(Jean-Pierre Major) – Selon le député de Beauharnois Guy Leclair, l’Hôpital du Suroît est le meilleur centre hospitalier du Québec avec un personnel qui compose depuis des années, avec un taux d’occupation alarmant, un des plus élevés au Québec, dépassant régulièrement les 200% et atteignant quelques fois les 300%. À ce titre, l’Hôpital du Suroît est tout désigné pour être le premier établissement retenu pour le projet-pilote du ministère de la Santé et des services sociaux visant à réévaluer les ratios infirmières-patients.
Guy Leclair lance un cri du coeur : « Un peu de souffle serait le bienvenu pour le personnel du centre hospitalier dont l’urgence fonctionne à 300%. Pour le projet de ratios que le ministre Barrette veut mettre en place, j’espère que ce sera à l’Hôpital du Suroît en premier. »
Le député de Beauharnois était accompagné le 26 février de représentants du Syndicat des professionnelles en soins de Montérégie-Ouest (SPSMO) affilié à la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), dont la présidente Francine Savoie. M. Leclair a souligné qu’en plus du taux d’occupation alarmant, le manque de main-d’oeuvre est criant, les professionnelles en soins sont épuisées et le projet de l’Hôpital de Vaudreuil-Soulanges est reporté.
« Lorsque je discute avec la direction du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Ouest (CISSSMO), tout semble aller pour le mieux. On me parle des projets de regroupement des laboratoires et de la centralisation de la nourriture. On me présente le futur hôpital de Vaudreuil comme étant le remède pour tous les problèmes, alors que la ministre déléguée à la Santé, Lucie Charlebois, suggère de reporter sa construction. Entre temps, les besoins sont grandissants et des mesures peuvent être prises dès maintenant », a mentionné Guy Leclair.
Concernant la desserte de soins de santé dans le Suroît, outre l’obtention du projet-pilote de ratios pour les professionnelles en soins à l’Hôpital du Suroît, les autres suggestions énoncées aujourd’hui visent de permettre aux professionnelles en soins d’effectuer l’entièreté des actes qui leur sont délégués et consentis par leur ordre professionnel, d’embaucher des professionnelles en soins à temps complet et de procéder au recrutement d’un groupe de médecins supplémentaire à l’Hôpital du Suroît.
Francine Savoie présidente du Syndicat des professionnelles en soins de Montérégie-Ouest (SPSMO) précise :
« Les professionnelles en soins sont épuisées. Des embauches sont nécessaires à très court terme. En 2017, près de 34 000 heures supplémentaires ont été assumées par les infirmières dans le Suroît. Le nombre de patients pris en charge par les professionnelles en soins est continuellement en hausse. Par ailleurs, l’organisation actuelle du travail empêche la pleine autonomie des professionnelles en soins. »
Mme Savoie souligne aussi que le ratio infirmières-patients n’a pas été revu depuis des années. Elle donne en exemple le 6e étage où elle travaille à l’hôpital. Le ratio est d’une infirmière pour 12 patients. Pourtant au fil des ans, les patients sont de plus en plus âgés, les cas sont de plus en plus lourds et le ratio ne change pas. En plus, au lieu d’ajouter des ressources dédiées aux patients ont créé des équipes volantes et des postes à partiel.
À l’écoute des professionnels en soins, il y a des solutions. Oui, ces solutions impliquent de l’argent, mais aussi une volonté de faire autrement en se rapprochant des patients.
À court terme, l’idée d’implanter en premier à l’Hôpital du Suroît le projet-pilote pour revoir les ratios infirmières-patients semble être une piste intéressante.
« L’urgence déborde constamment, les professionnelles sont à bout de souffle, les patients sont tannés. Notre région mérite des soins de qualité et j’espère avoir l’écoute du ministre Barrette à ce sujet », conclut Guy Leclair.