(Marie-Ève Rochefort) – Depuis novembre dernier, une nouvelle ressource au Centre de santé et de services sociaux (CSSS) du Suroît permet de répondre, ne serait-ce qu’en partie, à la forte demande reliée à la pénurie de médecins sur le territoire. Il s’agit du pédiatre Fernando Vélez, tout droit arrivé de Mexico. Encore en recrutement de patients, le professionnel de la santé a bien voulu rencontrer INFOSuroit.com pour discuter de son choix de quitter le Mexique pour le Québec.
Installé dans la MRC de Beauharnois-Salaberry depuis maintenant deux ans, le docteur Vélez pratique au CLSC de Salaberry-de-Valleyfield depuis quelques mois seulement.
Quand on se compare, on se console
Outre le fait de rencontrer un pédiatre charismatique et passionné par son métier, l’entrevue a permis de constater que notre système de santé, bien qu’il soit loin d’être parfait, n’est peut-être pas si mal qu’on le croit au bout du compte. Il faut comprendre qu’avant de s’installer au Québec, le docteur Vélez pratiquait la néonatologie ainsi que la pédiatrie à Mexico, ville étant réputée pour être la plus peuplée du Mexique, mais aussi pour son niveau de violence.
« Des fois j’attends que les gens se plaignent de notre système pour parler du Mexique », a commenté Dr Vélez en étouffant un rire. « La médecine privée au Mexique fonctionne comme la médecine publique ici. Au Mexique, le public, c’est pire. Les listes d’attente sont plus longues. Dans le privé, tu dois avoir une assurance parce que c’est vraiment super cher. Par exemple, une hospitalisation d’une semaine, ça coute comme 20 000 $. Ici, on a un meilleur système ».
Pour faire simple, le privé dans le secteur de la santé au Mexique est pire que notre secteur public. Il est alors facile d’imaginer à quel point le réseau public de la santé à Mexico est en piètre état. Un autre point surprenant est de constater à quel point la situation pouvait être difficile pour un médecin pratiquant à Mexico. À tel point que la sécurité des professionnels de la santé était parfois compromise.
« La qualité de vie est mieux ici. J’ai plus de liberté. Il y a aussi les droits de la personne, le respect de la personne. J’ai des amis qui se sont fait suivre et kidnapper par des voleurs parce qu’ils avaient de belles voitures ou qu’ils étaient bien habillés. Des fois, ils volent ta voiture ! Tu prends donc plus de mesures de sécurité. Et ici, au début, j’avais la même panique. Je suis arrivé et j’avais peur de me faire voler. Ici, tu peux marcher librement à minuit et tu ne te sens pas comme si quelqu’un te suit. Au Mexique, tu ne sors pas à minuit ! », commente-t-il.
Fernando Vélez a toutefois tenu à préciser que le Mexique demeure une destination sécuritaire pour les touristes.
« Je ne veux pas parler en mal de mon pays. Pour les touristes, c’est sécuritaire. Je ne me sentais pas en sécurité à cause de ma profession. Je me sens bien ici avec une belle qualité de vie ».
Désengorger l’urgence
L’arrivée du pédiatre permettra, l’espère-t-on, de réduire le taux d’occupation des civières à l’urgence de l’Hôpital du Suroît. C’est que ce dernier propose, en plus de son horaire habituel, des plages d’urgence, en fonction des disponibilités. Les personnes aux prises avec une situation devant être traitée rapidement n’ont qu’à contacter le CLSC de Salaberry-de-Valleyfield (450 371-9920). Mentionnons aussi que le fait que Docteur Vélez œuvre au sein du CLSC plutôt qu’à l’hôpital n’est pas anodin
« C’est la première fois qu’on a un pédiatre au CLSC de Valleyfield. Ça facilite beaucoup les choses. Il y a une prise en charge médicale au CLSC. Il y a maintenant des arrimages qui se font mieux avec Dr Vélez et les professionnels et ça facilite les services de premières lignes », a fait savoir Geneviève Boileau, chef des communications au CSSS du Suroît.
Fernando Vélez n’est toutefois pas leur seul professionnel de la santé à avoir intégré les rangs de l’organisation au courant de la dernière année. En effet, le CLSC compte deux nouveaux gynécologues. Au niveau du CSSS du Suroît, 4 médecins de famille et 6 spécialistes ont été engagés en 2013.
« Pour 2014, on projette d’engager d’autres médecins. On a d’ailleurs un besoin pour les psychiatres. On est en recrutement constant pour les médecins de famille », a-t-elle poursuivi.
Mentionnons en terminant qu’entre 1 000 et 1 100 naissances sont comptabilisées chaque année au Centre mère-enfant de l’Hôpital du Suroît.
__________________________________________________________________________