(Ginette Plante) – Je suis une bénévole à la Maison de soins palliatifs de Vaudreuil-Soulanges et dans le cadre de la Semaine nationale de l’action bénévole, je voulais partager mon histoire… un magnifique souvenir que je n’oublierai jamais.
Un matin, un patient en fin de vie à la Maison de soins palliatifs de Vaudreuil-Soulanges respire difficilement et entrouvre les yeux quelques fois. Il est conscient malgré son état. Je vais à son chevet et je lui prends la main. Il s’agite soudainement. Le pensant souffrant, je vais chercher une infirmière. Celle-ci se précipite au chevet du patient mais me rassure qu’il ne souffre pas.
Je mets de la musique mais le rythme semble trop « hop la vie » alors, je lui chante doucement, ou plutôt devrais-je dire que je fredonnais, je chantonnais. Le patient se met alors à vocaliser et à réagir au son de ma voix. Une idée me vient en tête.
À la Maison de soins palliatifs de Vaudreuil-Soulanges (MSPVS), on accompagne les patients dans leur propre spiritualité. Certains nous demandent de les accompagner aussi dans leurs croyances religieuses. J’ai ainsi demandé s’il aimerait que je prie pour lui. J’observe qu’il se met à vouloir joindre ses mains. Alors, je prie un peu et je chuchote doucement à son oreille. Dès que j’arrête, il s’agite de nouveau. Le temps passe et je m’aperçois que si j’arrête, il s’agite de plus en plus. Je lui demande s’il aimerait voir un prêtre. Il lève ses mains au ciel et joint ses mains malgré son état visiblement très affaibli.
À peine quinze minutes plus tard, le prêtre était à son chevet. Quand il s’est mis à lui parler et à prier, le patient s’est remis à vocaliser de plus en plus fort. Je suis restée à son chevet, même après le départ du prêtre, et ce, jusqu’à la fin de mon quart de travail. Pendant tout ce temps, une odeur âcre enveloppait la chambre. Les infirmières m’ont expliqué que cette odeur sucrée et amère, aucunement désagréable, provenait des enzymes intestinaux.
De retour chez moi, je sens cette même odeur entre 20 h et 20 h 45. Je semblais être seule à la sentir, car mon conjoint m’affirmait ne pas la sentir.
Quelques jours plus tard, j’apprends que le patient est décédé vers 20 h 30 le même soir où j’ai senti le parfum âcre dans ma maison. Je crois que ce patient est peut-être venu me dire merci, à sa façon, dans ces derniers moments avec nous. Voilà mon histoire, une histoire qui restera toujours gravée dans mon cœur.
NDLR : Merci à la Maison de soins palliatifs de Vaudreuil-Soulanges pour le partage de ce témoignage de Ginette Plante dans le cadre de la Semaine nationale de l’action bénévole.
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