Au cours de la fin de semaine du 23 juillet, de nombreux poissons morts ont été observés dans la rivière des Anglais et possiblement dans d’autres cours d’eau. Les commentaires de certaines personnes sur la page Facebook Spotted: Ste-Martine laissent sous-entendre que ce phénomène n’ait pas été rapporté aux autorités et qu’il soit associé à la présence de pesticides dans l’eau.
Causes de la mortalité massive de poissons
Tout d’abord, la cause de la mortalité de ces poissons n’est pas évidente. Ainsi, il serait précipité de croire que celle-ci est associée à la présence de pesticides dans l’eau. Les épandages de pesticides sont en vigueur sur le territoire, mais se déroulent généralement au printemps, avant la mi-juin. Lors de grandes pluies, celles-ci peuvent se retrouver dans les cours d’eau par lessivage, en petite concentration. Lorsque ces situations se produisent, les pesticides entraînent plutôt des déformations ou des troubles de la reproduction que la mort.
Pour rétablir les faits, il faut préciser qu’une vague de chaleur a touché le Québec dans les derniers jours. Voici quelques conséquences d’une période de chaleur :
- Les plantes aquatiques consomment davantage d’oxygène qu’elles en émettent, ce qui peut asphyxier les poissons.
- Les poissons ont un seuil de tolérance à la chaleur qui, lorsque dépassé, peut entraîner la mort.
- Plusieurs sections des cours d’eau contiennent moins d’eau à cause de l’évaporation, donc les fosses où se tiennent les poissons sont moins profondes.
Des apports de matières organiques enrichissent les cours d’eau et favorisent la croissance des plantes aquatiques, surtout lorsqu’il fait chaud. Il s’agit du phénomène d’eutrophisation. Avec ces conditions, les plantes aquatiques n’ont pas de limite à leur croissance. Les sources de ces matières sont multiples : installations sanitaires désuètes et non conformes, épandages d’engrais sur les terrains résidentiels ou les champs agricoles, etc.
Les microorganismes consomment, eux aussi, les nutriments et l’oxygène libérés par les plantes aquatiques, ce qui réduit la concentration d’oxygène disponible pour les poissons. Certains de ces microorganismes sont toxiques et peuvent entraîner des lésions ou la mort des animaux qui entrent en contact direct avec les toxines.
Comment réagir?
La bonne nouvelle est que plusieurs citoyens sont à l’affut des situations problématiques dans leur milieu de vie. L’OBV SCABRIC souhaite alors informer la population sur les étapes à suivre pour une solution optimale.
Lorsqu’une situation anormale concerne une contamination, il est recommandé de prendre des photos et vidéos, de noter la date, l’heure, la température (de l’eau dans ce cas-ci, si possible) et l’endroit précis (coordonnées GPS). Ensuite, ses informations doivent être transmises à l’une des organisations suivantes :
- À petite échelle : Avec la municipalité, selon les heures d’ouverture
- À grande échelle : Urgence environnement : 1 866 694-5454 (sans frais), 418 643-4595 ou via leur site Web
Si la situation concerne des animaux sauvages :
- Agents de la faune au MFFP – bureau régional Montérégie, selon les heures d’ouverture
- Via leur site Web
- Bureau local de Salaberry-de-Valleyfield (5400, avenue Pierre-Dansereau, Salaberry-de-Valleyfield (QC) J6S 0M1). Téléphone : 450 370-3024
- En tout temps, SOS Braconnage :
- Via leur site Web
- 1 800 463-2191
Il est aussi possible de communiquer avec un organisme de bassins versants, un comité ZIP ou un conseil régional de l’environnement :
- OBV SCABRIC : www.scabric.ca ou 450 427-0911
- Comité ZIP Haut-Saint-Laurent : www.ziphsl.org ou 450 371-2492
- CRE Montérégie : www.crem.qc.ca ou 450 651-2662
Ce phénomène n’est pas inhabituel et s’est produit à plusieurs reprises au Québec. L’OBV SCABRIC invite alors la population à visiter son site Web au scabric.ca afin d’en apprendre davantage sur cette situation et les situations similaires.