Les environnementalistes se montrent critiques envers les municipalités

(Collaboration Angelique Langlois) – Plusieurs groupes environnementalistes commencent à être de plus en plus inquiets concernant les prises de décisions municipales relatives à l’environnement. Critiques de la gestion de l’urbanisation, des terres agricoles et de l’étalement urbain, au sein des municipalités et MRC, ces groupes, dont la Fondation David Suzuki, Nature Québec, Vivre en Ville et Équiterre, ont présenté le 4 juillet dernier une analyse commune détaillant une suite d’interventions au niveau municipal qu’ils déclarent comment étant nuisible à l’environnement.

agriculture champ de mais terres agricoles region Vaudreuil-Dorion Photo INFOSuroit

Terres agricoles de la route Harwood à Vaudreuil-Dorion situées à moins de 5 kilomètres de la terre agricole convoitée pour le futur Hôpital de Vaudreuil-Soulanges.

Terres agricoles menacées

Plus de 1 000 hectares agricoles sont actuellement la cible d’une multitude de municipalités et municipalités régionales de comté (MRC), qui souhaitent les utiliser à des fins d’expansion urbaine, de construction ou autre, et ce seulement sur le territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). Dans Vaudreuil-Soulanges, il y a notamment le cas fortement médiatisé du choix par le gouvernement du Québec, de 25 hectares de terres agricoles pour un futur centre hospitalier malgré l’avis contraire de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ). L’Union des producteurs agricoles (UPA) a d’ailleurs dénoncé la décision d’entreprendre la construction de l’hôpital à l’endroit choisi par Québec, non seulement parce que ça aurait des conséquences désastreuses au niveau de l’agriculture, mais également parce que ça nuirait au développement économique régional, puisque la production agricole est un moteur économique pour la MRC Vaudreuil-Soulanges.

À ce sujet précis, le président de l’UPA Montérégie Christian St-Jacques déclarait le 3 juillet :

« Personne ne remet en question la pertinence de construire un hôpital pour desservir la population de ce territoire. Par contre, je doute de l’acceptabilité sociale du projet actuel en raison de l’emplacement choisi et de la superficie exigée. La population est vieillissante et veut habiter à proximité d’un centre hospitalier. Pourquoi ne pas adopter dès le départ une vision de développement durable? Le gouvernement pourrait choisir de construire en secteur urbanisé et d’investir en transport collectif afin de préserver les terres agricoles qui servent à produire des aliments de qualité supérieure pour alimenter la population. Le choix du Conseil des ministres est un non-sens : pourquoi éliminer notre patrimoine agricole alors que d’autres options sont possibles? L’adoption d’une politique bioalimentaire vient avec des responsabilités. Si l’on veut manger des aliments sains, produits au Québec, il faut protéger nos terres agricoles de qualité .»

Le facteur à considérer selon Marcel Groleau, président général de l’UPA, est que « plusieurs intervenants municipaux et promoteurs privés continuent de considérer nos terres agricoles comme une banque de terrains disponibles, ou une zone en attente de développement. Il faut cesser cette dilapidation irresponsable de notre garde-manger. »

Alors que la situation demeure inquiétante sur le territoire de la CMM, l’enjeu est préoccupant à l’échelle du Québec.

Protection de l’environnement et mobilité durable

« Notre analyse démontre soit une volonté de se soustraire, soit une forte résistance à l’adoption de mesures visant à limiter l’étalement urbain, à protéger les milieux humides et les terres agricoles. Nous constatons également que plusieurs revendications d’élus locaux sont en contradiction directe avec la mobilité durable. C’est très inquiétant, d’autant plus que tous reconnaissent le rôle de premier plan que doivent jouer les municipalités dans la lutte contre les changements climatiques », souligne Karel Mayrand, directeur général de la Fondation David Suzuki, Québec et Atlantique.

Pour Christian Simard, directeur général de Nature Québec la valeur mal reconnue des milieux humides est à dénoncer. « Il est désolant de constater que le gouvernement, à l’approche des élections, plie devant les 300 résolutions municipales pour affaiblir la Loi concernant la conservation des milieux humides et hydriques. »

Souhaitant par endroits une augmentation de l’offre autoroutière par le prolongement ou l’élargissement d’autoroutes existantes, ou encore l’aménagement rapide et efficace du territoire à des fins autres qu’agricoles, les municipalités sont actuellement considérées comme menaçant la préservation et à la protection de l’environnement et du territoire.

document de groupes environnementaux concernant certaines actions municipales visuel courtoisie juillet2018« Nous constatons également que plusieurs revendications d’élus locaux sont en contradiction directe avec la mobilité durable. C’est très inquiétant, d’autant plus que tous reconnaissent le rôle de premier plan que doivent jouer les municipalités dans la lutte contre les changements climatiques », souligne Karel Mayrand, directeur général de la Fondation David Suzuki, Québec et Atlantique.

Les groupes environnementalistes souhaitent, à long terme, que les municipalités assument plus de responsabilités en ce qui concerne la protection de l’environnement et du territoire, que cela soit au niveau de nouvelles réglementations, ou simplement au niveau de la réorganisation et de la planification plus méticuleuse et consciencieuse du développement municipal. Entre temps, selon eux, les municipalités allant à l’encontre du développement durable doivent être dénoncées.

La question de protection des terres agricoles sera sans doute un enjeu lors des prochaines élections provinciales, qui approchent à grands pas. L’UPA demande d’ailleurs au gouvernement d’examiner de plus près les agissements des municipalités au niveau de l’aménagement des terres agricoles, et ce en rappelant que l’année 2018 marque le 40e anniversaire de la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le document des groupes environnementaux Éléments de contexte : actions municipales contre la protection de l’environnement.


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