C’est en présence d’un public fort intéressé, dont plusieurs amis et membres de la famille du récipiendaire, que le Prix Reynald-Piché 2019 a été décerné le 12 juin dernier au sculpteur Georges Henri Tardif de Beauharnois dans le cadre d’un événement protocolaire qui prenait place à la salle du conseil Kilgour du siège social de la MRC de Beauharnois-Salaberry.
Un parcours étoffé
À la lecture de l’ouvrage qui lui est dédié intitulé « Georges Henri Tardif – Sculpteur sur bois – Recueil de ses oeuvres et de son parcours artistique » coécrit par mesdames Fabienne Tardif et Ariane Perpignani, on saisit dès lors pourquoi les membres du comité de sélection ont été séduits par la feuille de route de l’artiste natif de Montmagny, mais Beauharlinois d’adoption depuis plusieurs décennies.
Dès son arrivée à Beauharnois à l’âge de 7 ans, en 1943, M. Tardif poursuit ses études académiques au collège St-Viateur et découvre avec son père l’amour de la nature. Adepte de randonnée, M. Tardif découvre aussitôt la richesse des propriétés du bois comme matériau et ne tarde pas à faire ses premières armes en sculpture en gossant les arbres du Bois Robert. Il poursuit ensuite ses études à l’École des arts et métiers de Salaberry-de-Valleyfield et suit une formation spécialisée en dessin au Collège Stanislas de Montréal. Après un bref séjour au Nouveau-Brunswick, voilà qu’il est de retour à Beauharnois où il travaillera comme machiniste chez Alcan pendant une douzaine d’années.
Mais pendant toutes ces années, cet artiste autodidacte ne se lasse pas d’approfondir ses connaissances en sculpture et se laissera même tenté par la musique. Dans les années 1960, voilà qu’il commence littéralement à vivre de son art en exposant au côté d’artistes reconnus, comme Armand Vaillancourt, et en se forgeant graduellement une clientèle qui lui adresse des commandes.
Avec l’arrivée des années 1970, M. Tardif se bâtit une maison à Sainte-Martine où il donnera naissance en 1977 au « Reflet d’Antan », une réplique d’un pittoresque village d’autrefois avec maisonnettes, boutique d’artisanat, atelier de sculpture, restaurant, et même un théâtre d’été ! De retour à Beauharnois en 1987, l’artiste se consacre alors de plus en plus à l’enseignement.
De nos jours, en 2019, M. Tardif sculpte toujours dans son atelier de la rue St-André à Beauharnois et continue d’explorer différents médiums et à réaliser de magnifiques sculptures. Aujourd’hui, son profil artistique démontre qu’il a réalisé plus de 80 oeuvres originales au fil de plus de 65 ans de carrière, et ceci, sans compter toutes les pièces non documentées qu’il a pu réaliser à gauche et à droite ainsi que les toiles qu’il a pu peindre au cours de sa prolifique existence.
Voilà pourquoi le Conseil de la Culture et le Conseil des maires de la MRC de Beauharnois-Salaberry se réjouissent d’attribuer le Prix Reynald-Piché 2019 à celui qui sait, comme nul autre, « donner vie au bois », M. Georges Henri Tardif.