(Jean-Pierre Major) – Le dossier de la hausse des frais de scolarité a fait du bruit aujourd’hui à Salaberry-de-Valleyfield. Les professeurs du Collège ont rencontré la direction et les médias pour souligner leur désaccord d’outrepasser l’entente avec les étudiants et d’obliger une reprise des cours dès demain jeudi.
Surtout qu’il ne restait que trois jours ouvrables à l’entente, en force jusqu’à lundi seulement.
Julie Roussil, la présidente du Syndicat des enseignantes et enseignants du Collège de Valleyfield était accompagnée de Vincent Fortier de l’exécutif syndical et de plusieurs professeurs lorsqu’elle a fait la lecture de la résolution devant la directrice des études Suzie Grondin et le directeur général Guy Laperrière :
115 enseignants sur 150 ont participé à l’assemblée générale. Vincent Fortier de l’exécutif syndical mentionne que plusieurs professeurs sont nerveux et craintifs d’une reprise forcée des cours. « On dirait qu’on cherche volontairement un climat de confrontation ».
M. Fortier soutient de plus que l’institution d’enseignement a « la mission de cultiver la tolérance et le respect de l’autre ». Le non respect d’une entente prise avec l’association des étudiants à la suite d’un vote démocratique de grève jusqu’au 16 avril, envoie un mauvais message à des jeunes qu’on voudrait voir s’impliquer davantage notamment en politique. Pourquoi ne pas avoir attendu lundi, soit à la fin de l’entente, pour dire que la direction préfère inviter les étudiants à reprendre les cours.
Voici un extrait de l’intervention de Vincent Fortier :
Les professeurs se présenteront avec nervosité jeudi matin, mais s’ils ne peuvent rentrer à cause des lignes de piquetage, ils aviseront le responsable de la direction.
Ce n’est pas tout, pendant que le Syndicat des enseignantes et enseignantes du Collège de Valleyfield prend position, un collectif de professeurs « Profs contre la hausse » se positionne et écrit à Guy Laperrière le directeur général du Collège de Valleyfield. La lettre qui suit est signée de 72 enseignants :
Monsieur le Directeur,
Nous apprenons avec stupéfaction votre décision de faire reprendre les cours ce jeudi malgré un vote démocratique des membres de l’association étudiante du Collège de Valleyfield en faveur de la poursuite de la grève jusqu’au 16 avril.
Or, le Collège est lié par une entente avec l’association étudiante. Depuis le début de la grève, l’association étudiante a respecté à la lettre cette entente qui était valide jusqu’au 17 avril. Cette entente est donc invalidée unilatéralement. Dans de telles conditions, que devons-nous déduire de la valeur de l’engagement d’un Directeur général ?
Par ailleurs, le syndicat des enseignants du Collège de Valleyfield travaille depuis près de deux semaines pour arriver à une entente à mettre en place au moment de la reprise des cours. Il était donc clair que la session n’était pas encore en péril et que cet argument ne peut être que fallacieux.
Nous croyons que cette décision est un affront, non seulement aux étudiants du collège qui ont voté à majorité, mais aussi à tout un mouvement qui agit avec mesure, intelligence, et avec les outils dont il dispose. En plus de risquer d’empoisonner le climat au sein de votre institution, votre décision unilatérale dépossèdera les étudiants de leur grève et ne fera qu’alimenter cynisme et dépit.
Permettez-nous, pour finir, de paraphraser Boris Vian (car sans doute il aurait épousé la cause étudiante) : Monsieur le Directeur, nous ne sommes pas sur Terre pour briser des grèves. Vous êtes bon apôtre, allez dire aux étudiants vous-mêmes que leurs votes ne valent rien.
À moins qu’on annonce ce soir un changement de position de la part de la direction du cégep de Salaberry-de-Valleyfield, on s’attend à un grand nombre de manifestants du Suroît et de plusieurs régions du Québec qui seront devant, et autour du Collège jeudi matin.
À suivre…
Je comprend qu’on ait peur d’un climat de conflit pour ce retour aux classes. Mais en tant que contribuable, je me pose plusieurs questions dans le cas d’une annulation de session.
1- Qui paient les salaires des professeurs pendant la grève des étudiants ?
2- Les professeurs seront ils payés jusqu’à une fin de session annulée ?
3- Qu’advient il des bources aux étudiants ?
4- Est-ce que quelqu’un a eu l’idée de calculé combien cette grêve étudiante nous coute présentement et nous coutera en bout de ligne (contribuables – professeurs – étudiants) ?