récemment investi plusieurs millions de dollars pour rénover leur poste frontalier, alors que nous, on l’a fermé. C’est d’un ridicule consommé, affirme Anne Minh-Thu Quach. En voulant faire des économies de bout de chandelle, le gouvernement conservateur nuit à la reprise économique dans nos circonscriptions. Ces dollars économisés se traduisent en pertes sèches pour nos restaurants, nos commerces, en plus de causer des maux de tête aux citoyens des deux côtés de la frontière.»
Les députés ont d’ailleurs interpellé le gouvernement sur le sujet vendredi avant-midi à la Chambre des communes. «Sous prétexte de réduction des coûts, le gouvernement compromet l’équilibre socio-économique propre à cette région frontalière. La liberté de circulation des biens, des services et des personnes est désormais restreinte. Le gouvernement se rend-il compte de son erreur et va-t-il revenir sur sa décision?» a questionné Pierre Jacob.
Le député ajoute que nombre de personnes sont pénalisées : «Les agriculteurs peuvent échanger moins de biens et de services et les familles ayant des proches du côté américain, ont des relations limitées avec eux du fait de cette situation inacceptable. Quant aux services d’urgence en matière d’incendie, les pompiers, qui ont conclu des ententes de réciprocité, ne peuvent honorer leur engagement. Enfin, l’achalandage touristique est compromis du fait de la réduction des heures aux postes frontaliers.»
-Anne Quach craint aussi la contrebande-
La réduction des heures d’ouverture à la frontière américaine pose aussi de sérieuses questions de sécurité. La politique du gouvernement Harper traduit une véritable incompréhension de la réalité des villages frontaliers, indiquent les députés. En fait, les seuls qui peuvent se réjouir des fermetures, ce sont les gens mal intentionnés qui profitent de ces frontières laissées sans surveillance. «La contrebande est déjà un problème dans ma circonscription. Je crains que cette décision ne fasse qu’envenimer la situation», conclut Anne Minh-Thu Quach.
L’ex-députée de Beauharnois-Salaberry, la Bloquiste Claude DeBellefeuille avait travaillé avec les autorités locales et mêmes les autorités américaines afin d’empêcher le gouvernement de procéder aux fermetures de ces postes douaniers. Rien n’y a fait et cela malgré l’investissement majeur (16 millions de dollars) au poste frontalier américain de l’autre côté de notre frontière.
Depuis plus de 300 ans, les communautés des deux côtés de ces frontières collaborent ensemble et là unilatéralement, le fédéral décide de les isoler socialement et économiquement. Cette injustice est de nouveau décriée, cette fois par le NPD, qui espère faire entendre raison au gouvernement Harper sur cette question.