(Jean-Pierre Major) – Les trois points de service de la Caisse Desjardins de Salaberry-de-Valleyfield étaient fermés ce lundi 11 mars. Trois jours après la prise d’otages du 8 mars dernier, qui s’est heureusement terminée sans aucun blessé, Desjardins a préféré être en mode écoute active auprès de ses 120 employés. Gino Napoleoni a rencontré la presse locale en fin de journée afin d’expliquer comment la famille Desjardins a passé les dernières heures et pour transmettre de l’information de façon conviviale à la suite des éléments traumatisants de vendredi dernier.
« Ce qui s’est passé dans les locaux demeure de nature confidentielle parce qu’une enquête est en cours. » C’est plutôt la suite des choses que voulait partager le directeur général. Une gestion de crises a eu lieu samedi avec les gestionnaires et la Fédération afin d’établir un plan de match.
Les 120 employés de la Caisse Desjardins de Salaberry-de-Valleyfield ont été rencontrés ce matin. Le but était « de travailler en famille ». Les dirigeants ont pris le temps de relater les faits afin que tous les employés soient au même niveau en ce qui a trait à l’information en lien avec la situation vécue par les quatre collègues lors de la prise d’otages. « Même s’il n’y a pas eu de violence, ces employés peuvent être marqués à vie parce que l’acte en soi de prise d’otages est un acte violent. Cela requiert des moyens particuliers pour traiter cela et c’est surtout les conséquences à rebours qui sont à craindre », de souligner M. Napoleoni. Il y a ceux qui l’ont vécu à distance, ceux qui l’ont vécu directement et ceux qui le vivent ou le vivront à rebours ou par compassion.
La rencontre a donc servi à présenter le plan d’intervention et à annoncer que Desjardins a décidé de décloisonner son programme d’aide aux employés à l’ensemble des familles élargies des employés.
André Laniel, enquêteur du Mouvement Desjardins, était présent à la rencontre des employés aujourd’hui. Il est venu expliquer notamment les conséquences possibles d’une prise d’otages sur l’être humain. Après son atelier, les employés ont été divisés entre quatre groupes distincts afin de poursuivre la discussion avec des psychologues du programme d’aide aux employés. Si un employé démontrait un signe de détresse ou de malaise, des rendez-vous individuels ont été planifiés et vont se poursuivre aussi longtemps que cela sera nécessaire.
À la suite de cette journée et des rencontres de soutien psychologique, il a été convenu que la Caisse Desjardins de Salaberry-de-Valleyfield et ses trois points de service seront de nouveau accessibles aux heures habituelles dès demain mardi.
Un post mortem sera entamé sous peu avec différentes instances de Desjardins, mais déjà l’on sait que l’événement a démontré que le plan de continuité des affaires (ou plan d’intervention en situation d’urgence) de la Caisse de Salaberry-de-Valleyfield était à jour. Le plan de continuité des affaires (PCA) est pratiqué deux fois l’an et contient des informations essentielles (premiers répondants, numéros de téléphone des familles, etc.). De plus, le système de caméra et les boutons de panique sont aussi mis à jour régulièrement.
Appui de la communauté régionale et des hauts dirigeants de Desjardins
Gino Napoleoni a mentionné que le président et chef de la direction du Mouvement Desjardins, M. Guy Cormier a pris le temps de contacter personnellement dimanche dernier les quatre victimes de la prise d’otages. De son côté, Éric Lachaine, premier vice-président Réseau des caisses et Services aux membres et clients, avait préparé une vidéo à l’intention des employés afin de souligner « qu’on est derrière vous, même si vous ne nous voyez pas. »
M. Napoleoni a tenu à souligner la compassion et l’appui des gens de la région entre autres sur la page Facebook de la Caisse. Il faut noter aussi le support de Lise Cardinal de l’agence Re/Max qui a mis ses bureaux de la rue Alexandre à la disposition de Desjardins et des familles des employés durant la période la prise d’otages. Le directeur général de la Caisse Desjardins de Salaberry-de-Valleyfield a aussi salué la rigueur et la délicatesse du Capitaine Patrice Gauthier et de son équipe de policiers de la Sûreté du Québec du poste de la MRC de Beauharnois-Salaberry.
En ce qui concerne les quatre employés de la prise d’otages, ils se portent bien dans les circonstances. « Le choc étant passé. Ils sont en mode de se retrouver en famille », de préciser Gino Napoleoni. « D’un point de vue psychologique, c’est eux qui vont prendre la décision quand ils vont retourner au travail. On préconise un retour en fonction du rythme de chacun ».
Au cours des prochains jours, les dirigeants de la Caisse s’attendent à un achalandage légèrement accru dans les trois points de service de la Ville de Salaberry-de-Valleyfield ne serait-ce que pour des visites de membres Desjardins par compassion et par curiosité. L’événement n’a pas seulement touché la Caisse Desjardins, mais aussi toute la communauté régionale.