La grande orgue patrimoniale de l’église Très-Saint-Nom-de-Jésus pourrait aboutir à la Basilique Cathédrale de Valleyfield

Après deux ans de tergiversations et sans appui financier concret, l’archevêché de Montréal a décidé hier d’arrêter les frais dans le dossier de l’église patrimonial Très-Saint-Nom-de-Jésus. Devenue un boulet financier, on propose de démanteler l’orgue Casavant, de la déménager à Québec ou à Salaberry-de-Valleyfield et, par la suite, de construire des logements sociaux dans cette église.

C’est ce que nous apprend ce matin la journaliste Isabelle Paré dans le quotidien Le Devoir. Il faut rappeler qu’en vertu de la Loi sur les biens culturels, l’ancien député de Beauharnois-Salaberry, le professeur Daniel Turp ainsi que les organistes Gaston Arel et Antoine Leduc avaient pris l’initiative de demander au ministère de la Culture du Québec le classement de l’église du Très-Saint-Nom-de-Jésus et de ses grandes orgues Casavant.

Ses orgues sont parmi les plus beaux exemples produits par l’artisan Casavant frères de Saint-Hyacinthe.  L’archevêché pourrait les transférer à la Basilique de Québec ou chez nous à la Basilique-Cathédrale de Valleyfield. L’orgue de tribune date de 1915 et eu une droit à une mise à niveau complète en 1999. L’orgue de chœur est plus « standard », mais avec une conception qui a fait la renommée des grandes Orgues Casavant.

Signalons que l’église du Très-Saint-Nom-de-Jésus est l’œuvre des architectes Albert Mesnard et Charles A. Reeves, grand-père de l’astrophysicien Hubert Reeves. Le lieu situé dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve renferme des vitraux de la maison Gaston Vennat de Limoges, en France, et la plus grande œuvre décorative de Toussaint-Xénophon Renaud.

L’église est fermée depuis l’automne 2009. Situation triste que l’on constate non seulement avec des églises, mais aussi avec plusieurs biens patrimoniaux. La société évolue à un rythme effréné. Il y a l’étalement urbain qui vient modifier le portrait global de l’église et des familles. Malheureusement, tout cela fait en sorte qu’on a de moins en moins de temps pour notre histoire, nos souvenirs.

On a vraiment la mèche courte. On sait où l’on s’en va, mais se rappeler d’où l’on vient n’est pas très important.

L’école du quartier, le bureau de poste, la maison familiale, l’église où l’on a été baptisé, le dépanneur du coin, tout ça est matériel, mais doit au moins demeurer vivant dans notre cœur, ne serait-ce pour les contacts humains que cela nous a amenés et pour se rappeler qu’avec la somme de ces contacts on est devenu quelqu’un.

On peut être déçu de la position de l’archevêché de Montréal, mais il faut se rendre à l’évidence qui a les moyens, ou qui compte se donner les moyens de garder en vie ces magnifiques bâtiments. Je trouve cela extrêmement triste, mais je crois qu’il faut privilégier à tout prix le contact humain.


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