Pont Jean-De-Lalande – Accessible… sur grand écran

Pont Jean-De Lalande avril 2012 a Valleyfield Photo INFOSuroit_com_(Jean-Pierre Major) – Le pont Jean-De-Lalande n’est toujours pas opérationnel pour les piétons sur le Vieux canal de Beauharnois face au Marché public régional de Salaberry-de-Valleyfield, mais pour ceux que cela intéresse un documentaire sur sa réfection sera présenté gratuitement à la Salle Albert-Dumouchel.

Le film de 22 minutes porte sur l’ensemble des travaux de sauvegarde, de restauration et de mise en valeur du pont au cours des sept dernières années. Une discussion avec des intervenants du projet aura lieu après le visionnement le 1er mai. Le visionnement débutera à 19 h.

L’inauguration du pont maintes fois reportée, se fera vraisemblablement d’ici l’été prochain devant un marché public qui en est à ses derniers milles à cet endroit. Je vous le dis tout de suite; pour moi, le pont Jean-De-Lalande est un exemple de gaspillage. Même à la Ville de Salaberry-de-Valleyfield, plusieurs personnes considèrent ce dossier comme une patate chaude. En 2012, la facture s’élevait à plus de 1,4 million de dollars.

De 63 000 $ à plus de 1,4 M$

Rappelons qu’en 2006, des citoyens appuyés par la Société d’histoire et de généalogie Salaberry avaient même remis une pétition au conseil municipal afin de sauvegarder le pont piétonnier de 1894-1895 de la Dominion Bridge qui servait aux piétons depuis 1937 pour rallier le parc Delpha-Sauvé à partir de la rue Victoria. À l’origine, il portait le nom de pont Masson et permettait le passage au-dessus de la rivière St-Charles afin de rejoindre le secteur de Notre-Dame-du-Sourire.

Il faut dire que le pont Jean-De-Lalande est un pont métallique à poutres triangulées de type camelback, dont il subsiste peu d’exemples au Québec. Dans un article de l’hebdomadaire Le Soleil, on pouvait lire en janvier 2006 que Maurice Daoust un citoyen de Saint-Louis-de-Gonzague impliqué au sein du Regroupement pour la sauvegarde du pont Masson faisait valoir la valeur historique et patrimoniale incontestable du pont. Sur le formulaire de pétition qui s’est retrouvé dans plusieurs commerces et établissements de la région, le préambule à la demande de signatures était : « Nous demandons aux autorités municipales de tout mettre en œuvre pour sauvegarder le pont selon la proposition de l’entreprise Normand Fallon et Fils au coût de 60 000 $, plus l’installation de quatre pieux : environ 3 000 $. »

Line Beauchamp, Campivallensienne d’origine alors ministre de la Culture et des Communications a mis son équipe de fonctionnaires là-dessus. Il faut sauver le pont. Coût prévu par Québec 300 000 $. Salaberry-de-Valleyfield fait aussi ses devoirs et estime que repositionner le pont sur la terre ferme pourrait coûter moins de 300 000 $, mais plus de 600 000 $ si le pont devait de nouveau être au-dessus du Vieux canal de Beauharnois. Sept ans plus tard, le projet n’est pas terminé, on a réalisé un documentaire et la facture de l’aventure dépassera vraisemblablement le 1,4 M$ annoncé l’an dernier. Méchant dépassement de coût !

Si l’on associe le tout au coût de la réouverture du Vieux canal de Beauharnois à la navigation, la facture passe à de 6 M$ pour les contribuables Campivallensiens. Pourtant ce projet de réouverture, génial pour le centre-ville de Salaberry-de-Valleyfield, était estimé à 3,9 M$!

Pont-Jean-de-Lalande-a-Valleyfield-devant-Marche-public-Photo-INFOSuroit_comDonc, en pliant aux pressions et à la requête de la ministre de la Culture et des Communications de l’époque, la Ville de Salaberry-de-Valleyfield a démonté le pont, a entreposé les pièces, a déposé des projets de restauration et a procédé à l’opération. Ne sachant pas trop où repositionner le pont quelqu’un s’est rappelé l’une des propositions d’installer la structure en face du Marché public régional. Belle idée, sauf qu’il n’y a pas de trottoirs de chaque côté et le marché public vit ses derniers milles en attendant sa relocalisation sur le site de l’actuel poste de police derrière l’Hôtel de Ville!

Un élément positif à souligner est que l’ensemble du projet de restauration a impliqué plusieurs intervenants; la Ville de Salaberry-de-Valleyfield, la Société du Vieux Canal de Beauharnois et le Collège de Valleyfield.

En effet, les responsables ont eu la brillante idée de mettre à profit des étudiants du programme de génie mécanique pour les plans et devis techniques. Ils étaient supervisés par une firme d’ingénierie responsable du projet. Les pièces ont été usinées par les étudiants en soudure, dans le cadre d’un stage fourni par un atelier d’usinage. Au moins, il y a des gens d’ici qui vont tirer un profit, en l’occurrence de l’expérience, de l’aventure du pont Jean-De-Lalande.

Inauguration reportée

Au début 2012, on avait annoncé l’inauguration, mais le 4 avril l’an dernier, le maire de Salaberry-de-Valleyfield Denis Lapointe, le directeur du Service récréatif et communautaire René Monette, le coordonnateur à la vie culturelle et communication Pierre Crépeau ont expliqué lors d’un point de presse que tout était reporté. Après ces exigences concernant les garde-corps, les fonctionnaires du ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine ont décidé d’étudier plus attentivement le devis technique du concept d’éclairage à la suite d’un refus de la Commission des Biens culturels du Québec.

Même le ministère des Transports s’en mêle

Le ministère des Transports du Québec s’en est aussi mêlé pour la portion de l’aménagement de trottoirs et d’accès piétonniers du côté de la rue Victoria. La belle aventure du pont patrimonial Jean-De-Lalande atteignait en 2012 donc 1,4 M$, très loin des 63 000 $ inscrits dans la pétition. Déjà l’an dernier Denis Lapointe ne pouvait cacher son exaspération concernant ce dossier et il avait avoué « le plus grand problème est le respect de l’aspect patrimonial et historique du pont ». Un respect de l’aspect patrimonial qui ne respecte pas le budget des citoyens, en tout cas pas le mien.

Je salue les gens qui ont cru à l’aventure, les étudiants qui ont appris leur métier. J’espère qu’ils iront voir le documentaire le 1er mai. Ce sera aussi une occasion de questionner plusieurs intervenants qui devraient être sur place pour répondre aux questions après le visionnement.

L’entrée est libre, mais il faudra au préalable se procurer des laissez-passer à la billetterie de Valspec.

pont_Jean-De_Lalande_et_pont_Blanc_a_Valleyfield_Photo_INFOSuroit.com_Je ne dis pas que le pont Jean-De-Lalande n’a pas une valeur patrimoniale, loin de là, mais je dis que si en 2006, on avait invité les citoyens à signer une pétition pour sauver un pont piétonnier et que sa restauration et son repositionnement allaient coûter plus 1,4 M$ (au minimum), je ne suis pas certain que le nombre de signatures et la pression populaire auraient été dans le même sens.

Espérons que le même scénario ne se répètera pas avec le pont Blanc (pont Salaberry) !

En ce moment dans la région, on parle beaucoup de valeur humaine et de développement social. Imaginez seulement tout ce qui aurait pu être fait avec 1,4 M $!

 

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