(JPM) – Les préposés au péage de l’autoroute 30 ont adopté à l’unanimité le 17 juillet un mandat de grève pouvant mener jusqu’à la grève générale illimitée. Dans le cadre de la négociation avec leur employeur, les 39 travailleurs du Syndicat des préposé-es au péage de l’autoroute 30-CSN ont adopté à 100 % un mandat de grève et pourraient tenir une première journée de débrayage ce vendredi.
Les principaux points en litige concernent la question des horaires et celle du rattrapage salarial. Les préposés sont prêts à faire des concessions et des aménagements sur les horaires en donnant à l’employeur la souplesse qu’il demande. En contrepartie, ils souhaitent obtenir un rattrapage salarial par rapport à ce qui s’observe ailleurs et au sein même de l’entreprise. À titre d’exemple, les représentants syndicaux précisent que les employés du pont de la Confédération gagnent plus de 18 $ l’heure en commençant, alors que pour l’autoroute 30, les préposés débutent à 14,25 $ l’heure et plafonnent à 15,25 $.
Des conditions extrêmes et plusieurs défectuosités dénoncées
De son côté, la présidente du Conseil central de la Montérégie-CSN Annette Herbeuval, mentionne de plus que « Les conditions de travail des préposés au péage de l’autoroute 30 sont extrêmement difficiles. Ceux-ci font face à des automobilistes impatients et agressifs, qui n’hésitent pas à leur crier des noms lorsque c’est trop long à leur goût. Les installations manquent de climatisation l’été et de chauffage l’hiver, et il n’est pas rare que le système automatisé de péage fasse défaut ; le ou la préposée doit alors franchir trois voies pour aller le débloquer, prenant ainsi des risques pour sa vie. Les membres demandent depuis des années à l’employeur d’améliorer ces points problématiques, et rien ne se fait. Dans ces conditions, on peut aisément comprendre qu’ils souhaitent améliorer leur sort et obtenir une meilleure reconnaissance de leur travail. La CSN les soutiendra jusqu’au bout. »
Sur les 39 préposés au péage, 30 sont à temps partiel. Une situation dénoncée notamment par le président du syndicat, Alain Courtemanche. « Nous avons toujours reconnu que les horaires ne sont pas simples à gérer pour l’employeur. Il ne peut toutefois pas se surprendre qu’à force d’entretenir autant de précarité, les gens doivent cumuler plusieurs emplois, ce qui réduit leur disponibilité. »
Jean-Pierre Bourgault, vice-président et trésorier de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), ajoute qu’en plus de l’écart salarial avec les employés du péage du pont de la Confédération et le plafonnement des salaires à 15,25 $ l’heure, « Les employés du service à la clientèle de l’autoroute 30 ont un horaire fixe et un salaire d’entrée plus élevé. Et les conditions de travail sont loin d’être les mêmes ! Par souci d’équité, A30 Express doit accorder un traitement équivalent à ses préposés au péage comparativement à celui des autres employés au sein de son entreprise et des personnes qui exécutent le même travail ailleurs. »
Si rien ne bouge lors des négociations ce jeudi 18 juillet, une première journée de débrayage pourrait avoir lieu ce vendredi.