Plein feu sur le développement des enfants à la maternelle

(Marie-Ève Rochefort) – Le 11 mars dernier, une soixantaine de personnes se sont réunies à la salle Alfred-Langevin de Huntingdon pour connaître les résultats locaux de l’Enquête québécoise sur le développement des enfants à la maternelle réalisée en 2012 dans le cadre de l’Opération Colibri. Réalisée à la grandeur de la province, cette dernière visait d’abord à recueillir des informations afin de dresser un portrait de la situation pour ensuite mobiliser les acteurs de la petite enfance dans le but d’élaborer des plans d’action visant à favoriser la réussite des touts petits. Ainsi, le symposium Opération Colibri du Haut-Saint-Laurent de la semaine dernière a révélé que la région présente une proportion élevée d’enfants vulnérables dans au moins un domaine de développement.

Proportion élevée, nombre faible

Même si les statistiques peuvent sembler alarmantes à première vue, la situation n’est pas aussi catastrophique qu’on pourrait le croire. En effet, 35,7 % des enfants dans la MRC du Haut-Saint-Laurent sont jugés vulnérables dans au moins un domaine du développement. Bien que la proportion soit imposante, le nombre l’est un peu moins : sur les 170 enfants visés par l’étude, 60 d’entre eux sont vulnérables. À titre de comparatif, cette statistique est plutôt de 24,1 % dans toute la Montérégie, ce qui révèle que 3 710 enfants sont vulnérables dans au moins un domaine. En bref, comme l’a indiqué Manon Noiseux, épidémiologiste à l’Agence de la santé et des services sociaux de la Montérégie, il est plus qu’important de tenir compte autant des proportions que des nombres.

Ces données ont été calculées grâce à l’Instrument de mesure du développement de la petite enfance (IMDPE), qui est en fait un questionnaire en ligne complété par les enseignants. Il permet d’évaluer 5 domaines du développement des enfants :

• Santé physique et bien-être;
• Compétences sociales;
• Maturité affective;
• Développement cognitif et langagier;
• Habiletés de communication et connaissances générales.

On dit d’un enfant qu’il est vulnérable dans un domaine si son score fait partie des 10 % d’enfants québécois ayant les scores les plus faibles au niveau du développement.

Différentes circonstances, différentes statistiques

De manière générale, la proportion d’enfants vulnérables dans au moins un domaine de développement augmente avec le niveau de défavorisation matérielle et sociale. Ainsi, les enfants résidants dans un milieu défavorisé sont plus susceptibles d’être vulnérables (45 %) que ceux issus de milieux moyennement favorables (32 %) et favorisés (35 %). Toutefois, outre ces proportions, il faut aussi tenir compte du nombre élevé d’enfants vulnérables vivant en milieux favorisés et moyennement favorisés

Il est aussi intéressant de noter que les enfants ayant fréquenté un service de garde avant la maternelle sont moins susceptibles d’être vulnérables dans au moins un domaine de développement que ceux ne l’ayant pas fréquenté régulièrement (27 % contre 40 %).

On note également que les garçons sont proportionnellement plus nombreux à être vulnérables que les filles (43 % contre 28 %), de même que pour les enfants les plus jeunes comparativement aux plus vieux (36,1 % contre 35,2 %) et les enfants dont la langue maternelle est autre que le français (52,4 % contre 29,6 %).

Il est possible d’avoir accès à toutes les données et statistiques de l’enquête québécoise sur le développement des enfants à la maternelle en visitant le site Internet www.opérationcolibri.com. Vous pourrez y consulter les résultats par région, par Conférence régionale des élus (CRÉ) ainsi que par Réseau local de services (RSL).

Place à l’action

Le symposium Opération Colibri du Haut-Saint-Laurent a permis non seulement de connaître les résultats de l’Enquête québécoise sur le développement des enfants à la maternelle en 2012, mais aussi la concertation de différents partenaires du territoire par le biais d’ateliers visant à identifier les actions à privilégiées pour assurer la réussite des enfants. Ainsi, commissions scolaires, écoles, Centres de la petite enfance, organismes communautaires, partenaires financiers et intervenants du Centre de santé et de services sociaux (CSSS) du Haut-Saint-Laurent ont partagé leurs pistes de solution. En bref, les résultats présentés le 11 mars dernier sont un bon point de départ pour poursuivre une réflexion avec la communauté, ce qui permettra une connaissance plus spécifique de la situation des enfants, des familles et des ressources en place sur le territoire.

Quelques informations supplémentaires

• Dans le Haut-Saint-Laurent, 98 % des enseignants de maternelle ont répondu au questionnaire ;
• Cette enquête sera répétée tous les cinq ans;
• Elle permettra de suivre l’évolution du développement des enfants de la maternelle;
• D’autres symposiums sont à prévoir au courant des prochaines semaines sur le territoire de la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent.

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