(Jonathan Archambault) – Le Front commun des personnes assistées sociales du Québec (FCPASQ) et le Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ) distribuent, jusqu’au 16 décembre à Châteauguay et à Salaberry-de-Valleyfield, des tracts afin de dénoncer la réorganisation des procédures du Ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MESS) dans le traitement des demandes d’aide sociale.
La distribution aura lieu aussi dans d’autres municipalités du Québec. Ces deux organismes déplorent notamment que les prestataires soient laissés à eux-mêmes lorsqu’ils déposent une demande. En effet, ces derniers sont maintenant informés par lettre de la décision du MESS concernant leur demande sans avoir eu la possibilité de parler à un agent d’aide sociale! Cette nouvelle procédure provoque d’ailleurs chez plusieurs demandeurs des réactions d’incompréhension puisqu’ils ignorent les motifs du refus de leur dossier. Auparavant, un agent d’aide rencontrait le demandeur, une fois les documents dûment remplis, afin de vérifier et de s’assurer l’admissibilité de la personne.
-La centralisation du suivi des dossiers largement critiquée-
Les deux regroupements décrient aussi l’implantation, par le MESS, d’un système centralisé de suivi des demandes d’aide sociale. En fait, les dossiers des nouveaux prestataires sont regroupés dans un Centre local d’emploi (CLE) alors que ceux des personnes ayant une contrainte sévère à l’emploi se retrouvent dans un autre CLE. La gestion des dossiers actifs devrait s’effectuer sous peu dans un troisième établissement.
Cette réorganisation de services ne prend pas en compte les situations précaires que vivent les assistés sociaux, ni les particularités et spécificités qu’on retrouve dans les régions. Un prestataire vivant en banlieue aura toujours plus de difficulté à se déplacer, que ceux qui vivent en milieu urbain, s’il ne dispose pas de moyens de transport.
-L’offre de services à la population laissée en plan-
Selon Marie-Ève Duchesne, porte-parole du FCPASQ, la présente situation démontre clairement que le gouvernement priorise, à l’heure actuelle, les compressions budgétaires au détriment de la bonification de services à la population. « On essaie de nous faire croire qu’il n’y a aucun désengagement de l’État alors que les directives sont très claires. Dans le manuel permettant d’interpréter la Loi d’aide sociale, on lit clairement sous l’onglet Obligation de prêter assistance du MESS que lorsqu’une personne demande à un membre du personnel du CLE de remplir pour elle un formulaire, celui-ci l’invite d’abord à s’adresser à un proche ou à un organisme communautaire pour obtenir l’aide » énonce-t-elle par voie de communiqué.
Le Front commun des personnes assistées sociales du Québec est un regroupement national composé d’une trentaine d’organismes locaux dont la mission est de défendre les droits des personnes assistées sociales.
Outre la distribution de tracs, d’autres moyens de revendication, tels que l’envoi de lettres de sensibilisation à certains députés ou la rédaction de lettres ouvertes, auront lieu lors des prochaines semaines. De plus, le théâtre sera également utilisé dans certains cas.